Au XVIe siècle, la rencontre entre les Européens et les peuples du Nouveau Monde fut brutale, d’autant plus meurtrière que s’immisça le fléau des épidémies. La variole amenée par les Européens et contre laquelle les Amérindiens n’étaient pas immunisés entraîna en une ou deux générations la disparition des trois quarts d’entre eux. Mais cette rencontre fit aussi prendre conscience aux Européens, et en premier lieu aux penseurs français, de l’infinie diversité de la condition humaine.
« Mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses ! » Cette réflexion ironique et amusée conclut le passage des Essais sur la rencontre de Montaigne avec trois Indiens du Brésil, à Rouen, en 1562. Décrivant les mœurs cruelles des « cannibales », l'écrivain ajoute : « Je trouve, pour revenir à mon propos, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté : sinon que chacun appelle barbarie, ce qui n’est pas de son usage ».
Cette démarche sera reprise un siècle et demi plus tard par Montesquieu dans les Lettres persanes (1721). Ses deux héros, Usbek et Rica, par leur questionnement sur la société française, amènent les lecteurs à remettre en question leurs certitudes. Pour Montaigne comme pour Montesquieu, il s’agit non pas de condamner ou réprouver mais simplement de faire progresser des pratiques figées dans l’habitude et la routine. En prévenant les Occidentaux contre le péché d’arrogance et le sentiment qu’ils n’ont rien à apprendre de quiconque, l’ouverture aux sociétés étrangères devient un moteur de l’innovation. Elle s’avère efficace si l’on en juge par la liste des emprunts étrangers dans les sociétés de la Renaissance et du siècle des Lumières, depuis le tabac, originaire du Brésil, jusqu’au recrutement des hauts fonctionnaires par concours, selon la pratique chinoise du mandarinat.
Les penseurs des Lumières, au XVIIIe siècle, ont su aussi observer les autres peuples, tantôt avec dégoût ou admiration, toujours avec étonnement, à l'image du peintre Jean-Baptiste Vanmour à la cour de Constantinople. C'est le temps des grands voyages d'exploration à but non plus uniquement militaire ou commercial mais également scientifique. Les circumnavigateurs français et anglais (Bougainville, Cook, Lapérouse, etc.) s'empressent de coucher dans leurs carnets de route leurs observations sur les peuples rencontrés, bien conscients qu’elles allaient être consultées par les grands esprits de l'époque. Le XVIIIe siècle est en effet celui de l'étude de l'Homme, à la fois dans sa singularité et dans sa diversité. Les voyageurs croient trouver au-delà des mers l'« état de nature » décrit par Rousseau de façon purement théorique : les Tahitiens ne seraient-ils pas de « bons sauvages » vivant dans un pays paradisiaque et ignorant la propriété, la violence, le besoin ?
Malgré les mises au point de Bougainville puis de Diderot, le mythe prend de l'ampleur, faisant des Polynésiens les représentants d'une humanité primitive idéale. Cette empathie pour l’Autre se prolongera jusqu’à la moitié du XIXe siècle. Ainsi en attestent les peintures de la société algérienne par Fromentin et Delacroix et les écrits de voyageurs en Orient, de Chateaubriand à Nerval, qui montrent les uns et les autres une sincère estime pour ces sociétés orientales et musulmanes.
Les Français et l’Amérique
Ce sont les navigateurs dieppois qui vont mener les premières explorations maritimes à l’extérieur de l’Europe. Situé à l'embouchure d'une vallée normande, le port de Dieppe pratique depuis le Moyen Âge la pêche hauturière. En marge de cette activité, il développe l'artisanat de l'ivoire à partir des dents de cachalot. En 1282 et 1385, des navigateurs dieppois auraient été les premiers Européens à accoster en Côte d'Ivoire, aussi appelée Côte des Dents, en vue d'y charger des défenses d'éléphant pour leurs ateliers d'art.
Au XVIe siècle, un armateur dieppois va jouer un rôle majeur dans la découverte du continent nord-américain : Jean Ango. Il se lance d’abord dans la guerre de course et affrète des vaisseaux pour intercepter les navires espagnols ou portugais revenant de leurs colonies africaines ou sud-américaines.
Grâce à cette activité, il acquiert une fortune colossale et l’amitié de François Ier. Dès, lors il peut organiser des explorations vers des horizons lointains. En 1508, Ango subventionne l’expédition du navigateur dieppois Jean Aubert qui atteint l’ouest de Terre-Neuve. Celui-ci sera le premier Européen à entrer en contact avec des indigènes d’Amérique du Nord. Sept d’entre eux, issus de la tribu des Micmacs, sont même amenés en France avec leurs armes, leurs canoës et leurs tenues traditionnelles. Aussitôt baptisés, ils éveillent un vif intérêt auprès de la population.
C’est également Ango qui finance en 1524 l’épopée du Florentin Giovanni da Verrazzano, lequel reconnaît les côtes américaines depuis la Caroline du Nord jusqu’à Terre-Neuve. Le navigateur découvre au passage la baie qu’il nomme « Nouvelle-Angoulême » et qui deviendra plus tard… New York !
Toutes les connaissances acquises au cours de ces multiples voyages permettent de dresser des cartes marines et des portulans d’une grande précision pour l’époque. C’est la naissance de la très réputée école d’hydrographie de Dieppe, fondée par Pierre Desceliers entre 1540 et 1558, dont les travaux accompagneront des générations de pilotes à travers le monde. Les artisans dieppois passent par ailleurs maîtres dans l’art de confectionner des boussoles et autres instruments de navigation.
La recherche du mythique passage du Nord-Ouest entre Atlantique et Pacifique va conduire les explorateurs français à découvrir le Canada et le centre des États-Unis. Le premier à y parvenir est le Malouin Jacques Cartier. En 1535, un an après avoir atteint la Gaspésie, il pénètre dans l’embouchure du Saint-Laurent qu’il remonte sur près de 1000 kilomètres. C’est lui qui donne son nom au Canada, d’après un mot iroquois. De son voyage, il ramène en France un chef iroquois, Donnacona, qui sera présenté à plusieurs reprises à François Ier.
Déçu par les résultats des expéditions, le roi de France va se détourner des aventures coloniales. Il faut attendre Samuel de Champlain pour que soit relancée la colonisation du Canada. Celui-ci poursuit l'exploration du pays et fonde en 1608 la ville de Québec. Le Français aura traversé au total 21 fois l'Atlantique, un record pour l'époque !
Hostile aux traitements que les Espagnols réservent aux Amérindiens, Champlain se montre particulièrement attentif aux indigènes qu’il tente de convertir au christianisme. Intitulé Des Sauvages (terme non-péjoratif à l’époque), le récit de ses voyages dans lequel il décrit les mœurs des autochtones, contribue à la fascination des Européens pour le Nouveau Monde. Extrait :
« Leurs cabanes sont basses, faites comme des tentes, couvertes de la dite écorce d’arbre [bouleau]. [Ils] laissent tout de haut recouvert comme d’un pied, d’où le jour leur vient, et font plusieurs feux droits au milieu de leur cabane, où ils sont quelques fois dix ménages ensemble. Ils couchent sur des peaux, les uns parmi les autres, les chiens avec eux. Ils étaient au nombre de mille personnes tant hommes que femmes et enfants. Le lieu de la pointe Saint-Mathieu où ils étaient cabanés, est assez plaisant. Ils étaient au bas d’un coteau plein d’arbres, de sapins et cyprès. »
La dernière grande épopée française en Amérique du Nord sera l’œuvre de René-Robert Cavelier de La Salle. Depuis ses plus jeunes années, l’homme n’a qu’un rêve : explorer la Chine et l'atteindre... par les Grands Lacs canadiens !
À 24 ans, il rejoint son frère, prêtre sulpicien établi en Nouvelle-France et devient un bon connaisseur des Iroquois dont il parle la langue. Son opiniâtreté finit par payer et il obtient en 1678 des lettres patentes de Louis XIV qui lui donnent le « privilège de découvrir la partie occidentale de l’Amérique » en descendant le Mississippi qui traverse le continent nord-américain du nord au sud.
Le départ est donné près de lac Michigan le 16 décembre 1681. Un total de 54 personnes participent à l'aventure. Parmi elles, figurent 24 Français mais aussi 28 Indiens abénaquis. L'expédition descend le fleuve à bord d'une douzaine de canots en écorce d'orme. Le 6 avril 1682, au terme de 1500 kilomètres de navigation, elle atteint le golfe du Mexique. L’explorateur prend possession de cette très vaste région au nom de Louis XIV qu’il baptise « Louisiane », en l'honneur du Roi-Soleil. Celui-ci jugera cependant l’annexion « fort inutile »…
En Amérique, les Français vont s’illustrer par leurs bons rapports avec les autochtones. Au Brésil, dans la baie de Guanabara, où Coligny implante en 1555 une très éphémère colonie française (« la France antarctique »), l’amiral Nicolas Durant de Villegagnon fait tout son possible pour établir des relations fraternelles avec les Amérindiens dans une communauté binationale, à la différence des Portugais qui occupent d'autres parties de la côte.
Même chose quelques années plus tard en Floride où le Dieppois Jean Ribault entretiendra d’excellentes relations avec les Timucuas qu’il refusera de déporter.
En Nouvelle-France, les relations entre Français et Indiens, fondées sur l'échange économique, débouchent parfois sur des unions. Ainsi naît une population métisse très habile au commerce des fourrures. Rien à voir avec les pratiques des colonies anglaises voisines : les Européens de ces colonies, beaucoup plus nombreux, se vouent avant toute chose à la mise en culture des terres et n'attendent rien des Indiens, sinon qu'ils leur cèdent des territoires, le plus souvent par la transaction à l'amiable, parfois par la guerre.
Issus des unions entre trappeurs et Amérindiennes, les « Métis » sont aujourd'hui au nombre de quelques centaines de milliers dans les plaines centrales du Canada ; ils sont reconnus comme l'un des peuples autochtones de la Fédération, à côté des Amérindiens et des Inuits !
Découvrir le monde au temps des Lumières
Au XVIIIe siècle, les mouvements encyclopédistes vont encourager à laisser libre cours à la curiosité pour étendre les connaissances.
En 1735, l’Académie des sciences lance deux expéditions géodésiques. Leur but : vérifier la forme réelle de la Terre. Les savants sont en effet divisés sur la question. Derrière Newton, les uns postulent que le globe est aplati aux pôles et enflé à l’équateur. Les autres soutiennent le contraire. Pour s’en assurer, il n’est qu’une solution : prendre des mesures précises d’un arc de méridien au cercle polaire et à l’équateur.
Une expédition conduite par le mathématicien Maupertuis est envoyée en Laponie.
Une autre, dirigée par Charles de La Condamine et comprenant également le médecin Joseph de Jussieu et l’astronome Pierre Bouguer se rend en Amérique du Sud avec l’autorisation du roi d’Espagne Philippe V (petit-fils de Louis XIV). Les Français seront ainsi les premiers non-Espagnols à explorer la cordillère des Andes.
Partis de Quito en juin 1737, La Condamine et ses compagnons atteignent la Cuenca en deux ans, après avoir essuyé une foule de mésaventures. Scientifiquement, la mission est une réussite : trois degrés du méridien de Quito ont été mesurés avec une précision déconcertante. Les relevés permettent de valider la thèse de Newton.
Pour rejoindre la France, La Condamine décide de gagner Cayenne en descendant l’Amazone depuis la ville de Jaén (Pérou) jusqu'à Belém (Brésil). Soit une traversée ouest-est du continent sud-américain ! Aucun scientifique n’a réalisé un tel périple avant lui. De cette expédition, il rapportera une carte détaillée du cours du fleuve, de nombreuses descriptions de végétaux et animaux inconnus ainsi que près de 200 objets dont les premiers échantillons de curare et de caoutchouc.
À la suite de la défaite de la guerre de Sept Ans qui prive la France de son premier empire colonial en Amérique du Nord et aux Indes, Louis XV et Choiseul décident d’organiser le premier tour du monde français afin de découvrir les dernières contrées inconnues. Les terres australes, leurs mystères et leurs richesses supposées sont bien sûr dans tous les esprits.
À sa tête on nomme Louis-Antoine de Bougainville, mathématicien et avocat reconnu, protégé de Madame de Pompadour. L’expédition est à la fois politique et scientifique. En témoigne la participation inédite de trois savants : l'ingénieur Charles Routier de Romainville, l'astronome Pierre-Antoine Véron et le naturaliste Philibert Commerson, qui doit faire la collecte des espèces botaniques non répertoriées.
Partie de Nantes le 15 novembre 1766, elle fait escale au Brésil où Commerson découvre un arbuste épineux aux vives couleurs qu’il baptise bougainvillier en l’honneur du mathématicien. Quelques années plus tard, à Madagascar, le même découvrira l’hortensia nommée ainsi en hommage à son amie, la scientifique Nicole-Reine Lepaute.
Les vents sont heureusement favorables aux Français et les officiers profitent de l'occasion pour aller étudier de près la carrure des habitants de la Terre de Feu, ces Patagons que l'Europe classe parmi les géants.
L'accueil bienveillant des grands Patagons n'est rien en comparaison de celui que réservent aux marins les habitants de Tahiti. L'île du Roi George, reconnue par l'Anglais Wallis l'année précédente, est vite rebaptisée Nouvelle-Cythère par des Français qui succombent aux charmes de ce paradis et de ses occupants.
Comme le mouillage n'est pas sûr, le séjour doit malheureusement être écourté et au bout d'à peine une semaine, les navires reprennent leur route à destination de l'ouest. Un jeune Tahitien volontaire les accompagne, Ahutoru, qui sera présenté à Louis XV.
Au cours de la traversée du Pacifique, Bougainville explore Vanuatu et découvre au nord des îles Salomon, une île inconnue qui sera par la suite nommée en son honneur. Deux semaines plus tard, une éclipse solaire permet à l’astronome Pierre-Antoine Véron de déterminer la largeur de l’océan Pacifique !
Après avoir quitté le labyrinthe de la Nouvelle-Guinée et rejoint les Moluques, l’expédition traverse l’océan Indien et atteint Saint-Malo le 16 mars 1769. Le premier tour du monde français est accompli. Et pour la première fois, une femme aura été de l’aventure… mais à l’insu de l’équipage ! Déguisée en homme, Jeanne Barret s’était enrôlée comme valet de Commerson et ne sera démasquée que par les Tahitiens.
Le bilan de la mission est cependant mince : quelques îlots offerts à la Couronne, pas de nouvel accès à la Chine, encore moins de continent austral. Pour tirer parti de l'expédition, il faut donc jouer sur le prestige et l'effet de curiosité, et Bougainville s'y emploie avec talent dans son Voyage autour du monde, publié deux ans après son retour. Avec un véritable don d'écrivain, il transforme son journal de bord en un récit vivant où se mêlent réflexions politiques, exposés des fortunes de mer et tableaux « anthropologiques ». Ses contemporains ne s'y trompent pas et font un succès au livre, retrouvant, dans un paysage d'Éden, toutes les caractéristiques dont les philosophes avaient pourvu les « bons sauvages » : beauté, simplicité de l'existence, absence de pudeur et de propriété. Extrait :
« Tous venaient en criant tayo, qui veut dire ami, et en nous donnant mille témoignages d'amitié ; tous demandaient des clous et des pendants d'oreilles. Les pirogues étaient remplies de femmes qui ne le cèdent pas, pour l'agrément de la figure, au plus grand nombre des Européennes et qui, pour la beauté du corps, pourraient le disputer à toutes avec avantage. La plupart de ces nymphes étaient nues [...]. Malgré toutes les précautions que nous pûmes prendre, il entra à bord une jeune fille, qui vint sur le gaillard d'arrière se placer à une des écoutilles qui sont au-dessus du cabestan ; cette écoutille était ouverte pour donner de l'air à ceux qui viraient. La jeune fille laissa tomber négligemment un pagne qui la couvrait, et parut aux yeux de tous telle que Vénus se fit voir au berger phrygien : elle en avait la forme céleste. Matelots et soldats s'empressaient pour parvenir à l'écoutille, et jamais cabestan ne fut viré avec une pareille activité. »
Seize ans après l’épopée de Bougainville, Louis XVI entend renouveler l’expérience et confie la mission à Lapérouse. Le but de ce second tour du monde : jeter les bases de nouveaux comptoirs tout en complétant herbiers, répertoires zoologiques et inventaires ethnologiques !
Les sciences sont en effet à l’honneur : une riche équipe de savants parmi les meilleurs spécialistes d’astronomie, de botanique ou encore de météorologie est sélectionnée pour participer à l’aventure.
Le 1er août 1785, La Boussole et L’Astrolabe quittent Brest pour une navigation au trajet et au calendrier stricts, censée ne pas dépasser les quatre années. La première partie se passe bien et Lapérouse atteint le Chili. Puis voici l’île de Pâques, Hawaï, l’Alaska, San Francisco, Macao, la Chine, le Kamtchatka, l’Australie… Mais après qu’elle ait quitté l’île, le 10 mars 1788, l’expédition ne donnera plus de nouvelles.
La déferlante de la Révolution passera sans que l’on oubliât les marins. Peu avant de monter sur l’échafaud, Louis XVI s’enquit du sort de son explorateur, censé être de retour en France depuis l’été 1789 : « A-t-on des nouvelles de M. de Lapérouse ? ».
Il faudra attendre près de 40 ans pour que le mystère de la disparition de Lapérouse soit enfin percé avec la découverte du lieu de l’échouage à Vanikoro (îles Salomon).
En 1826, Jules Dumont d'Urville reçoit mission d'explorer le Pacifique et de récupérer ce qui reste des navires de Lapérouse. Le militaire est un personnage représentatif de son époque, ayant foi dans le progrès et aspirant à mieux connaître le monde. Quelques années plus tôt, lors d’une expédition scientifique en mer Égée, il avait permis l’acquisition par la France de la fameuse Vénus de Milo tout juste découverte.
Dumont d'Urville appareille de Toulon le 22 avril 1826. Il effectue un périple de trois ans dans le Pacifique et autour de l'Australie durant lesquels il découvre une soixantaine d’îlots et effectue un relevé précis des côtes les moins connues du globe. De retour à Marseille en mars 1829, le navigateur ramène une grande masse d'informations scientifiques ainsi que des vestiges d’un des navires de Lapérouse.
Il fait paraître entre 1830 et 1833 le compte-rendu de son voyage, publié en 17 volumes ! Il invente les termes Malaisie, Micronésie et Mélanésie afin de distinguer les différentes cultures et populations du Pacifique Sud.
En 1837, Dumont d'Urville présente à Louis-Philippe Ier le projet d’explorer l’Antarctique. Passionné de géographie, le roi contribue lui-même au financement de sa mission. Le navigateur quitte la France à l'automne 1837, gagne Rio de Janeiro et franchit le détroit de Magellan. Il découvre les îles Joinville et Louis-Philippe, avant de faire relâche en Tasmanie.
Profitant de l'été austral, le Français repart le 1er janvier 1840. Ses deux navires se fraient un chemin parmi les icebergs de l'océan Antarctique, arrivent en vue d'une montagne et accostent le 20 janvier sur le « Rocher du Débarquement ». Dumont d'Urville prend possession de cette terre glacée au nom de la France et la baptise du prénom de sa propre femme, Adélie. Il pousse la délicatesse jusqu'à donner aussi son prénom aux manchots du cru, les manchots Adélie. Il arrive ainsi plus près du pôle Sud qu’aucun autre homme avant lui.
De retour en France, il n’aura pas le temps de publier ses observations ni de jouir de sa gloire, périssant avec sa femme et son fils dans le premier accident de l'histoire du chemin de fer, le 8 mai 1842 sur la ligne Paris-Versailles.
Les expéditions polaires
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Osmane (15-01-2024 15:42:58)
Très intéressant ! ce sont des exploits extraordinaires et actuellement presqu'oubliés
Americana (19-11-2023 15:10:55)
Bonjour Il vous faudrait dire un mot sur la rivalité sanglante entre les Espagnols et les Huguenots de Fort Caroline en Floride. Et un autre sur les Français de Nouvelle France qui voulaient relier... Lire la suite