Comme chacun sait, « la femme est l'avenir de l'homme » (Louis Aragon) ! Mais on a tendance à oublier qu'elle possède aussi un passé. Penchons-nous donc sur le quotidien de ces filles d’Ève qui ont participé à leur façon à la construction de nos sociétés.
Au moins dans la sphère occidentale, leur condition a beaucoup varié selon les époques et les lieux. Nous verrons par exemple que les Égyptiennes de la très lointaine époque pharaonique étaient mieux loties que les femmes et les filles des talentueux Athéniens de l'époque classique.
Durant la Préhistoire, hommes et femmes égaux face à la survie
Que sait-on des premières représentantes de l'espèce humaine ? Pas grand chose !
Lucy, la petite Australopithèque sortie de terre en 1974, en Éthiopie, après un sommeil de trois millions d'années, a été très vite consacrée grand-tante de l'Humanité, mais on se demande désormais si ses ossements ne sont pas ceux d’un… grand-oncle. N'en soyons pas déçu(e)s. Nos premières véritables aïeules, qui appartiennent à l'espèce Homo sapiens, remontent tout au plus à trois cent mille ans et ont peu à voir avec Lucy (ou Lucien).
Empreints des préjugés de leur siècle, les préhistoriens du XIXe siècle ont popularisé l'image de matrones occupées à cueillir des baies en attendant que leurs mâles chasseurs les traînent par les cheveux au fond de la caverne. Mais d'une telle subordination de la femme, nous n'avons aucune preuve. Bien au contraire, à l'image des dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs, nos ancêtres manifestaient une relative équité dans la distribution des rôles et la place de chacun(e) au sein du groupe.
À l'opposé de l'image de la femme soumise, transmise par les premiers préhistoriens comme par les exégètes de la Bible, les féministes des années 70 ont ébauché une vision de nos origines dominée par la figure de la Déesse Mère et illustrée par les représentations à caractère sexuel retrouvées dans toute l'Europe, comme les Vénus de Willendorf ou de Lespugue...
Les petites sculptures paléolithiques caractérisées par une hypertrophie peu naturelle des seins et des fesses montrent l'importance de la fonction reproductive dans l'imaginaire de nos ancêtres. Ainsi, selon la philosophe Élisabeth Badinter (L'un est l'autre, 1987), chez les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique comme chez les premiers agriculteurs, la femme gardait le foyer et assurait la stabilité de la communauté pendant que les hommes erraient à la chasse ou vaquaient aux champs. D'où sa primauté sociale qui se traduisait par le culte de divinités féminines.
La préhistorienne Marylène Patou-Mathis, spécialiste de Neanderthal, n’exclut pas que la femme de la Préhistoire pouvait aussi manier des armes de jet (Neanderthal, 2010). Rien n'interdit de penser qu'elle s'adonnait aussi à des activités comme la peinture ou la taille des pierres, qui demandent plus d'habilité que de force. Les mains peintes sur les parois des grottes n'appartiennent-elles pas pour certaines à des personnes taille S plutôt que XXL ?... Qui sait si les Rodin de la Préhistoire n'étaient pas en fait des Camille Claudel !
Pour l'historien et anthropologue Emmanuel Todd, spécialiste des systèmes familiaux (L'Origine des systèmes familiaux, 2011), les sociétés dites « primitives » témoignaient d'une relative égalité entre leurs membres et entre les sexes, pour deux raisons au moins : ces communautés réduites à quelques dizaines d'individus étaient simplement constituées de familles monogames limitées à papa-maman et les enfants (famille dite « nucléaire ») ; d'autre part, les nécessités de la survie imposaient à chacun un rôle actif dans les prises de décision et l'on ne pouvait laisser les femmes, soit la moitié du groupe, à l'écart des responsabilités.
Aujourd'hui encore, « chez les Bushmen [Afrique australe], le statut des femmes est quasiment égal à celui des hommes, même si les tâches du quotidien pèsent beaucoup plus lourdement sur elles », note l'anthropologue Françoise Héritier. Mais elle ne manque pas de rappeler que, là comme ailleurs, « la règle du contrôle par les hommes de la fécondité féminine n'est jamais, et nulle part, enfreinte » (La plus belle histoire des femmes, Seuil, 2011).
Il semble enfin acquis que c'est aux femmes que l'on doit l'entrée de l'humanité dans le Néolithique : peu mobiles du fait de l’enfantement et des soins à prodiguer à leur progéniture, les femmes auraient en effet incité leurs compagnons à se sédentariser. Délaissant la chasse, elles se seraient aussi spécialisées dans le traitement des plantes et leur sélection génétique, en pratiquant des semis au plus près de leur village. Il en aurait résulté la naissance de l'agriculture.
Notons que le travail des champs, beaucoup plus contraignant que la chasse et la cueillette, a renforcé la solidarité et la division du travail entre hommes et femmes dans toutes les tâches de production. C'est une constante dans les communautés pauvres, au cours de l'Histoire et jusqu'à nos jours, qu'il s'agisse de paysans ou même d'ouvriers : quand la survie tient à un fil, on ne mégote pas sur les droits des un(e)s et des autres.
L'amour filial n'a pas d'âge ! Voici le message que le Sumérien Ludingirra demande à un courrier de transmettre à sa mère :
Si tu ne connais point ma mère, laisse-moi te donner ses signes (d'identification) :
Son nom est Shat-Ishtar,
Une personnalité rayonnante,
Une déesse splendide, une belle-fille adorable […].
Ma mère est la lumière vive de l'horizon, une biche des montagnes,
L'étoile du matin qui scintille […]
Une parfaite statuette d'ivoire, pleine de charme,
Un ange d'albâtre, sur un piédestal de lapis-lazuli […].
Ma mère est la pluie en sa saison, l'eau pour le grain enfoui,
Une riche moisson, une très bonne orge,
Un jardin d'abondance, plein de délices […]
Ma mère est une fête, une offrande pleine de réjouissance, [...]
Un amant, un cœur aimant dont la joie est inextinguible,
De bonnes nouvelles pour un captif retourné chez sa mère. […]
(Samuel Noah Kramer dans L'Histoire commence à Sumer, 1975).
Croissant fertile (IIIe millénaire av. J.-C.) : droits des femmes et devoirs de mères
Les structures familiales ont pu se hiérarchiser et se complexifier à mesure que les sociétés dégageaient des surplus de production. C'est ce que l'on observe avec l'avènement des premières cités-États, il y a cinq mille ans environ, dans le Croissant fertile, une vaste région qui occupe l'Asie mineure, la vallée du Jourdain et la Mésopotamie. On y voit apparaître aussi la prostitution, un phénomène inconnu des chasseurs-cueilleurs.
La cellule familiale monogame et la réclusion des femmes s'imposent dans l'empire d'Assyrie (XIVe-VIIe siècles av. J.-C.), qui prend le relais des cités-États sumériennes. L'homme doit-il s'absenter sur de longues périodes ? La société lui accorde le droit de prendre une seconde épouse, sous condition de l'installer dans un foyer différent, évitant ainsi crêpages de chignons et tracasseries de successions. Souhaite-t-il prendre sa retraite auprès de sa première femme adorée ? C'est simple ! Il divorce de la seconde et réintègre le foyer avec les enfants de la délaissée, dûment consolée par une indemnité de frais d'éducation.
La femme mésopotamienne est toutefois protégée par des textes de lois précis comme le célèbre code du roi de Babylone Hammourabi (1792-1750 av. J.-C.) dont près de 80 paragraphes la concernent. À la nourrice coupable d'avoir laissé mourir un enfant, on coupera les seins ; à la femme qui s'est attaquée aux organes génitaux masculins, on sectionnera la main. Une femme a-t-elle tué son époux ? Elle sera empalée et privée de sépulture. Mais les punitions ne sont pas à sens unique : le viol est puni de mort et les femmes peuvent engager des actions en justice contre leurs offenseurs.
Même si le pouvoir suprême leur est refusé, les femmes de Mésopotamie, du moins celles qui n'étaient pas esclaves, n'étaient donc pas sans ressources et ne se sont pas contentées de tenir la maisonnée. Dans un pays où la grande déesse Ishtar symbolisait à la fois l'amour et la guerre, voir des femmes de caractère devenir scribes n'avait rien d'étonnant !
« Les femmes mariées, les veuves et les femmes assyriennes ne doivent pas avoir la tête découverte quand elles sortent dans la rue. » C'est ainsi que, dans une tablette de loi d'Assur (Irak) vieille de 3000 ans, apparaît la première mention du voile féminin. Il s'agissait alors de différencier les femmes mariées et honorables des esclaves et des prostituées. Si les Égyptiennes de la haute Antiquité échappaient au voile du fait d'un statut qui les mettait à égalité avec les hommes, aucune Orientale ni aucune Grecque pubère ne se serait permise de sortir tête nue !
Symbole de modestie et de respectabilité, le voile est quelque peu négligé par la suite dans la société romaine jusqu'à ce qu'un juif hellénisé, l'apôtre Paul, le recommande en lui donnant une dimension religieuse : « Toute femme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef. [...] L'homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l'image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l'homme. Car ce n'est pas l'homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l'homme » (Première épître aux Corinthiens, vers 55).
Tout en reconnaissant donc aux femmes le droit de prier en public, il leur impose de se couvrir pour souligner leur vertu, s'inspirant peut-être du voile de dévotion utilisé par les Romains. Cette pratique va longtemps être conservée dans le cadre de l'Église et pour certains ordres de religieuses.
Bien plus tard, au VIIe siècle de notre ère, on retrouve cette préconisation dans le Coran sous une autre forme : « Quand vous demandez quelque objet aux épouses du Prophète, faites-le derrière un voile [hidjab]. Cela est plus pur pour vos cœurs et pour leurs cœurs » (33, 53). On va ainsi délimiter le cadre privé de l'espace public puis, par extension, demander aux croyantes de « rabattre leurs voiles sur leurs poitrines » (24, 31) pour les protéger de toute offense.
Pièce de tissu avant tout pratique pour lutter contre la chaleur et la poussière, puis accessoire de beauté, le voile est donc devenu un gage de respectabilité et de piété donnant aux femmes le rôle ambigu de victimes et gardiennes de la tradition.
« […] Chez les particuliers [égyptiens], l'homme appartient à la femme, selon les termes du contrat dotal, et […] il est stipulé entre les mariés que l'homme obéira à la femme » (Bibliothèque historique). Cette affirmation de Diodore de Sicile, au Ier siècle av. J.-C., montre l'étonnement des Grecs découvrant la relative liberté dont jouissait la femme sur les bords paisibles du Nil. Inimaginable au pays du terrible Zeus !
L'Égypte cultive en effet l'image d'Isis, sœur attentive, épouse fidèle et amante prévenante d'Osiris. Quand celui-ci fut tué et démembré par son frère Seth, elle usa de son talent de magicienne pour reconstituer son corps par la momification et lui rendre la vie. Mère idéale, elle fit en sorte d'assurer à leur fils Horus la succession d'Osiris sur le trône de la Terre. Isis, la « Dame du genre humain », savait associer douceur et fermeté.
Son importance dans le panthéon égyptien, aux côtés d'autres déesses comme Nout (le Ciel), ou Hathor (l'Amour et la Beauté), montre à quel point la femme occupait un rôle essentiel dans les croyances, mais aussi dans la société. On peut s'en rendre compte en admirant les représentations de l'époque : on y voit des épouses assises aux côtés de leur cher et tendre. L'amour conjugal est ici un sentiment qui s'affiche !
La jeune épousée était assurée de ne pas voir arriver de concurrente sous son toit, la polygamie étant rare. Elle pouvait toucher l'héritage de son père, choisir son promis, divorcer et, en cas de veuvage, rester maîtresse de son destin. La parité entre les sexes avait à ce point pénétré les mœurs nilotiques qu'un même nom pouvait désigner indifféremment un homme ou une femme.
La femme, tout comme l'homme, est désignée par son patronyme, lequel est précédé par l'expression nébèt-pèr (« maîtresse de maison ») si elle est mariée. C'est le titre auquel aspirent les jeunes filles :
« O toi, le plus beau des hommes !
Mon désir est de veiller sur tes biens,
En devenant ta maîtresse de maison.
Que ton bras repose sur mon bras
Et que mon amour ainsi te serve ! »
Leur relative autonomie a permis à certaines femmes de suivre non seulement de hautes études mais aussi de se faire une place dans l'intelligentsia en tant que scribe, inspectrice du trésor, intendante des prêtres, voire médecin, comme Peseshet, première femme-médecin connue de l'Histoire (vers 2500 av. J.-C.).
Mais l'Égypte a compté aussi de nombreuses femmes de pouvoir, dont plusieurs reines fameuses comme Néfertiti (XIVe siècle av. J.-C.) et une bonne dizaine de pharaons en titre dont la plus connue est Hatchepsout (XVe siècle av. J.-C.).
« Ainsi l'Égypte est, dans l'Antiquité, le seul pays qui ait vraiment doté la femme d'un statut égal à celui de l'homme. Cela est constaté sans difficulté pendant toute la période de l'Ancien Empire et naturellement avec éclat au Nouvel Empire », note l'éminente égyptologue Christine Desroches Noblecourt.
Permettons-nous toutefois de nuancer son propos : les découvertes archéologiques nous donnent à penser que deux autres civilisations de la haute Antiquité, autour du bassin méditerranéen, accordèrent une place honorable aux femmes. Il s'agit en premier des Crétois de l'époque minoenne (IIe millénaire av. J.-C.). Ils nous ont laissé de belles peintures murales qui représentent des femmes d'une modernité incroyable. L'une d'elles a d'ailleurs été surnommée « La Parisienne ».
Citons également les Étrusques de l'actuelle Toscane. Quelle ne fut pas en effet la surprise des archéologues découvrant au XIXe siècle fresques et sarcophages étrusques mettant en scène des couples représentés à égalité, tendrement unis. Des représentations qui témoignent d'un statut d'une modernité étonnante !
Notons que ces sociétés n'étaient pas seulement bienveillantes à l'égard des femmes. Elles se distinguaient aussi par l'absence d'esclaves, tout comme l'Égypte pharaonique. De là à voir une relation entre statut de la femme et statut de l'homme, les hommes humbles n'étant respectés qu'autant que les femmes le sont, il y a un pas que nous sommes tout à fait disposés à franchir... Et nous verrons à l'inverse qu'une société aussi fondamentalement esclavagiste que la Grèce antique, celle de Périclès, Sophocle et Aristote, était aussi d'une rare jobardise à l'égard du beau sexe.
Au Ve siècle av. J.-C., l'historien grec Hérodote se penche sur l'étrange distribution des rôles qui semble régner en Égypte.
« Chez eux, les femmes vont sur la place, et s'occupent du commerce, tandis que les hommes, renfermés dans leurs maisons, travaillent à de la toile. [...]. En Égypte, les hommes portent les fardeaux sur la tête, et les femmes sur les épaules. Les femmes urinent debout, les hommes accroupis ; quant aux autres besoins naturels, ils se renferment dans leurs maisons; mais ils mangent dans les rues. Ils apportent pour raison de cette conduite que les choses indécentes, mais nécessaires, doivent se faire en secret, au lieu que celles qui ne sont point indécentes doivent se faire en public. Chez les Égyptiens, les femmes ne peuvent être prêtresses d'aucun dieu ni d'aucune déesse ; le sacerdoce est réservé aux hommes. Si les enfants mâles ne veulent point nourrir leurs pères et leurs mères, on ne les y force pas ; mais si les filles le refusent, on les y contraint » (Histoire, livre II).
Pandore justifie l’infériorité de la femme grecque
Chez les Grecs de l’Antiquité, le mythe de Pandore n’est pas sans rappeler celui d’Ève dans la Bible. Il décrit la femme comme l’origine de tous les maux de l’humanité. Le dramaturge Euripide n’y va pas par quatre chemins. Il fait dire à Médée, dans la pièce éponyme : « Si la nature nous fit, nous autres femmes, entièrement incapables du bien, pour le mal, il n'est pas d'artisans plus experts ! »
Dans sa Théogonie, qui raconte la généalogie divine et la création du monde dans la mythologie grecque, le poète Hésiode relate l’apparition de Pandore, première femme de l’humanité. Il en fait rien moins qu’un piège tendu aux hommes par Zeus, le roi des dieux !
Ici, tout commence par la faute du Titan Prométhée, créateur de l’homme. Lors d’un repas entre les hommes et les dieux, il est invité à partager la viande et répartir les parts. Il découpe un bœuf en deux parts et, dans la première, cache les os de l’animal sous la graisse. Dans l’autre, il dissimule la viande sous une couche d’entrailles. Zeus choisit illico la première part. Mais ensuite, mécontent de s'être fait gruger, il punit les hommes en leur retirant le feu...
L'effronté Prométhée ne se tient pas pour vaincu et il dérobe le feu sur l’Olympe pour le rendre aux hommes.
Zeus, n'en pouvant plus, décide alors de créer la femme. Il demande à Héphaïstos de confectionner Pandore, une créature pourvue de tous les atouts. Athéna lui confère la vie, l’habileté et le tissage, Aphrodite la beauté, Apollon l’art musical, Héra la jalousie et Hermès le mensonge et la curiosité. Pour mener sa vengeance à bien, Zeus choisit comme proie Épiméthée, le frère de Prométhée, et lui offre la main de Pandore. Celle-ci a reçu de Zeus une jarre en cadeau de mariage.
À l’image d’Ève dans la Bible, c’est sa curiosité qui va conduire les hommes à leur perte. Elle ouvre la jarre d'où s’échappent tous les maux de l’humanité : vieillesse, maladie, guerre, famine, misère, vice, tromperie, passion et orgueil. Comprenant sa faute, elle s’empresse de la refermer. Trop tard. Seule l’Espérance reste prisonnière à l’intérieur.
« La race humaine vivait auparavant sur la Terre à l’écart et à l’abri des peines, de la dure fatigue, des maladies douloureuses, qui apportent le trépas aux hommes. Mais la femme, enlevant de ses mains le large couvercle de la jarre, les dispersa par le monde et prépara aux hommes de tristes soucis » résume Hésiode. C'est ainsi que la femme mit fin à la vie paradisiaque des mortels. Elle devint dans le même temps indispensable à la procréation et à la perpétuation de la vie. Il n'était plus question pour les hommes de se reproduire « comme des céréales » (Hésiode).
Ce récit mythologique influença la perception des femmes et leur place dans le monde grec comme l'a observé plus près de nous Simone de Beauvoir : « Quand ils veulent se venger des hommes, les dieux païens inventent la femme » (Le Deuxième sexe, 1949).
Si les dieux n’ont pas épargné les hommes, eux-mêmes ne s'ennuyaient pas sur l'Olympe ! Jalousie, rapts, adultères...
Le monde divin reproduisait avec outrance celui des pauvres mortels. À côté de la déesse-mère Gaïa, on retrouve dans le peloton de tête des déesses les archétypes féminins comme la beauté (Aphrodite), la guerrière (Athéna), l'épouse (Héra)... Comme Zeus, elles causèrent bien des soucis aux mortels en provoquant l’enlèvement d’Hélène par Pâris et par voie de conséquence la guerre de Troie.
Les malheurs des Athéniennes elles-mêmes remontent à une querelle entre Neptune (Poséidon) et Minerve (Athéna), si l’on en croit l’écrivain romain Varron (IIe siècle av. J.-C.), cité par saint Augustin :
« Voici, selon Varron, la raison pour laquelle cette ville fut nommée Athènes, qui est un nom tiré de celui de Minerve, que les Grecs appellent Athéna. Un olivier étant tout à coup sorti de terre, en même temps qu’une source d’eau jaillissait en un autre endroit, ces prodiges étonnèrent le roi, qui députa vers Apollon de Delphes pour savoir ce que cela signifiait et ce qu’il fallait faire. L’oracle répondit que l’olivier signifiait Minerve, et l’eau Neptune, et que c’était aux habitants de voir à laquelle de ces deux divinités ils emprunteraient son nom pour le donner à leur ville. Là-dessus Cécrops assemble tous les citoyens, tant hommes que femmes, car les femmes parmi eux avaient leur voix alors dans les délibérations. Quand il eut pris les suffrages, il se trouva que tous les hommes étaient pour Neptune, et toutes les femmes pour Minerve mais comme il y avait une femme de plus, Minerve l’emporta. Alors Neptune irrité ravagea de ses flots les terres des Athéniens et, en effet, il n’est pas difficile aux démons de répandre telle masse d’eaux qu’il leur plaît. Pour apaiser le dieu, les femmes, à ce que dit le même auteur, furent frappées de trois sortes de peines : la première, que désormais elles n’auraient plus voix dans les assemblées ; la seconde, qu’aucun de leurs enfants ne porterait leur nom ; et la troisième enfin, qu’on ne les appellerait point Athéniennes » (saint Augustin, La Cité de Dieu, Ve siècle).
Pour les Grecs de l'époque classique, les femmes sont d’éternelles mineures
Rares sont les peuples qui ont représenté la femme avec autant de grâce : le déhanché de la Vénus de Milo et le drapé de la Victoire de Samothrace sont là pour témoigner de l'amour des Grecs pour le beau sexe.
Mais ne nous y fions pas : en Grèce, la vie quotidienne des mères de famille est bien loin de l'image véhiculée par ces déesses libres et indomptables !
Pour les descendantes de Pandore la fouineuse, les hommes grecs n'avaient dans leur ensemble que méfiance et mépris, comme le montre cette sentence du poète Carcinos : « À quoi bon dire du mal des femmes ? N'est-il pas suffisant de dire : c'est une femme ? » (Ve siècle av. J.-C.). La misogynie, mot pleinement grec, est de mise comme l'atteste encore ce témoignage de Socrate à propos de Xanthippe, son acariâtre épouse : « En la gardant chez moi, je m'habitue, je m'exerce à supporter avec plus de patience l'insolence et les injures des autres » (Aulu-Gelle, Les Nuits attiques, IIe siècle).
À Athènes, à l’époque classique (V- IVe siècle av. J.C), la femme est une éternelle mineure, voire un bien meuble dont on fait commerce comme les esclaves. À peine sortie de l'enfance, elle passe un beau jour de la possession de son père à celle de son mari. C'est généralement un homme déjà mûr, d'une quinzaine d'années au moins de plus qu'elle, et sur le choix duquel elle n'a évidemment pas eu son mot à dire...
Et voici la femme-enfant de nouveau enfermée entre les quatre murs de son gynécée (appartement réservé aux femmes), à l'image de Pénélope, attendant pendant des années, devant son métier à tisser, le retour de son héros de mari Ulysse.
Les Athéniennes « libres » (ni esclaves ni étrangères) ont pour seul privilège de transmettre la citoyenneté à leurs garçons. Si elles viennent à accoucher de trop de filles, celles en surnombre peuvent être exposées ou vendues par leur père ! Elles-mêmes ne disposent pas de droits politiques et ne votent pas. En revanche, elles participent aux fêtes religieuses et notamment aux Panathénées, qui se déroulent tous les quatre ans. Certaines femmes, en lieu et place du mariage, accèdent au rang de prêtresse.
Notons à ce propos la fonction capitale de la Pythie de Delphes, prêtresse d’Apollon célèbre pour ses prophéties. Cela mis à part, aucune femme de la Grèce antique n'a jamais pu se faire un nom à l'exception de la poétesse Sappho (VIe siècle av. J.-C.). Originaire de l'île de Lesbos, elle est seulement connue aujourd'hui pour avoir donné son nom à l'homosexualité féminine mais ses poèmes et ses odes amoureuses, dont il ne nous reste que des fragments, lui valurent en son temps une grande célébrité.
« Bien souvent, je me suis dit, pensant à notre sort de femmes, que nous n'étions rien. Enfants, cœurs tout nourris d'insouciance douce, ainsi que les petits le sont toujours, nous connaissons à la maison les jours pleins de bonheur d'une tendre saison. Mais le bel âge vient, celui des épousailles. Un accord est conclu ; on nous chasse, on nous vend, loin des dieux du foyer et des parents chéris, l'une unie à un Grec, l'autre à quelque Barbare. Et dans une demeure où tout semble bizarre, étrange, et où l'épouse est parfois mal reçue, dès la première nuit notre vie est tissu, fixée à jamais, de force... Et, pauvres âmes, il faut prétendre encore être heureuses... » (Sophocle, extrait d'une tragédie perdue traduit par Marguerite Yourcenar).
De grands Athéniens ont eu vaguement conscience de l'incongruité du sort auquel étaient vouées leurs femmes. Dans le livre V de La République, qui évoque une société idéale, Platon fait dire à Socrate : « Il n’y a pas d’activité des administrateurs d’un État qui appartienne à une femme parce qu’elle est une femme ou à un homme parce qu’il est un homme. Mais les capacités naturelles sont distribuées de la même façon au sein de l’une et l’autre de ces catégories, et les femmes participent naturellement à toutes les activités et les hommes à toutes… ». En somme, les dons et les aptitudes sont indistinctement distribués entre les hommes et les femmes, en dépit de leurs différences physiologiques. Pour un fonctionnement optimal de la société, il importerait donc de ne pas faire obstacle aux femmes talentueuses.
Dans Les Lois, un dialogue dans lequel Platon ne fait pas intervenir Socrate, les femmes sont même reconnues aptes à l'entraînement militaire et à la guerre. Ce n'est pas rien car la guerre occupe une place centrale à Athènes et dans les autres cités grecques. « Pour les femmes aussi ma loi établira les mêmes règlements que pour les hommes, et un entraînement du même genre », écrit le philosophe. Fait essentiel, dès lors que les femmes combattront au même titre que les hommes, Platon leur reconnaît tous les droits civiques, dont celui d'assister, voter et se faire élire aux assemblées. Mais en attendant ce jour béni, la guerre demeurant un monopole masculin, la citoyenneté le reste également.
Dans le monde bien réel qui est le sien, le grand Platon reste malgré tout attaché à la vision masculine des femmes. Dans le Timée, l'un de ses derniers dialogues, dans lequel il raconte sa conception de la genèse, le philosophe voit les femmes comme des hommes dégradés : « Parmi les hommes qui avaient reçu l’existence, tous ceux qui se montrèrent lâches et passèrent leur vie à mal faire furent, suivant toute vraisemblance, transformés en femmes à leur deuxième incarnation ». À la génération suivante, le naturaliste Aristote ne dira rien d'autre : « Ainsi, l’homme libre commande à l’esclave tout autrement que l’époux à la femme, et le père, à l’enfant ; et pourtant les éléments essentiels de l’âme existent dans tous ces êtres ; mais ils y sont à des degrés bien divers. L’esclave est absolument privé de volonté ; la femme en a une, mais en sous-ordre ; l’enfant n’en a qu’une incomplète » (Aristote, Politique). Pour cet expert en sciences naturelles, l'infériorité de la femme et celle de l'esclave sont dans l'ordre des choses.
Rassurons-nous. Plus jamais on n'entendra de grands penseurs proférer ce genre de choses dans le monde occidental, même à Rome où l'on admirait tant les Grecs, même au Moyen Âge, quand les clercs ne juraient que par Aristote.
À Rome, les matrones redressent la tête
Songeons que Rome est née du viol des Sabines. La nouvelle cité se trouvant manquer de femmes, son fondateur Romulus lança une invitation aux Sabins, des paysans qui peuplaient les environs. Mais à leur arrivée, les Romains se jetèrent sur leurs filles et les enlevèrent. Les Sabines ayant eu le temps d'apprécier tous les charmes de leurs vigoureux ravisseurs, elles plaidèrent ensuite pour la réconciliation entre les deux peuples et les Sabins prirent le parti de ne plus faire qu'un avec Rome. C'est ainsi que débuta (selon une belle légende) la prodigieuse expansion de la Ville éternelle.
Ne nous étonnons donc pas si, dans les premiers siècles de la République, le destin des jeunes filles libres se limita au mariage et à la procréation, avec une exception pour la prêtrise.
Les jeunes filles désireuses d'échapper au mariage pouvaient ainsi se mettre au service de la déesse Vesta et entretenir le feu sacré, en son temple. Dotées d'un immense prestige, ces vierges sacrées avaient le privilège de pouvoir assister aux spectacles du cirque à partir de la tribune officielle. Mais gare à celles qui fautaient et venaient à perdre leur virginité : elles étaient emmurées vivantes !
Disciples de la Grèce misogyne, les Romains ont cependant su faire évoluer la condition féminine. Faut-il en chercher l'explication du côté de leurs ancêtres étrusques ? Toujours est-il que la femina romaine sortit peu à peu de son rôle effacé. Elle put même gérer sa fortune et quitter sa domus pour travailler aux côtés de son paterfamilias de mari artisan.
La jeune mariée ne prenait-elle pas le pouvoir sur la maison en franchissant son seuil : « Ubi tu Caïus, ibi ego Caïa ; là où toi tu es maître, je vais être maîtresse » ? Cela en faisait rire certains dont l'illustre Caton qui aurait déclaré : « Nous, qui gouvernons tous les hommes, nous sommes gouvernés par nos femmes » (cité par Plutarque dans Vies des hommes illustres, Ier siècle).
La fin de la République vit les matrones envahir les lieux publics, assister aux spectacles et aux débats du forum, créer des associations et s'immiscer dans les affaires politiques. Au début de notre ère, sous le règne d'Auguste et de ses successeurs, les femmes jouèrent aussi de leur influence à la cour, à commencer par Livie, épouse et conseillère d'Auguste. On peut aussi rappeler le rôle joué par Messaline et Agrippine.
Messaline, 14 ans, a épousé Claude, le beau-fils d'Auguste, qui en avait 48. Bègue et épileptique, Claude devint néanmoins empereur trois ans plus tard. Témoignant de mœurs extrêmement libres comme beaucoup de matrones de la haute société romaine de cette époque, sa femme multiplia les amants, souvent esclaves ou affranchis, jusqu'à être qualifiée de « putain impériale » et soupçonnée de se prostituer dans les lupanars de Rome. Les affranchis craignant pour leur vie convainquirent Claude de la faire poignarder. Mais l'empereur se remaria avec une autre ambitieuse de premier ordre, sa propre nièce Agrippine, 34 ans.
La sœur de Caligula était un beau parti, deux fois veuve, riche et toujours hautement désirable. Mais elle était surtout la mère d'un garçon dénommé Néron qu'elle s'était juré de hisser à la tête de l'empire. Elle commença par le marier à la fille de Claude puis elle convainquit son époux de déshériter son propre fils Britannicus et d'adopter Néron ! Après quoi, elle n'eut plus qu'à empoisonner l'empereur ! Mais Néron, ne supportant plus sa tyrannique mère, ordonna à son tour qu'elle soit poignardée.
Il va de soi que ces drames privés ne reflètent en rien la vie des femmes ordinaires, qu'elles soient libres, affranchies ou esclaves. Ils témoignent néanmoins de la visibilité des femmes dans la société romaine.
Cicéron raconte à son ami Atticus à quel point son frère Quintus a du mal à vivre avec sa chère Pomponia...
« J'en viens à ce que nous avions dit toi et moi à Tusculum au sujet de ta sœur. Je n'ai jamais vu quelqu'un montrer autant de douceur, autant de calme que ne le fait pour l'instant mon frère envers ta sœur. A un point tel que même s'il a une bonne raison de lui en vouloir, rien n'en transparaît. Voilà tout pour cette journée.
Le lendemain, nous avons quitté la maison d'Arpinum. Nous avons dîné à Arx. Tu connais la propriété. A notre arrivée, Quintus a dit fort gentiment : " Pomponia, occupe-toi des femmes, moi, je vais recevoir les hommes ". Rien, à mon sens, ne pouvait être plus aimable, et cela ne concerne pas seulement les paroles, mais aussi la disposition d'esprit et l'expression du visage. Mais, elle, en notre présence, répondit : " Alors, moi, je suis de passage ici ! ", voulant dire par là, à mon avis, que Statius l'avait précédée pour s'occuper du dîner. Alors Quintus me dit : " Eh bien ! voilà ce que je dois subir jour après jour ". " Qu'est-ce que cette peccadille ? ", diras-tu. L'affaire n'est pas mince ; moi-même, j'ai été bouleversé ; la réponse de Pomponia (regard et paroles) avait été si déplacée et si acerbe ! J'ai caché mon chagrin. Nous nous sommes installés à table sans elle ; il n'empêche que Quintus lui a fait porter les plats. Elle les a renvoyés. Pourquoi s'étendre sur cette affaire ? [...]
Quintus est resté à Arx et m'a rejoint à Aquinum le lendemain matin ; il m'a raconté qu'elle avait fait chambre à part et qu'au moment où elle s'apprêtait à partir, elle était toujours dans l'état d'esprit où je l'avais vue » (Cicéron, À Atticus, Ier siècle av. J.-C.).
Femmes de la Bible, femmes fatales
On connaît l'histoire : trouvant mauvais pour le moral de l'homme de le laisser seul, Yahvé (le Dieu des Hébreux) lui subtilisa sous anesthésie générale une côte et s'en servit pour modeler la femme, « la chair de sa chair ». Mais voilà que la Tentation, sous la forme d'un serpent, fit les yeux doux à Ève qui croqua la pomme de l'Arbre de la connaissance. Sacrilège ! Parce qu'elle avait douté de Dieu, Ève fut aussitôt expulsée du Paradis terrestre, entraînant dans sa chute son innocent compagnon. Les femmes paieront cet instant de faiblesse de leur consoeur en accouchant désormais dans la douleur.
Cette version très misogyne de la femme (Genèse, 2 : 21-22) a fait oublier l'autre version de la création de l'homme et de la femme dans laquelle le couple humain est formé par Dieu en une seule fois et placé sur un pied d'égalité dès sa création : « Mâle et femelle il les créa ». Ces deux récits qui se suivent l'un l'autre dans la Genèse expriment toute l'ambivalence de la femme dans la religion et la société hébraïques. Tantôt elle est la femme-enfant soumise à son mari dans le cadre d'une union polygame, tantôt elle est une virago pleine d'énergie meurtrière, tantôt une conseillère incontournable.
Méfiez-vous de la femme ! Adam, Samson et Jean-Baptiste n'ont pas fini de regretter d'avoir croisé le chemin d'Ève, Dalila et Salomé. Mais avoir une forte personnalité ne signifie pas obligatoirement pour la femme biblique de jouer un rôle négatif, au contraire. Abraham serait-il devenu prophète sans le soutien de la vieille Sarah qui lui offrit sa servante Agar pour qu'il puisse avoir une descendance ?
Moïse aurait-il sauvé son peuple sans les conseils de sa sœur Myriam ? À côté de ces personnages pleins de sagesse on trouve de véritables casse-cou, cheftaines de guerre répondant aux noms de Débora et Judith. La première est la seule prophétesse citée dans le Livre des Juges, l'un des livres de la Bible. La deuxième, dans le Livre de Judith, sauve les Hébreux d'une invasion syrienne en séduisant le chef ennemi, Holopherne, et en le décapitant dans son sommeil.
Dans la vie de tous les jours, les choses se passent plus simplement. La juive des temps anciens est avant tout épouse et mère. Après avoir donné son consentement dans le choix du prétendant, elle en devient la propriété avec le risque d'être répudiée si son mari la prend en grippe.
Tout change avec le Christ. Son attitude à l'égard des femmes choque ses contemporains : loin de les éviter, il les accueille en laissant de côté tous les interdits qui affectent alors les relations entre les sexes.
Les femmes du Nouveau Testament, en choisissant elles aussi de devenir disciples du Sauveur, sont vues comme égales des hommes au cœur d'une petite communauté mixte. N'ont-elles d'ailleurs pas été les premières à témoigner de la Résurrection ?
Dans l'histoire de la religion chrétienne, elles n'ont cessé de jouer un rôle de premier plan, que l'on pense à la vénération dont la Vierge Marie a été l'objet ou à l'influence capitale des saintes, des mystiques et surtout des nonnes dans la société, au fil des siècles. On se demande d'ailleurs pourquoi Dieu n'est plus représenté sous les traits d'une femme...
L'Ancien Testament se fait l'écho d'une rencontre entre deux grands souverains des temps bibliques, le roi d'Israël Salomon et la reine du royaume de Saba, situé du côté du Yémen.
« La reine de Saba entendit parler de la réputation de Salomon pour le nom du Seigneur et elle vint le mettre à l'épreuve par des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une suite très importante, des chameaux portant des essences odoriférantes, de l'or en très grande quantité et des pierres précieuses. Elle vint trouver Salomon et lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. Salomon lui expliqua tout ce qu'elle demandait ; il n'y avait rien de caché que le roi ne pût lui expliquer.
La reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie, les mets de sa table, l'habitation des gens de sa cour, la fonction de ses auxiliaires et leurs vêtements, ses échansons, et les holocaustes qu'il offrait dans la maison du Seigneur : elle en eut le souffle coupé.
Elle dit alors au roi : « C'était donc vrai, ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de tes paroles et de ta sagesse ! Je n'y croyais pas avant d'être venue et de l'avoir vu de mes yeux. Et on ne m'en avait pas dit la moitié ! Tu as plus de sagesse et de prospérité que ta réputation ne me l'avait laissé entendre ». […]
Elle donna au roi cent vingt talents d'or, une très grande quantité d'essences odoriférantes et des pierres précieuses. Il n'arriva plus autant d'essences odoriférantes que celles que la reine de Saba donna au roi Salomon.
Les bateaux de Hiram, qui apportèrent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi d'Ophir une très grande quantité de bois de santal et des pierres précieuses. […]
Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle souhaita demander, et il lui fit bien d'autres présents, comme seul pouvait en faire le roi Salomon. Puis elle s'en retourna dans son pays, elle et les gens de sa cour » (Le Livre des Rois, 10).
Le vote des femmes
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Voir les 11 commentaires sur cet article
Froidmentel (08-09-2019 10:32:52)
Ecriture inclusive et "féminicide"? De grâce, résistez!
Hugo (03-04-2019 17:00:30)
Bonjour, j'en ai souvent parlé à ma voisine Christiane Desroches Noblecourt, dont ma sœur fut l'élève, puis l'assistante pour ses expositions Nefer Titi (Petit Palais) puis Ramses II (Grand Palai... Lire la suite
Molitor Philippe (31-03-2019 18:25:05)
Très intéressant, car jamais abordé dans l'enseignement. Pour une fois, on peut constater que l'histoire n'est pas un éternel recommencement. Heureusement, la femme réinvente le monde... L'h... Lire la suite