Assassins politiques

Nos démocraties sont-elles vouées à la violence ?

Ces dernières années, plusieurs personnalités politiques ont été victimes de tentatives d’assassinat. Le 13 juillet 2024, c'est Donald Trump, candidat républicain aux présidentielles américaines, qui est blessé au cours d'un meeting à Meridian (Pennsylvanie).

Il serait toutefois trompeur d'y voir le signe d’une exacerbation de la violence politique dans les démocraties avancées. Cette violence est moins que jamais tolérée.

La récente recrudescence des attentats dans les États démocratiques pourrait s’expliquer moins par la radicalisation des débats que par la politisation de la violence ! C'est ainsi que le 9 novembre 2023, Alejo Vidal-Quadras Roca, un des leaders du parti d’extrême droite espagnol Vox, a été grièvement blessé d’une balle au visage par un tueur à gages lié à la « Mocro Maffia ». Établie aux Pays-Bas, cette organisation mafieuse marocaine, spécialisée dans le trafic de cocaïne, a ouvertement menacé de mort le Premier ministre espagnol et la famille royale. Encore plus édifiant : au Mexique, lors de la campagne législative de juin 2024, les cartels de la drogue ont assassiné pas moins de 30 candidats tandis que 400 autres ont été victimes d’agressions et de menaces de mort. 

Qui sait si la principale menace à venir n'est pas là, dans la montée en puissance des gangs corrélativement à la perte d'autorité des États nationaux ?...

Volkert van der Graaf (au premier plan), meurtrier de Pim Fortuyn, lors de son jugement, dessin de presse, 31 mars 2003.

Quatre siècles d'attentats politiques

Au regard de l’Histoire longue, les périodes de tensions ou de crises favorisent incontestablement le passage à l’acte des exaltés. C’est durant les guerres de religion, au XVIe siècle, qu’apparaît en Europe la figure du « loup solitaire » assassinant un homme d’État. Guillaume le Taciturne en 1584, Henri III en 1589 et Henri IV en 1610 en furent les premières victimes.

Après presque deux siècles d’accalmie, les crimes politiques ressurgissent avec la Révolution française et ses suites : assassinat de Marat par Charlotte Corday le 13 juillet 1793, meurtre du Premier ministre britannique Spencer Perceval dans le palais de Westminster le 11 mai 1812, nombreux attentats contre Napoléon.

Un pic sera atteint au tournant du XXe siècle, à la « Belle Époque » (la mal-nommée). De 1894 à 1914, les inégalités sociales, l'exacerbation des rivalités interétatiques et la montée des revendications sociales concourent à la multiplication sans précédent des attentats à visées anarchistes ou nationalistes. Faut-il s'étonner que tout cela débouche sur la Grande Guerre ?

Ainsi sont tués le président Sadi Carnot en 1894, l'impératrice Élisabeth d'Autriche en 1898, le roi d'Italie Humbert Ier en 1900, le président William McKinley en 1901, le roi de Serbie Alexandre Ier en 1903, Charles Ier du Portugal en 1908, le Premier ministre russe Stolypine en 1911, enfin l'archiduc François-Ferdinand et Jean Jaurès en 1914.

Entre les deux guerres mondiales, notons encore le meurtre de Paul Doumer (75 ans). Il est tué lors d'un salon littéraire par un médecin russe, Paul Gorgulof, le 6 mai 1932, soit à peine un an après avoir été porté à la présidence de la République française. Deux ans plus tard, le 25 juillet 1934, le chancelier autrichien Engelbert Dollfuss est assassiné à Vienne par des nazis autrichiens commandités par Hitler. Il avait été le premier dirigeant européen à tenter de s'opposer au Führer et le premier à mettre des nazis en prison ! La même année, le 9 octobre 1934 le roi Alexandre Ier de Yougoslavie est assassiné par des activistes croates (Oustachis) en débarquant à Marseille pour un voyage officiel. Le ministre français des Affaires étrangères Louis Barthou meurt aussi du fait de l'attentat. Il avait tenté de bâtir une alliance en vue de résister à la menace hitlérienne.

Ceux qui ont « échoué »

De nombreux « loups solitaires » ont raté (parfois de peu) leur tentative d’assassinat d’une personnalité publique. Voici quelques tentatives parmi les plus notables.

- Le 27 décembre 1594, Jean Châtel, un fils de marchand de drap de 19 ans, tente de poignarder Henri IV mais ne l’atteint qu’à la lèvre.
- Le 5 janvier 1757, le domestique Robert-François Damiens poignarde Louis XV à Versailles. Il sera le dernier Français à être écartelé.
- Le 12 octobre 1809, un Allemand de 17 ans, Frédéric Staps, tente d'assassiner Napoléon à Schönbrunn.
- Le 30 janvier 1835, Richard Lawrence, un déséquilibré, tire sur le président américain Andrew Jackson, lors de funérailles, à l'extérieur du Capitole. Lawrence rate sa cible et le président se défend en lui donnant des coups de canne.
- Le 14 janvier 1858, le patriote italien Felice Orsini lance une bombe sur la berline de Napoléon III.
- Le 6 juin 1867, le nationaliste polonais Antoni Berezowski tire sur le tsar Alexandre II lors de l’Exposition Universelle de Paris. Le tsar n’est pas atteint.
- Le 11 mai 1878, l’anarchiste allemand Max Hödel fait feu sur l’empereur Guillaume Ier, lors d’une parade. Moins d’un mois plus tard, le 2 juin 1878, un autre anarchiste, Karl Nobiling, tire sur le Kaiser et le blesse.
- Le 4 juin 1908, lors de la cérémonie d’inhumation d’Émile Zola au Panthéon, le journaliste nationaliste Louis Grégori fait feu sur Alfred Dreyfus et le blesse au bras.
- Le 14 octobre 1912, en pleine campagne présidentielle, l’Américain John Flammang Schrank tire sur Theodore Roosevelt lors d’un meeting à Milwaukee. L’ex président, touché à la poitrine, trouve cependant la force de finir son discours.
- Le 30 août 1918, la révolutionnaire russe Fanny Kaplan tire sur Lénine lors d’une visite d’usine à Moscou et le blesse au poumon et à l’épaule.
- Le 19 février 1919, l'anarchiste Émile Cottin fait feu à neuf reprises sur l'automobile de Georges Clemenceau. Atteint par trois projectiles, celui-ci n’est que légèrement blessé.
- Le 7 avril 1926, une déséquilibrée irlandaise, Violet Gibson, tente d’abattre Benito Mussolini, alors qu'il intervient au Capitole. Le Duce est indemne.
- Le 8 novembre 1939, l’Allemand antinazi Georg Elser tente d’éliminer Hitler en faisant exploser une bombe dans la brasserie munichoise où il commémore chaque année son putsch raté de 1923. La bombe explose 13 minutes après le départ du Führer. Le courageux justicier (sans guillemets) sera éliminé dans sa prison le 9 avril 1945. 
- Le 27 novembre 1970, à l’aéroport de Manille, le peintre bolivien Benjamín Mendoza y Amor Flores poignarde à la gorge le pape Paul VI. Les blessures du souverain pontife ne sont que superficielles et cet attentat ne sera officiellement révélé que 9 ans plus tard.
- Le 15 mai 1972, l’Américain Arthur Herman Bremer, en quête de notoriété, tire sur George Wallace, gouverneur de l’Alabama et candidat aux primaires démocrates, le rendant paralysé. Son histoire inspirera le film Taxi Driver de Martin Scorsese.
- Le 30 mars 1981, John Hinckley, fan obsessionnel de l'actrice Jodie Foster, tire 6 coups de feu sur le président Ronald Reagan.
- Le 13 mai 1981, sur la place Saint-Pierre de Rome, le turc Mehmet Ali Agca, membre des Loups Gris, tire sur le pape Jean-Paul II, le blessant grièvement.
- Le 14 juillet 2002, le militant d’extrême droite Maxime Brunerie tente d’abattre Jacques Chirac lors du défilé annuel du 14 juillet.
- Le 13 juillet 2024, Donald Trump, candidat républicain à la présidence des États-Unis, essuie huit coups de feu à Meridian (Pennsylvanie) de la part du dénommé Thomas Matthew Crooks (20 ans).

XXe siècle : la violence érigée en système

Nous constatons à la lumière de l'Histoire que les attentats politiques procèdent par vagues tout en ne frappant - cruelle injustice - que les démocrates et jamais les dictateurs et les tyrans ! Cela se vérifie jusqu'en Russie où le seul tsar assassiné par des agitateurs politiques est le tsar Alexandre II qui avait mérité le surnom de « libérateur », comme en Algérie, avec l'assassinat du réformateur Mohamed Boudiaf et en Égypte, avec celui d'Anouar el-Sadate, signataire des accords de Camp David avec Israël.

• 1948-1963 : fanatisme aveugle

Le quart de siècle qui suit la fin de la Seconde Guerre mondiale se réduit à l'assassinat du Mahatma Gandhi, le 30 janvier 1948 et de John Kennedy, le 22 novembre 1963. Le premier est abattu à Delhi, en se rendant à la prière, par un extrémiste hindou qui lui reprochait sa politique de conciliation interreligieuse. Le second est victime lors de son entrée officielle à Dallas d'un désaxé de 24 ans, Lee Harvey Oswald, aux motivations inconnues.

En France, dans le cadre de la guerre d'Algérie, les ultimes partisans de l'Algérie française manigancent des attentats contre le général de Gaulle, auquel ils reprochent de les avoir trahis. Le 22 mars 1962, le président échappe de peu à la mort dans un guet-apens visant sa voiture, au Petit-Clamart, dans la banlieue sud de Paris.

• 1968-1981 : les démocraties à l'épreuve

La décennie 1970 coïncide en Occident avec la contestation de la guerre du Vietnam, la lutte des noirs américains pour leur droits civiques, une flambée de terrorisme (les « années de plomb ») et les derniers feux de la guerre froide USA-URSS, sans compter l'émergence du terrorisme islamiste. Faut-il s'en étonner ? Cette violence va de pair avec une recrudescence des attentats politiques. 

La série débute par anticipation en Amérique du nord. Le 4 avril 1968, Martin Luther King est abattu au balcon de sa chambre d'hôtel de Memphis par un repris de justice blanc de 36 ans, James Earl Ray. Deux mois plus tard, le 5 juin 1968, c'est au tour de Robert Kennedy, jeune frère du président assassiné et favori aux primaires démocrates des présidentielles de novembre. Il est tué de deux balles à bout portant par un jeune Palestinien, Sirhan Sirhan, en sortant de son hôtel de Los Angeles.

Le 17 octobre 1970, Pierre Laporte, ministre du Travail du Québec, est retrouvé mort dans le coffre d'une voiture sur le parking de l'aéroport de Montréal. Il a été enlevé et assassiné par les activistes du Front de Libération du Québec (FLQ). Le 9 mai 1978, le corps sans vie d'Aldo Moro, président respecté de la démocratie-chrétienne italienne est également retrouvé dans le coffre d'une voiture au centre de Rome. Il a été enlevé et assassiné par les Brigades Rouges. Notons encore le 27 août 1979, la mort du très populaire Lord Mountbatten ainsi que de trois de ses proches dans un attentat à l'explosif commis par l'IRA dans un petit port irlandais.

En Amérique, le 30 mars 1981, un nouvel attentat politique vise cette fois Ronald Reagan. À peine deux mois après le début de sa présidence, celui-ci est blessé en sortant d'une conférence à l'hôtel Hilton de Washington. Plusieurs autres personnes de sa suite sont blessées et son porte-parole James Brady succombera à ses blessures. Le tueur, John Warnock Hinkley (26 ans), voulait ce faisant séduire l'actrice Jodie Foster, héroïne de Taxi Driver ! Le 13 mai de cette même année 1981, le pape polonais Jean-Paul II est grièvement blessé par un terroriste turc, Ali Agça, manipulé par les services secrets bulgares et soviétiques.

La série s'achève sur la mort d'Anouar el-Sadate le 6 octobre 1981. Le tout-puissant président égyptien est tué par des militaires dans un stade du Caire alors qu'il célèbre avec faste l'anniversaire de sa demi-victoire de la guerre du Kippour. Ses assassins lui reprochaient d'avoir conclu un traité de paix avec Israël. Sa mort, comme celle de Rabin, quatorze ans plus tard, s'inscrit dans l'interminable conflit israélo-arabe.

• 1984-1995 : quatre attentats d'une grande portée symbolique et géopolitique

Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi, Premier ministre de l'Union indienne, est assassinée à New-Delhi par ses gardes du corps sikhs. Le 28 février 1986, le Premier ministre Olof Palme est tué à bout portant par un inconnu alors qu'il sort paisiblement d'un cinéma de Stockholm avec son épouse. Sa mort signe le crépuscule de l'exemplaire social-démocratie suédoise. Le 29 juin 1992, l'éphémère président de la République algérienne Mohamed Boudiaf est assassiné en public par un officier islamiste. Sa mort tue l'espoir d'une démocratisation du pays. Enfin, le 4 novembre 1995, le Premier ministre israélien Itzhak Rabin est tué à l'issue d'un discours à Tel Aviv par un extrémiste juif qui lui reprochait la signature des accords d'Oslo avec le Palestinien Yasser Arafat.

XXIe siècle : brèves éruptions de violence

Après une parenthèse de cinquante ans où les assassinats politiques perpétrés en Europe étaient exclusivement le fait d’organisations terroristes ou mafieuses, on assiste depuis les années 2000 au retour des meurtriers solitaires... Y compris en Europe du Nord, une zone jusque-là épargnée contre ce type de crimes. Autre point commun : ces attentats se déroulent à chaque fois à quelques jours d’un scrutin électoral crucial, alors que la tension politique était à son paroxysme.

• 2002-2003 : le retour des loups solitaires

Cette série débute aux Pays-Bas, à Hilversum, le 6 mai 2002. À neuf jours des élections générales, le leader populiste néerlandais Pim Fortuyn, prônant un discours anti immigration et anti-islam, est abattu en sortant des studios d'une station de radio où il venait d’accorder une interview. Dix jours plus tard, son parti devenait le 2e parti néerlandais avec 17% des voix. Son assassin, Volkert van der Graaf, est un activiste écologiste qui déclare avoir agi pour protéger les musulmans. Il sera condamné à 18 ans de prison.

La ministre Anna Lindh à la Une de la presse suédoise après son assassinat à Stockholm le 11 septembre 2003 L’année suivante, c’est la Suède qui est le théâtre d’un nouveau drame, dix-sept ans après l’assassinat du Premier ministre Olof Palme, toujours non élucidé à ce jour.

Le 10 septembre 2003, quatre jours avant le référendum portant sur l’entrée de la Suède dans la zone euro, la ministre des Affaires étrangères, Anna Lindh, une des porte-paroles du camp du « oui », est mortellement poignardée dans un grand magasin de Stockholm. Notons qu'elle s'était aussi opposée à l'agression américaine en Irak, comme Chirac, Schröder et Poutine.

Arrêté quelques jours plus tard, le meurtrier est un jeune Suédois d’origine serbe, âgé de 24 ans : Mijailo Mijailovic. Ayant des antécédents psychiatriques, il avouera avoir agi par haine des politiciens et sera condamné à la prison à vie.

Dans les treize années suivantes, les assassins politiques se mettent aux abonnés absents. Mais les organisations terroristes ne chôment pas. À Rawalpindi, le 27 décembre 2007,  Benazir Bhutto, chef de l'opposition pakistanaise, est tuée ainsi qu'une vingtaine d'autres personnes dans un attentat à la bombe. L'attentat est aussitôt revendiqué par le mouvement terroriste al-Qaida...

2002-2003 : vent de folie sur la France

En France, le 27 mars 2002, survient une tuerie au conseil municipal de Nanterre. Elle cause huit morts. Le tueur est un Français de 33 ans, Richard Durn, né en Slovénie. Là-dessus, lors du défilé du 14 juillet 2002, un militant d'extrême-droite de 25 ans, Maxime Brunerie, tire sur le président Jacques Chirac.
Enfin, lors de la Nuit blanche du 5 octobre 2002, le maire de Paris Bertrand Delanoë est poignardé à l'Hôtel de ville par un dénommé Azedine Berkane qui sera plus tard interné. Cette année 2002 se signale aussi et surtout par l'accession de Jean-Marie Le Pen (Front national, extrême-droite) au second tour de l'élection présidentielle, le 21 avril 2002.

• 2016-2024 : élections à haut risque

Le 16 juin 2016, une semaine avant le référendum sur le Brexit, la députée Jo Cox, étoile montant du parti travailliste et partisane du maintien du Royaume-Uni dans l’UE, est sauvagement assassinée devant la bibliothèque où elle tenait une permanence. Le meurtrier, Thomas Mair (52 ans), jardinier au chômage, est un loup solitaire de l’extrême droite qui déclare lors de son arrestation avoir puni une traître. Gardant totalement le silence durant son procès, il est condamné à la prison à vie. 

La Une du Daily Record après l'assassinat de Jo Cox : Jo a tiré trois fois et poignardé à plusieurs reprises sa victime.

En 2018, en pleine campagne présidentielle, le leader populiste brésilien Jair Bolsonaro a été poignardé à l’abdomen par un illuminé. Tout comme Donald Trump en 2024, il va voir son élection facilitée par cet attentat ! 

L'assassinat de Shinzo Abe à la Une de la presse japonaise (juin 2022)En mai 2024, un activiste de 71 ans fait feu sur le Premier ministre slovaque, Robert Fico, le blessant grièvement.

L’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a quant à lui moins de chance. Le 8 juin 2022, il est assassiné de deux balles dans la tête durant une réunion politique.

Cela fait en huit ans (2016-2024) deux assassinats et trois tentatives visant des personnalités politiques.

Ces drames interviennent pour la plupart dans un contexte électoral chahuté marqué par la montée de courants dits populistes, en contestation des partis traditionnels et des classes dirigeantes.

Des loups solitaires aux profils variés

Depuis l’Antiquité, plus d’une centaine de souverains, chefs d’États et de gouvernement ou leaders politiques ont été assassinés. Nous pouvons distinguer parmi ces meurtres :

1. Ceux qui résultent d’un coup d’État ou d'une conjuration : assassinats de Jules César, de Julien de Médicis, de Concino Concini, de Gustave III de Suède, du tsar Paul Ier, du roi Alexandre Ier de Serbie, d’Anouar el-Sadate, de Mohamed Boudiaf
2. Ceux qui sont opérés par des groupes terroristes : meurtres du tsar Alexandre II, du roi Charles Ier du Portugal, de l’amiral Blanco, d’Aldo Moro, de lord Mountbatten
3. Ceux commis par des proches du défunt : assassinats de Philippe II de Macédoine, de l’empereur Commode, du roi Fayçal d’Arabie Saoudite…
4. Enfin, ceux perpétrés par des individus isolés, guidés par le fanatisme...
Certains de ces « loups solitaires » ont agi en pur électron libre, d’autres en lien direct ou indirect avec une organisation. Indiscutablement, ces fanatiques sont ceux qui ont marqué le plus les esprits et leur nom demeure associé pour la postérité à leur acte fatal. C'est d'eux que nous allons vous parler.

Nous avons tenté de définir le profil type de ces assassins politiques mais aussi ce qui les distingue les uns des autres. Ainsi avons-nous identifié quatre groupes : les fanatiques, tels Clément, Princip ou Villain, mûs par fanatisme religieux ou politique ; les anarchistes et « justiciers » guidés par un projet politique, de Charlotte Corday à Caserio ; les agents sous influence, plus ou moins manipulés par des officines proches du pouvoir, de Mercader à Sirhan Sirhan ; enfin les déséquilibrés et les mystiques, sans motivation claire. Mettons à part ceux, très nombreux, qui ont échoué.

Profil type

L’assassin politique est presque toujours un homme (exceptions : Charlotte Corday, Fanny Kaplan) et son âge est généralement inférieur à 30 ans (quelques-uns étaient même mineurs au moment d’accomplir leur méfait). Il appartient plutôt à un milieu favorisé et a fait des études. Solitaire et souffreteux, c’est souvent un graphomane ou un artiste raté.
C’est également un mystique prêt à se sacrifier entièrement pour sa cause, persuadé qu’il sera célébré en héros. Les plus fanatiques ont prémédité leur acte parfois plusieurs années à l’avance et ont inlassablement traqué leur victime. Le loup solitaire a deux armes fétiches : l’arme blanche (couteau, poignard) et l’arme à feu (pistolet, revolver), toutes deux faciles à dissimuler. Quant à son mode d’action, il est presque toujours le même : opérer dans un lieu public (rue, gare, restaurant, salle publique) en marge d’un grand rassemblement ou durant un défilé protocolaire.

Publié ou mis à jour le : 2024-12-05 16:42:07

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