Bill Clinton, Nicolas Sarkozy, Silvio Berlusconi, François Hollande, Donald Trump... Au tournant du IIIe millénaire, ces chefs d'État et de gouvernement occidentaux ont vu leur vie intime étalée dans les médias, le plus souvent à leur initiative. Leurs prédécesseurs ont eu plus de chance ou plus de retenue.
En marge de ces comportements licencieux mais légaux qui n'ont jamais vraiment affecté la popularité des intéressés, les affaires Strauss-Kahn et Weinstein ont montré que certains comportements de domination n'étaient par contre plus tolérés, au moins dans les pays occidentaux.
Étiquette et faux-semblant de la monarchie de droit divin
Sous l’Ancien Régime et plus loin encore au Moyen Âge, les souverains étaient en permanence en représentation et veillaient à donner une image idéalisée d'eux-mêmes. Il en allait du prestige et de la solidité de la monarchie, surtout en France où le roi était sanctifié par le sacre de Reims et sa légitimité reposait sur la règle de primogéniture masculine (la couronne va à l’héritier masculin le plus âgé). D’Hugues Capet à Charles X, cette règle ne connut qu'une anicroche à la succession de Charles IV le Bel, dernier Capétien direct.
Tous les faits et gestes du monarque étaient observés par les courtisans et enregistrés par les chroniqueurs. Ceux-ci y mettaient les formes, de même que les peintres et sculpteurs chargés de diffuser son image. Les écarts de conduite étaient tolérés et pudiquement cachés.
Au XVe siècle, Charles VII fut le premier à oser s'afficher à la cour avec sa maîtresse, Agnès Sorel. Personne ne lui en tint rigueur.
Il en allait autrement pour les épouses royales, astreintes à une absolue fidélité pour une raison politique impérieuse : ne pas laisser planer de doute sur la légitimité de l'héritier, au risque de déclencher une guerre civile. Les amants de la tour de Nesles allaient très chèrement payer leur transgression.
La confusion entre vie privée et vie publique du monarque atteignit son paroxysme avec Louis XIV. Soucieux du prestige de sa dynastie et de son royaume, le roi imposa à lui-même et à ses courtisans une « étiquette » très contraignante.
Cela ne l’empêchait pas d’agir à sa guise en matière sentimentale comme son grand-père Henri IV, allant jusqu’à officialiser ses principales maîtresses et légitimer ses enfants adultérins nés de la Montespan.
Son intimité était à peu près nulle. Chaque jour, au lever du Roi-Soleil, les courtisans étaient tenus informés de son devoir conjugal. S’il s’en était acquitté, Louis XIV les en avisait d’un claquement des deux mains. Cela dit, on ne lui en demandait pas autant concernant ses maîtresses !
La reine elle-même se devait d’accoucher en public, devant familiers et courtisans. Ce rituel avait une motivation politique : couper court à toute rumeur sur une éventuelle substitution de l’enfant. On s’en acquitta encore très consciencieusement le 29 septembre 1820 en faisant entrer des anonymes et des gardes dans la chambre où Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, veuve du duc de Berry, héritier de la couronne, donna le jour au futur duc de Bordeaux, l'« enfant du miracle ».
Avec les derniers rois de l’Ancien Régime, Louis XV et Louis XVI, l’étiquette demeure mais perd de son sens. Elle ne met plus en relief la majesté du souverain mais souligne au contraire son autoritarisme velléitaire.
L’opinion publique éprouve un sentiment d’insécurité devant un roi doté d’attributs quasi-divins mais qui se laisse balloter par les coteries de la cour et change de ministre au gré de celles-ci. Le pouvoir conféré à un seul homme convient tant que cet homme se montre à la hauteur de ses responsabilités.
Mais lorsque le monarque défaille, on ne se satisfait plus de l’image hiératique dessinée par les chroniqueurs et les peintres officiels ; on monte en épingle ses écarts de conduite et ses faiblesses réelles ou présumées. Tel un Berlusconi avant l’heure, Louis XV fut moqué et honni pour ses frasques sexuelles, dans la deuxième partie de son règne, quand il retrouvait de très jeunes filles dans sa maison de plaisirs du Parc-aux-Cerfs, à Versailles. Quant à son successeur, le jeune Louis XVI, il fut au contraire moqué pour son retard à l'allumage et pour la frivolité de son épouse Marie-Antoinette.
Les monarques constitutionnels ont un devoir d’exemplarité
Dans les régimes précédents, le souverain est aussi le chef du gouvernement. D’une part, il représente la Nation ; d’autre part, il dirige les affaires courantes. On lui pardonne ses frasques et ses écarts de conduite pourvu qu'ils n'affectent pas sa capacité à gouverner.
Autres sont les monarchies constitutionnelles, qu’il s’agisse de la monarchie française sous Louis-Philippe (1830-1848) ou des monarchies actuelles, en premier lieu l’anglaise. On attend d'eux une forme d'exemplarité, un défi immense par les temps qui courent, entre la transparence médiatique et la promotion de l'individu.
À la différence de leurs cousins français, les rois anglais, bousculés par leurs barons et plusieurs fois détrônés, voire assassinés, décapités ou tués au combat, ont très tôt perdu leur aura. Bien que chefs de l’Église anglicane depuis Henri VIII, ils n’ont jamais bénéficié du prestige religieux attaché au sacre.
Sous l'actuelle dynastie des Hanovre-Windsor, depuis le XVIIIe siècle, la réalité du pouvoir appartient au Premier ministre proposé par le Parlement. Les citoyens, échaudés par les velléités absolutistes des souverains Stuart et Tudor, ne demandent rien d’autre à leur monarque que de tenir sagement son rôle de représentation.
Le roi George III, apprécié pour sa bonhomie, monta sur le trône en 1760 mais sombra progressivement dans la folie. Cela n’influa en rien le cours des affaires. En 1811, on se résigna à confier la régence à son fils. Celui-ci, roi en 1820 sous le nom de George IV, fut un parfait débauché, bigame et adultérin. Son frère, qui lui succéda en 1830 sous le nom de Guillaume IV, ne valut pas mieux. Il eut dix enfants illégitimes… et aucun de légitime.
Ces désordres ne troublèrent pas outre-mesure leurs sujets qui, pendant cette période, s’imposèrent comme les vainqueurs de Napoléon et les maîtres des mers.
Ils furent récompensés de leur patience avec l’intronisation de la jeune nièce de Guillaume IV, qui régna sous le nom de Victoria de 1837 à 1901. Elle se voulut le modèle du monarque constitutionnel.
Par amour pour son mari Albert, prince luthérien aux mœurs très rigides, elle surmonta sa coquetterie naturelle et se montra épouse aimante, veuve digne et mère attentionnée. Autant de qualités qui n’impressionnèrent guère la haute aristocratie et son propre fils, le Prince de Galles, futur Édouard VII, amateur de bonne chère et de jolies femmes.
Ses sujets ne lui en tinrent pas rigueur, bien au contraire, tout comme ils apprécièrent la séduction de son petit-fils, le futur Édouard VIII, avant qu’il ne soit contraint d’abdiquer en raison de son amour déplacé pour Wallis Simpson.
De Victoria à Elizabeth II en passant par George V, Édouard VIII et George VI, les souverains anglais connurent des mariages d’amour. Il n’y a guère que le fils d'Elizabeth II, le prince de Galles Charles, qui a accepté un mariage de raison avec Diana. Mauvaise pioche. On a vu ce qu'il en a résulté.
Depuis lors, les souverains constitutionnels de Grande-Bretagne et d'Europe se sont mis à la page. Ils s'aiment, se marient, divorcent et éventuellement trompent leur conjoint comme n'importe lequel de leurs sujets. S'il est une chose, cependant, qu'on ne leur pardonne pas, c'est une gestion amorale de leur liste civile ou de leur carnet d'adresses. Le roi d'Espagne Juan-Carlos a dû ainsi abdiquer le 18 juin 2014 en dépit de ses mérites passés pour avoir insulté la décence en participant à une chasse à l'éléphant en Afrique. Son gendre a quant à lui écopé de la prison pour détournement de fonds publics.
N’est pas monarque républicain qui veut
Sous la IIIe République (1870-1940, on pardonnait assez volontiers leurs frasques aux présidents de la République, qui n’avaient qu’un rôle de représentation. À l’exception de Félix Faure, le « Président-Soleil », la plupart, il est vrai, furent des personnalités chenues, en fin de carrière, qui n’avaient guère envie d’aller faire les quatre cent coups.
Tout change avec le général de Gaulle, monarchiste de cœur, républicain de raison. Il songeait à Louis XIV quand il formula la Constitution de la Ve République, avec un Président arbitre et au-dessus des partis. Lui-même s’est moulé sans difficulté dans ce rôle taillé sur mesure. Et tout en protégeant son intimité, il veilla à ce que rien d’inconvenant ne vienne altérer son image de premier serviteur de l’État.
Dans l’ombre du Président, son successeur présomptif, Georges Pompidou, assuma pendant six ans la fonction de Premier ministre avec l’austérité qui convient à ce rôle, en dissimulant avec soin sa vie privée.
Mais à partir de 1968, lorsque l’imminence de la succession se fit jour, c’est sur cette vie privée que se concentrèrent les attaques de ses concurrents potentiels, au sein même de la majorité. Georges Pompidou découvrit alors des rumeurs immondes sur son épouse à laquelle il était très attaché. Ces rumeurs contribuèrent à la dégradation de sa santé mais ne l’empêchèrent pas d’être élu à la présidence ni de conserver l’estime de ses concitoyens car il sut, tout ce temps-là, gouverner avec la dignité et l'honnêteté requises par la fonction. Ancien fondé de pouvoir de la banque Rothschild, il réussit même à se donner l'image d'un campagnard amateur de plaisirs simples.
Son successeur Valéry Giscard d’Estaing, élu à seulement 48 ans, lors de la première crise pétrolière, crut habile de descendre du piédestal présidentiel. Ainsi, le jour de son investiture, descendit-il à pied et en complet veston une partie des Champs-Élysées. Puis il s’invita à dîner chez des Français ordinaires et se montra à l’accordéon avec la populaire Yvette Horner. Il lui prit même la fantaisie d’inviter des éboueurs à partager son petit-déjeuner à l’Élysée.
Ces gestes furent mal ressentis par l’opinion car, d’une part, ils s’accordaient mal avec le personnage, riche bourgeois et faux aristocrate, coureur de jupons et amateur de chasse au grand gibier, d’autre part, ils rompaient avec le rôle dévolu au Président, celui d’un arbitre qui se tient au-dessus de la mêlée et se doit donc d’éviter toute familiarité. Ils lui coûtèrent en grande partie sa réélection.
Ses successeurs se le tinrent pour dit. Tout socialiste qu’il fût, François Mitterrand enfila d’emblée la livrée de Louis XIV et de Gaulle et c’est en grande pompe qu’il se recueillit au Panthéon le jour de son investiture. Il veilla scrupuleusement à séparer sa vie privée de sa vie publique.
Le tout-Paris était au courant de sa liaison avec Anne Pingeot et de l'existence d'une fille adultérine prénommée Mazarine (voir le livre de Françoise Giroud, Le Bon Plaisir, publié en 1984 aux éditions... Mazarine), mais rien n'en a filtré dans les journaux jusqu'en 1994. Ce n’est en effet qu’à l'extrême fin de son deuxième mandat que le président consentit à laisser filtrer des informations sur sa fille, dans l’intérêt de cette dernière.
Bien davantage que ses écarts conjugaux, l’opinion lui tint rigueur de sa relation désinvolte avec l’argent public et de ses amitiés coupables avec d’anciens collaborateurs des nazis, au premier rang desquels René Bousquet.
Jacques Chirac, si différent qu’il fût du précédent, eut le même souci de la majesté présidentielle. D’un naturel cordial et empathique, il ne donna jamais prise aux rumeurs sur sa vie sexuelle agitée. Il conserva jusqu'à la fin l’estime de ses homologues étrangers et s’il s’attira de virulentes critiques, ce fut exclusivement sur sa politique et, comme son prédécesseur, sur sa relation avec l’argent public.
Le président Nicolas Sarkozy a renoué avec la rupture façon Giscard. Il est descendu du piédestal gaullien et a donné libre cours à ses pulsions et ses sentiments. Il a pris tout le pays à témoin de ses dépits amoureux comme de ses émois à la rencontre de sa future troisième épouse.
Même trouble avec son successeur et rival, François Hollande, qui n'a rien compris à l'esprit de la fonction en prétendant devenir un président « normal ». Il s'est proprement ridiculisé en se laissant surprendre, tel un bourgeois du théâtre de Feydeau, à l'arrière d'une moto de la police, se rendant au domicile de sa maîtresse en cachette de sa compagne officielle.
Puritains, les Américains ? Pas tant que ça
Nicolas Sarkozy, nourri par la télévision des années 1960, avait confié dès avant son élection qu’il serait un président à la façon Kennedy, et sa femme (Cécilia) une nouvelle Jackie (Kennedy). Il souhaita s’émanciper du cadre gaullien de la Ve République et américaniser les mœurs politiques de la France. Ainsi inscrivit-il dans la Constitution un Discours devant le Congrès calqué sur l’équivalent américain. Mais quand il voulut changer l’image du Président, les choses se révélèrent beaucoup plus difficiles. Sans doute fut-il abusé par un modèle américain pas si éloigné que cela du modèle français...
Nourris de la Bible et de la rigueur protestante, les présidents américains s’affichent depuis George Washington en bons époux et bons pères de famille. Ils se doivent de présenter leur famille au moment de leur entrée en fonction afin de rassurer chacun sur leurs bonnes mœurs.
Avant 2016 et l'élection de Donald Trump, la règle n'a pas souffert d’exception, même si elle cachait une réalité parfois très différente. À côté de maris exemplaires comme Lincoln et McKinley, les historiens recensent quelques autres ménages plus agités comme ceux de Thomas Jefferson et Franklin Roosevelt.
Le cas de John Kennedy est particulier. Comme ses prédécesseurs, il veillait à son image officielle. Il se gardait de toute familiarité mais usait aussi des médias et de la télévision pour offrir à l’opinion l’image d’une famille idéale et moderne. Ce conte de fées fut d’autant mieux accepté par l’opinion publique que l’Amérique était alors prospère et au summum de son prestige et de sa puissance. Il rassérénait les classes moyennes qui, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s'étaient ralliées à un modèle familial inédit : papa, maman, trois enfants et un bon salaire. De ce modèle, nous conservons la nostalgie en oubliant qu'il n'a jamais existé à aucune autre époque de l'Histoire...
Ses successeurs, jusqu’à Barack Obama inclus, se sont inscrits dans la tradition américaine, se présentant en bons époux et bons pères, dignes donc d’accéder à la fonction suprême.
Bill Clinton, élu en novembre 1992 à 46 ans, ne s'est pas contenté d'exposer son épouse Hillary ; il en fit sa plus proche collaboratrice. Mais dans le même temps, il se laissa piéger dans quelques liaisons adultérines. À l’aube d’internet, ce genre d’écart fut impossible à dissimuler. Les médias et l’opposition en firent leurs choux gras.
Serviteur de l’État
Concernant la vie privée de leurs Premiers ministres ou Présidents du Conseil, les Anglais tout comme les Français ne veulent rien en savoir et, de fait, n'en savent rien. Sans doute pour la raison essentielle que les chefs de gouvernement sont écrasés par le travail et n'ont guère le temps de batifoler.
À la fin du XVIIIe siècle, William Pitt le Jeune, Premier ministre à 24 ans, en 1783, se tua à la tâche pendant 23 ans. Il combattit les armées de la Révolution française et de Napoléon. Il mourut célibataire, ruiné et ravagé par l’abus de porto, avec une seule obsession : son pays !
Les Premiers ministres qui lui succédèrent furent tout aussi discrets. On ne sait rien ou presque de leur vie privée. Les portraits officiels les montrent solitaires, dans des poses convenues et sévères, hiératiques, en costume sombre, tels des moines au service de l’État.
Cette règle s’applique aussi aux Présidents du Conseil français qui, tel François Guizot, dirigèrent la France sous la houlette de Louis-Philippe Ier. Tandis que les gazettes se nourrissaient de tous les faits et gestes de la famille royale, de la reine Marie-Amélie et des princes, elles ne disaient mot des ministres, dont on n’attendait que du travail et des résultats.
Bourgeois typiquement balzacien, Adolphe Thiers, Président du Conseil de Louis-Philippe et premier président de la IIIe République, eut une vie privée des plus fantasques mais qui n'altéra jamais sa carrière et la servit plutôt. Ainsi épousa-t-il à 35 ans Élise Dosne (15 ans), l'une des filles de sa maîtresse Sophie Dosne, elle-même épouse d'un notable fortuné. Il encaissa pour l'occasion une copieuse dot de 300 000 francs. Le mariage demeura stérile et la mariée très distante à l'égard du grand homme, dont l'intérêt continua à se porter plutôt sur sa mère… et sa sœur, ce qui permit aux caricaturistes de moquer les « trois moitiés de Monsieur Thiers » sans que cela lui porte préjudice.
Cette tradition d’indifférence se poursuivit au XXe siècle. Georges Clemenceau, Président du Conseil à la fin de la Grande Guerre, fut connu de ses contemporains exclusivement comme chef de guerre, dans les tranchées et au côté des combattants. Il eut une vie sexuelle agitée (« Toute ma vie, j’ai été amoureux », confia-t-il sur le tard) mais il n’en laissa rien transpirer à l’extérieur et aujourd’hui encore, ses biographes sont en peine d’identifier ses nombreuses conquêtes.
La vie privée des ministres et des Présidents du Conseil n’intéressait pas davantage les journalistes que les électeurs. La preuve par l'absurde avec deux des dirigeants français les plus prestigieux de l'époque : Aristide Briand et Louis Barthou...
Le premier est à l'origine de la grande loi de séparation des Églises et il a mérité au terme de sa carrière le Prix Nobel de la Paix. Mais tout cela a bien failli ne pas advenir pour une broutille de jeunesse : avocat à Saint-Nazaire, il fut surpris à 29 ans par un commissaire de police en flagrant délit d'adultère dans un champ avec la femme d'un notable local. Condamné en correctionnelle pour outrage aux bonnes mœurs, il fit appel et est heureusement disculpé, faute de quoi il n'aurait plus été éligible !
Louis Barthou, né en 1862 comme le précédent, fait un beau mariage et entre au gouvernement dès 1894. Entre les deux guerres, la presse de droite et notamment L'Action française révèlent ses turpitudes : habitué du Chabanais, célèbre maison de tolérance parisienne, il n'aime rien tant que faire le toutou à quatre pattes, nu avec un collier à pointes, devant des demoiselles armées d'un fouet ! Cela lui vaut le surnom de « Barthoutou »...
Mais Louis Barthou s'en moque, tout comme ses électeurs d'ailleurs. Il a perdu son fils unique dans les tranchées et lui-même a le cuir tanné par la politique. Heureusement. Ministre des Affaires étrangères quand Hitler arrive au pouvoir en 1933, il entame une politique d'alliances pleine de sagesse qu'il ne pourra hélas mener à son terme car il est victime d'une balle perdue lors de l'attentat contre le roi de Yougoslavie, à Marseille, le 9 octobre 1934.
En Angleterre, il fallut attendre l’arrivée de Tony Blair (43 ans) au 10, Downing Street, en 1997, pour que les tabloïds s’intéressent à la famille du Premier ministre. Comme le président Clinton, Blair mit en avant son épouse, une avocate de choc, Cherie. Celle-ci donna aussi le jour à un quatrième enfant, Leo, pendant le gouvernement de son mari.
L'exemple fit des émules. Trois mois après son arrivée au pouvoir en 2010, l’épouse du Premier ministre anglais David Cameron (44 ans) donna aussi le jour à son quatrième enfant. Et le Premier ministre Boris Johnson (55 ans) et sa compagne ont annoncé en 2020 leur mariage et la naissance de leur premier enfant !
La France n'est pas en reste. En octobre 2011, pour la première fois depuis les débuts de la République, un nouveau-né a été enregistré au palais de l’Élysée, résidence officielle du Président. C'est la fille de Nicolas Sarkozy et de sa troisième épouse Carla Bruni.
L'avenir dira si les chefs de l’exécutif sont devenus des hommes et des femmes comme les autres, s’il leur est permis d’afficher leurs émois et de confondre vie publique et vie privée. Pourquoi s'en priveraient-ils ? Dans notre survol d'un millénaire d'Histoire occidentale, nous n'avons pas croisé un seul dirigeant dont la carrière ait été stoppée par un écart sexuel, dès lors que celui-ci n'empiétait pas sur la politique ou n'était pas teinté de violence (note).
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Voir les 4 commentaires sur cet article
rcrcrc (21-04-2020 08:01:32)
"une fille adultérine prénommée Mazarine" C'est aussi le journal "Minute" qui en a révélé l'existence en mars 1993: https://www.lexpress.fr/informations/operation-mazarine_607572.html http://... Lire la suite
edzodu (12-10-2018 22:10:06)
La vie privée de nos présidents ou autres hommes (ou femmes) politiques n'est connue du "grand public" que depuis la deuxième moitié du XIX e siècle et la "libération" de la presse écrite, mêm... Lire la suite
NILOU (14-01-2017 17:26:53)
J'ai été très intéressée par le cérémonial du sacre de Reims. Pour mon plaisir personnel je fais une étude sur les angevins qui sont devenus archevêques de Reims. Il sont au nombre de cinq,... Lire la suite