« Islamophobes », les Français ?

La France et les Français face à l'islam

20 août 2023 : les 60 pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont parrainé à l'ONU en 2021 une résolution faisant du 15 mars la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie. Il existe aussi à Bruxelles, au sein de la Commission européenne, une « coordinatrice de la lutte contre la haine antimusulmane ». La Belgique héberge par ailleurs une association qui se présente comme un Collectif contre l’islamophobie en Europe. En France même, il est courant que, dans le débat public, le terme « islamophobe » soit employé pour disqualifier un contradicteur...

Le néologisme « islamophobie » est employé aujourd’hui comme synonyme de « haine antimusulmane » mais son étymologie signifie « peur de l’islam » (du grec phobos, « peur »), ce qui n’est pas du tout pareil. Il est abject de haïr des individus en raison de leur identité religieuse ou autre. Par contre, il est légitime de réprouver à titre individuel une religion ou un quelconque système de pensée. Dans les siècles précédents, beaucoup de penseurs français (Voltaire, Zola, Sartre…) affichaient bruyamment leur hostilité à la religion catholique sans être ostracisés pour autant.

En irait-il autrement avec l'islam et les musulmans ? Une plongée dans l’Histoire millénaire de notre pays montre que celui-ci n’a jamais manifesté d’hostilité à l’égard de l’islam et encore moins à l’égard des musulmans en tant que tels !... Jamais sauf pendant la guerre d’Algérie.

André Larané

Mystérieux Sarrasins

Les musulmans font leur première apparition au nord des Pyrénées en 721, soit un siècle tout juste après l’Hégire, acte de naissance officiel de l’islam. Ils sont repoussés devant Toulouse par le duc Eudes d’Aquitaine puis en 732 entre Poitiers et Tours par Charles Martel. Leur équipée ne laissera guère de trace, sinon dans les chroniques de l’époque et les livres d’Histoire.

Les chroniqueurs médiévaux les qualifient de Sarrasins (dico). Ils ne les voient pas comme les zélateurs d’une religion ennemie mais plutôt comme les adeptes d’une nouvelle secte aux contours flous. Ainsi, dans la Chanson de Roland, il sera dit plus tard que les Sarrasins adorent Mahomet et Apollon !

Cette méconnaissance de l’islam n’empêche pas pour autant Charlemagne et le calife de Bagdad Haroun al-Rachid de nouer d’excellentes relations. C’est qu’ils ont l’un et l’autre les mêmes ennemis : l’émir omeyyade de Cordoue (musulman) et l’empereur de Byzance (chrétien) ! 

À l’approche de l’An Mil, la Chrétienté romaine fait pâle figure face à l’Islam dont le domaine s’étend désormais des rivages du Maroc aux confins de la Chine et brille de tous ses feux. Conscients de leur ignorance, les moines d’Occident s’instruisent dans des manuscrits en latin traduits de l’arable et inspirés d’ouvrages grecs ou persans.

Gerbert d’Aurillac est l’un de ces moines. Il va étudier dans des abbayes catalanes et en ramène une innovation majeure, la numérotation arabe, qui va remplacer les chiffres romains et ouvrir la voie au développement des mathématiques. Ses qualités humaines vont aussi valoir à ce moine de devenir le pape de l’An Mil sous le nom de Sylvestre II.

En cette époque de piété intense, les laïcs, quant à eux, se soucient simplement de sauver leur âme. Beaucoup partent en pèlerinage dans les grands sanctuaires : celui de saint Martin, à Tours, ou celui de saint Jacques, à Compostelle. Les plus audacieux gagnent le Saint Sépulcre, autrement dit le tombeau du Christ à Jérusalem, alors sous domination musulmane. Le « voyage d’outre-mer » ne fait pas peur car tout le long du parcours, les pèlerins bénéficient d’une relative protection tant de la part des chrétiens que des musulmans.

Mais après l’An Mil, alors que la chrétienté d’Occident et la France entrent dans le « beau Moyen Âge », l’espace arabo-musulman se voit assailli par les Turcs et sombre dans les divisions. En 1005, le Turc Toghrul-beg s’empare de Bagdad et devient sultan. En 1009, dans un accès de fanatisme, le sultan fatimide d’Égypte El-Hakim détruit le Saint-Sépulcre. Les pèlerins ne peuvent plus se déplacer qu’avec de grandes escortes en armes.

À la génération suivante, en 1071, d’autres Turcs défont l’armée byzantine à Malazgerd et capturent le basileus. Byzance, menacée, appelle à la rescousse la Chrétienté d’Occident.

Les Turcs arrivent

Le pape Urbain II, à la faveur d’un déplacement à Clermont (Auvergne) en 1095, lance un appel aux chevaliers pour secourir Byzance et dégager la route du Saint-Sépulcre. Il est entendu au-delà de toute espérance tant par la noblesse franque que par les paysans. Il va s’ensuivre pendant plus d’un siècle des déplacements de masse vers la Terre Sainte, plus tard appelés « croisades » (dico).

Il est important de souligner que ces croisades ne sont pas dirigées contre l’islam ni contre les Arabes. Elles n’ont pas pour but de convertir les musulmans, encore moins de les exterminer, mais seulement de contenir les Turcs. Ils ont déjà renvoyé les Arabes dans les ténèbres de l’Histoire où ils végèteront pendant neuf siècles et ils menacent d’en faire autant des Grecs, ce à quoi elle arrivera trois siècles plus tard.

Dans les États francs fondés par les croisés en Palestine, les Arabes vont découvrir ce qui fait la force des jeunes sociétés occidentales : l’égalité de tous devant la loi, puissant ou misérable, chrétien ou musulman. En témoigne l’historien et romancier Amin Maalouf : « [chez les Franj ou Francs] les féodaux, les chevaliers, le clergé, l'université, les bourgeois et même les paysans infidèles [musulmans] ont tous des droits bien établis. Dans l'Orient arabe, la procédure des tribunaux est plus rationnelle ; néanmoins, il n'y a aucune limite au pouvoir arbitraire du prince. Le développement des cités marchandes, comme l'évolution des idées, ne pouvait qu'en être retardé. » (Les croisades vues par les Arabes, 1983).

Caricature du prophète Mahomet laissée par un copiste dans la traduction en latin du Coran (1142)Avec les croisades, les Francs ou Français sortent pour la première fois de leur fin-de-terre et découvrent le vaste monde et ses merveilles. Leur curiosité va dès lors devenir insatiable. Ils commencent à mieux connaître l’islam et son Prophète qu’ils désignent d’après son nom turc Mehmet, dont Mahomet est une simple déformation phonétique. Dans la prestigieuse abbaye de Cluny (Bourgogne), l’abbé Pierre le Vénérable ne veut pas en rester là. En 1142, il va en Espagne commander à des ateliers de copistes la première traduction du Coran en latin.

Francs et musulmans se combattent comme se combattent tous les féodaux de l’époque, parfois avec malignité, parfois aussi avec noblesse. Le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, angevin par son père et aquitain par sa mère, lie amitié avec son adversaire le frère et successeur du sultan Saladin. Il envisage même un moment de lui donner sa sœur en mariage afin qu’ils gouvernent de concert la Terre Sainte…

Quelques années plus tard, en 1219, saint François d’Assise a pour la première fois l’idée de convertir les musulmans à sa foi. Il se rend auprès du sultan d'Égypte Mélik el-Kâmil. Celui-ci, neveu de Saladin et dont le père avait manqué d'épouser la sœur de Richard Cœur de Lion, est un homme d'ouverture à l'esprit chevaleresque. Il organise une confrontation verbale entre François et des théologiens de l'islam, puis, rempli d'estime pour l'homme d'Église, le fait reconduire dans son camp.

Après cette tentative manquée, rares seront les récidives (citons seulement Saint Louis et beaucoup plus tard Charles de Foucauld). Après l’échec des croisades, les Occidentaux tentent mais en vain de contrer l’avancée turque sur le continent européen et pour le reste, s’accommodent du voisinage avec l’Islam. En cette fin du Moyen Âge, ils se montrent autrement plus violents envers les juifs qui tentent de vivre paisiblement sur leur sol.

À la découverte de la civilisation islamique

Dans la Divine Comédie, le poète Dante Alighieri (1266-1321) témoigne de l’ouverture d’esprit de ses contemporains et de lui-même en faisant figurer dans le premier cercle de l’enfer, où résident les âmes vertueuses privées de la foi, quelques grandes figures de l’Islam comme Avicenne, Averroès et Saladin aux côtés d’Homère, Platon, Socrate et des grands présocratiques :
« Euclide géomètre et Ptolémée,
Hippocrate, Avicenne et Galien,
Averroès qui fit le Commentaire »
(Enfer, IV, 142-144).

Bien plus tard, c’est Raphaël d’Urbino (1483-1520) qui représente Averroès et Avicenne parmi les grands esprits qui peuplent son chef d’œuvre, L’École d’Athènes. Cette grande fresque décore les appartements du pape Jules II. Apprécions comme il se doit cette ouverture d’esprit dont on ferait bien de s’inspirer aujourd’hui (je songe aux Ukrainiens qui débaptisent les avenues Pouchkine au prétexte de leur guerre avec la Russie).

Représentation du philosophe andalou Averroës (1126-1198) parmi les sages de l'École d'Athènes (fresque de Raphaël d'Urbino, 1508-1512, appartements pontificaux du Vatican)

En attendant, les Turcs ottomans ont fini par entrer dans Constantinople et participent désormais aux jeux diplomatiques et guerriers de l’Europe moderne.

Dans son conflit avec l’empereur Charles Quint, le roi de France François Ier ne voit aucun inconvénient à nouer une alliance de revers avec le sultan Soliman le Magnifique, tout comme Charlemagne avec Haroun al-Rachid sept siècles plus tôt ! En 1536, le Roi Très Chrétien en profite aussi pour signer avec le Commandeur des Croyants des Capitulations aux termes desquelles il obtient des avantages commerciaux et se voit confier la protection des Lieux Saints et des chrétiens de l’empire ottoman.

Ce traité demeurera en vigueur jusqu’à la Première Guerre mondiale, quatre siècles plus tard. Il conduira l’empereur Napoléon III à s’immiscer dans une querelle de moines autour du Saint-Sépulcre qui mènera à la guerre de Crimée et à intervenir au secours des chrétiens maronites du Liban.

À la fin du XVIIe siècle, après le deuxième échec du siège de Vienne, l’empire ottoman a perdu de sa superbe. Il n’en excite pas moins la curiosité des Occidentaux et des Français en particulier, tout comme son rival l’Iran safavide.

Un artiste de Valenciennes, Jean Baptiste Vanmour (ou Van Mour, 1671-1737), vivra de 1699 à sa mort à Istamboul, dans le quartier de Galatasaraï, avec le titre honorifique de « peintre ordinaire du roi [de France] et en Levant ». Il nous laissera un témoignage iconographique d’une exceptionnelle richesse sur la cour et la société ottomanes.

Avant lui, le voyageur et marchand Jean Baptiste Tavernier, né à Paris en 1605 et mort à Moscou en 1689, nous livre un recueil très documenté, quoique touffu, de ses Six Voyages en Turquie, en Perse et aux Indes. Notons sa description très clinique de la ville d’Ispahan : « La ville d’Ispahan est mal percée ; les rues sont étroites et inégales, et la plupart fort obscures, à cause des voûtes que l’on fait pour aller à couvert d’une maison à l’autre, et l’on marche quelquefois dessous deux cents pas à tâtons. Ces rues sont le plus souvent remplies de mille ordures, et de bêtes mortes que l’on y jette ; ce qui cause une grande puanteur, et qui pourrait engendrer la peste sans l’extraordinaire bonté de l’air qui y règne comme je dirai ailleurs ».

Autrement plus talentueux est le diplomate Antoine Galland. Au service d’un ambassadeur de Louis XIV à Constantinople, il collecte des manuscrits orientaux et, de retour en France, est attiré par un recueil de contes populaires. Il le retranscrit dans le français imagé du Siècle des Lumières et le complète effrontément en transcrivant les contes qu’il a entendus d’un ami syrien. L’ensemble est publié en 1704 sous le titre : Les Mille et Une Nuits et va recueillir immédiatement un immense succès. Il faudra attendre plus d’un siècle avant que des lettrés arabes s’intéressent à ce témoignage unique de la littérature populaire syro-égyptienne.

Les Mille et Une Nuits de Galland vont renforcer l’intérêt des Français cultivés pour l’Orient. En 1721, Montesquieu, dans Les Lettres persanes, fait parler deux voyageurs venus de Perse pour critiquer la monarchie française sans risquer la censure. .

À la fin du siècle, alors que cette monarchie est tombée sous les coups de la Révolution, un jeune général accorde son ambition politique avec sa passion pour l’Orient. Il emmène une armée en Égypte avec le projet, qui sait ? de soumettre l’empire ottoman.

Napoléon Bonaparte, car c’est de lui qu’il s’agit, n’y réussira pas mais il va ouvrir l’Égypte et le monde arabe à la modernité avec le concours des savants de son expédition. Lui-même va avoir soin de séduire la population en affichant sa bienveillance envers l’islam !

Il va inaugurer la vogue de l’Orient chez les artistes et les écrivains français et européens. Chateaubriand ouvre le bal avec son voyage au Levant en 1806-1807 d’où sort un Itinéraire de Paris à Jérusalem dans lequel l’auteur, fidèle à lui-même, parle essentiellement de lui-même !

Autrement plus fin et subtil est le Voyage en Orient de Gérard de Nerval, dans lequel le poète raconte avec une humanité rare ses pérégrinations de Vienne à Constantinople en passant par la Grèce, l’Égypte et le Liban, de 1839 à 1843.

Gérard de Nerval : Carnet de voyage en Orient, 1843. Les bords du Nil et ébauche d'un plan du Caire (BNF)Voici comment il narre sa rencontre inattendue avec le jeune sultan Abdul-Mejid (16 à 20 ans) alors que celui-ci venait de publier la Charte de Gulhané destinée à moderniser l’empire : « En redescendant vers le port, j’ai vu passer le sultan dans un cabriolet fort singulier ; deux chevaux attelés en flèche tiraient cette voiture à deux roues, dont la large capote, carrée du haut comme un dais, laisse tomber sur le devant une pente de velours à crépine d’or. Il portait la redingote simple et boutonnée jusqu’au col, que nous voyons aux Turcs depuis la réforme, et la seule marque qui le distinguât était son chiffre impérial brodé en brillants sur son tarbouch rouge. Un sentiment de mélancolie est empreint sur sa figure pâle et distinguée. Par un mouvement machinal, j’avais ôté mon chapeau pour le saluer, ce qui n’était au fond qu’une politesse d’étranger (…). Il me regarda alors avec attention, car je manifestais par là mon ignorance des usages. On ne salue pas le sultan. »   

Passons sur Gustave Flaubert qui se rend en Égypte et à Jérusalem avec son ami Maxime du Camp en 1849-1852. Nul doute que le voyage va inspirer l’œuvre romanesque du jeune trentenaire mais ses carnets se résument pour leur part à des histoires de bordels et de viols et à une vision glauque de l’Orient.

Après ces références de premier plan, l’Orient va inspirer jusqu’à nos jours les auteurs français tel le fantasque Pierre Loti qui va faire rêver des générations d’adolescents avec Aziyadé (1879), le roman né de son amour impossible pour une jeune Ottomane. Il va aussi nourrir l’imagination du naturaliste Théodore Monod (1902-2000), en quête d’une introuvable météorite, et les travaux des grands islamologues et historiens Louis Massignon (1883-1962) ou encore Maxime Rodinson (1915-2004) et Jacques Berque (1910-1995).

Fantasia (détail, Eugène Delacroix, 1832, musée Fabre, Montpellier ; agrandissement : Ali Ben Ahmed, dernier khalife de Constantine (Théodore Chassériau, 1845, musée de Versailles)Mais l’orientalisme est aussi à l’origine de chefs d’œuvre artistiques. Il y a bien sûr les beautés quelque peu fantasmées de Jean Dominique Ingres : La Grande Odalisque (1814) et Le Bain turc (1862). Plus sérieusement, il y a les toiles d’Eugène Delacroix tirées de ses impressions de voyage à Tanger, Meknès et Alger en 1831, et notamment les magnifiques Femmes d’Alger dans leur appartement (1834).

Cette œuvre et bien d’autres reflètent l’empathie de l’auteur pour l’humanité d’outre-Méditerranée. Cette empathie est aussi manifeste dans l’œuvre de Théodore Chassériau (1819-1856) ainsi que d’Eugène Fromentin (1820-1876), surtout actif sous le Second Empire. Ses Cavaliers arabes et ses scènes de chasse en Algérie expriment sa nostalgie pour un Âge d’Or chevaleresque en voie de disparition.

Faut-il poursuivre ? Où que nous posions nos regards, nous ne voyons dans l’Histoire de France que bienveillance et empathie envers le monde arabe et l’islam lui-même. Ces sentiments se concilient tout à fait avec une foi chrétienne solide comme le montrent les parcours remarquables du père de Foucauld, du très croyant Théodore Monod ou des moines de Tibéhirine. D’où vient alors ce sentiment de gâchis qui nous parcourt quand nous évoquons les relations de la France actuelle avec l’Islam et la place des musulmans dans la société française ?

Le gâchis algérien

La réponse tient en un mot : Algérie ! Depuis bientôt deux siècles, pour des raisons qui tiennent beaucoup à l’aveuglement idéologique des gouvernants de la IIIe République et d’aujourd’hui, il nourrit les pires malentendus et déboires...

Publié ou mis à jour le : 2023-08-25 16:49:48

Voir les 13 commentaires sur cet article

Jonas (30-08-2023 15:15:48)

Le concept islamophobie a été forgé par l'imam Khoménye pour disqualifier , tous ceux qui s'opposaient a lui . Il a été importé en France par l'ancien président du MRAP Mouloud Aounit , au... Lire la suite

Didier (28-08-2023 17:23:31)

La synthèse est brillante mais mêle des choses très différentes et qui ne peuvent être des arguments pour dire notre Histoire ne contient « que bienveillance et empathie envers le monde arabe et... Lire la suite

COLLIN (23-08-2023 10:45:07)

Votre article rappelle qu'il y a eu un Orient cultivé et raffiné; c'est bien. Mais il ne mentionne en rien le côté barbare de l'Orient (à part les mentions de bordels et de viols par Flaubert). ... Lire la suite

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