Certaines années ont gardé dans notre Histoire un qualificatif. Il en est ainsi de 1870, « l’année terrible », de 1916, l’année de Verdun ou de 1945, l’année de la Victoire. 1941 est une année sans qualificatif. Elle constitue pourtant un tournant capital dans le déroulement de la Seconde Guerre mondiale.
Si l’on considère cette année sans connaître la suite des événements, elle est une année de désespérance. Été 1941, c’est l’avancée maximum des dictatures et c’est en France la Collaboration à plein régime. C'est aussi, dans les plaines orientales, le début de l'extermination des Juifs. Mais si l’on considère cette année en fonction « de l’après », alors nous découvrons bien des lueurs d’espérance. Avec le débarquement de l'Afrikakorps en Libye en février, l'invasion de l'URSS par le IIIe Reich en juin et l'attaque des États-Unis par le Japon en décembre, la guerre européenne devient mondiale et ne laisse plus guère de chance de victoire aux dictatures.
La victoire des dictatures
À la fin 1940, après la débâcle française, la majeure partie de l’Europe continentale se trouve occupée par l’Allemagne, ou alliée au IIIe Reich comme la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie. L'URSS de Staline et le IIIe Reich de Hitler s'étant partagés la Pologne, l'Allemagne n'est plus en guerre qu'avec l'Angleterre de Churchill ! Pour beaucoup d'Européens « raisonnables », les jeux sont faits et il est temps de passer à autre chose ! Les Allemands eux-mêmes se prennent à espérer la paix, maintenant que le Führer a réalisé ses buts de guerre.
Mais début 1941, alors que les Italiens échouent à envahir la Grèce, l’Allemagne se voit contrainte d’apporter son aide à son allié péninsulaire. Face à ces préparatifs et au regroupement des troupes allemandes à sa frontière avec la Roumanie, le gouvernement bulgare accepte le passage sur son sol de la Wehrmacht. La Bulgarie devient de facto l’alliée de l’Axe Berlin-Rome.
La Yougoslavie rejoint également l’Axe le 25 mars 1941 mais deux jours plus tard, l'armée renverse son gouvernement avec le soutien des services secrets britanniques.
Le 6 avril 1941, la Wehrmacht se jette alors sur le pays avec ses alliés italiens, roumains et hongrois. La Yougoslavie est occupée en moins de 10 jours cependant que les résistants se replient dans les montagnes. En Croatie, au sein de la fédération yougoslave, un mouvement indépendantiste, les Oustachis, sous la conduite d'Ante Pavlevic, profite de l'occasion pour proclamer une Croatie indépendante le 10 avril 1941 avec la bénédiction de Hitler.
Tranquille de ce côté, Hitler peut dès lors secourir les armées de son allié Mussolini, embourbées à la frontière entre l’Albanie et la Grèce. Le 20 avril 1941, au terme d'une offensive foudroyante, les forces grecques se rendent aux Allemands et ces derniers envahissent la Crète cinq jours plus tard. L’Allemagne exerce dès lors une mainmise totale sur l’Europe continentale.
Parallèlement, les principaux théâtres d’opération se déplacent vers l’Afrique où l’Italie échoue à envahir l’Égypte à partir de sa colonie libyenne. Elle est freinée par les Anglais, assistés d'une poignée de Français Libres, qui occupent à leur tour une partie de la Libye. Mussolini étant là aussi en difficulté, Hitler envoie sur place l'un de ses meilleurs officiers, le général Erwin Rommel, à la tête d'un corps d'armée, l’Afrikakorps.
Le prestigieux héros de la campagne de France débarque à Tripoli le 14 février 1941. À partir d’avril, celui que l’on surnomme dès lors le « Renard du désert » reprend la Cyrénaïque, refoule les forces britanniques vers le Nil et effectue une percée jusqu’à 60 kilomètres d’Alexandrie. À Londres, on s‘inquiète de perdre l’Égypte toute entière.
Le Führer peut dès lors en revenir à son projet le plus cher, l'invasion de l'URSS de son « allié » Staline. Cette opération (nom de code : Barbarossa) est dans les cartons depuis décembre 1940.
Au matin du 22 juin 1941, avec quelque retard, les troupes allemandes pénètrent en Union soviétique. À Londres, Churchill explosa de joie en apprenant la nouvelle : désormais, l'Angleterre ne serait plus seule face au IIIe Reich et qu'importe que son allié obligé fut le terrifiant Staline. C'en était fini de l'« année solitaire » (the lonely year) qui sépare l'armistice franco-allemand (22 juin 1940) de Barbarossa.
L'avancée de la Wehrmacht, pourtant répartie sur un front de 1 500 kilomètres, est foudroyante. Le 8 septembre 1941, commence le siège de Léningrad (actuel Saint-Pétersbourg), avec l’aide des Finlandais, lesquels ont une revanche à prendre sur les Soviétiques. Le 19 septembre, à l'extrémité méridionale du front, c'est Kiev, capitale de l'Ukraine, qui tombe. Début octobre, Moscou elle-même est menacée ! L’Armée rouge alors en grande difficulté va heureusement se trouver un allié dans le rude hiver russe pour freiner puis stopper l’avancée allemande. C'est une réédition de l'invasion de 1812 par Napoléon et la Grande Armée !
Le parent pauvre de l’Axe, le Japon, est déjà engagé dans une guerre contre la Chine depuis 1937. Il occupe une large partie du territoire chinois en plus de la Corée et de la Manchourie conquises en 1905 et 1934. L'Empire du Soleil levant a aussi éprouvé un sérieux revers face aux Soviétiques, en Mandchourie, dans la bataille de la rivière Khalkin Gol (11 mai-16 septembre 1939). Il est de ce fait peu soucieux de soutenir son « allié » allemand dans son offensive contre l'URSS, sans quoi sans doute, le cours de la guerre en eut été profondément changé...
Il préfère étendre son influence vers l'Asie du Sud-Est et négoci, le Japon négocie avec le gouvernement colonial français une occupation japonaise de l’Indochine dans le but de contrer une éventuelle révolte de nationalistes chinois. Mais les pourparlers n’aboutissent pas. Des combats éclatent mais sont rapidement résolus par l’intégration de l’Indochine à la sphère d’influence japonaise.
En 1941, la Thaïlande profite de la défaite de la France face à l’Allemagne pour occuper le Cambodge et le Laos. Personne ne parvenant à prendre le dessus, le Japon propose sa « médiation » et offre le Cambodge et le Laos à la Thaïlande en laquelle il voit un potentiel allié en Asie. Finalement, le 8 décembre 1941, il occupe lui-même la Thaïlande en vue d'attaquer la Malaisie et Singapour, colonies britanniques.
La veille, le 7 décembre 1941, l'aéronavale nippone a aussi attaqué sans déclaration de guerre la base américaine de Pearl Harbor. Les ¾ de la flotte américaine ainsi que 200 avions sont détruits. Conformément à leur accord tripartite, le 11 décembre, l’Allemagne et l’Italie s'empressent de déclarer la guerre aux États-Unis.
Intronisé avec les pleins pouvoirs par un vote des députés au Casino de Vichy le 10 juillet 1940, le maréchal Pétain s'installe dans la collaboration avec la puissance occupante. Mais le 13 décembre 1940, Pierre Laval, chef du gouvernement est renvoyé par Pétain qui ne supporte pas son arrogance. Il est remplacé par un triumvirat Flandin/Darlan/Huntziger.
Ce changement de gouvernement est interprété par les Allemands comme un signe d’anglophilie de la part de Vichy, ce qui entraîne des sanctions : fermeture de la ligne de démarcation pour l’ensemble des fonctionnaires (sauf les PTT et la SNCF) et rupture des négociations en cours pour le retour des prisonniers de guerre.
Après un ultimatum de Hitler, le 30 janvier, une entrevue est organisée entre Laval, l'amiral Darlan et Otto Abetz, ambassadeur d’Allemagne en France. Suite à quoi Flandin démissionnaire, est remplacé par Darlan qui devient vice-président du Conseil et éventuel successeur d’un Pétain à qui les allemands attribuent de moins en moins de considération du fait de son âge avancé.
Sous le gouvernement Darlan, la France de Vichy s’ancre de plus en plus du côté des Allemands, avec même un soutien militaire accru. Darlan explique même que la France est prête à aider l’Allemagne à gagner la guerre. Les événements de Syrie de l’été 1941 lui permettent de matérialiser ces propos.
Pour soutenir la révolte irakienne contre la Grande-Bretagne, les Allemands ont besoin de passer par la Syrie, alors sous mandat français. Par un accord signé avec Darlan le 6 mai 1941, ils obtiennent de la France qu'elle soutienne les Irakiens et pourvoit au ravitaillement des avions allemands en transit par l’aérodrome d’Alep (Syrie). En contrepartie, ils promettent un assouplissement de la traversée de la ligne de démarcation en France même, un réarmement partiel de la flotte française, une légère réduction des frais d’occupation ainsi que la libération d’un certain nombre de prisonniers de guerre.
C’est la première fois que la France s’engage aussi loin au côté des Allemands en dépit de la convention d’armistice qui stipule la stricte neutralité de Paris envers Berlin. Ce ne sera pas la dernière. Darlan poursuit cette collaboration active. Une série de nouveaux accords, les protocoles de Paris, sont définis. Ils prévoient des concessions à l’Allemagne en Afrique du Nord et éventuellement en Afrique Occidentale Française.
Mais au conseil des ministres du 3 juin 1941, le général Weygand s’oppose à la signature desdits accords et suggère que les contreparties allemandes soient remplacées par la restaurationb d'une souveraineté pleine et entière du gouvernemeent français sur le territoire national, avec malgré tout un statut spécial pour l’Alsace-Lorraine en attendant la signature d’un traité de paix.
Darlan se rallie à la proposition de Weygand et le texte est transmis le 7 juin à Otto Abetz. Mais l’entrée en Syrie des troupes britanniques accompagnées des FFL (Forces Françaises Libres) du général Legentilhomme rend caduques toutes ces propositions et conduit l’Allemagne à les rejeter.
Autres déconvenues en Alsace-Moselle, où font retour un demi-million de conscrits de l’armée française. Le territoire est soumis à une germanisation brutale sous l'égide de Robert Wagner. L'opinion est révulsée et pour mettre un terme aux résistances, le gouvernement allemand annexe officiellement l'Alsace-Moselle le 21 juin 1941, sans attendre la signature d’un traité de paix.
L’année 1941 connaît un lent développement de la Résistance en France. Certains des groupes alors en place sont démantelés comme le réseau Nemrod organisé par Honoré d’Estienne d’Orves à Nantes. Après un court séjour à Paris, celui-ci est dénoncé et arrêté le 22 janvier 1941. Mais d’autres groupes se forment rapidement, comme la confrérie Notre Dame ou désormais le Mouvement de Libération Nationale.
L’entrée des troupes allemandes en URSS fait aussi basculer la totalité du Parti communiste dans la Résistance. L’attentat du métro Barbès, le 21 août 1941, marque le début d’une série d’attentats menés par les résistants communistes. Pierre Georges, futur colonel Fabien, pense abattre un officier, il tue finalement Alfons Moser, un simple auxiliaire d’intendance. En réponse les autorités allemandes mettent en place la politique des otages. Toute personne détenue dans les prisons et les camps, est considérée comme otage et est susceptible d’être fusillée en représailles aux attentats. Honoré d’Estienne d’Orves sera l'un des premiers fusillés suite à cet attentat.
La répression s’accentue encore avec la publication du code des otages le 15 septembre. Les résistants communistes sont particulièrement actifs dans l’ouest notamment à Nantes, Bordeaux et Rouen où Karl Hotz est tué dans un attentat le 22 octobre. 27 otages, tous communistes mais étrangers à l’attentat seront fusillés à Châteaubriant en représailles.
Les exécutions se multiplient ainsi jusqu’à atteindre un point d’orgue symbolique avec les exécutions du 15 décembre 1941. En représailles aux attentats de l’automne 1941 ayant fait 4 morts parmi les soldats allemands, près de 100 otages, dont le député communiste Gabriel Péri, sont fusillés à l"ouest de Paris, dans le fort du Mont Valérien, ainsi que dans plusieurs camps de prisonniers de l’ouest de la France. En quelques mois près d’un millier d’otages auront été fusillé en représailles aux attentats perpétrés contre l’occupant.
1941 marque également en France les débuts des politiques antijuives instaurées par le régime de Vichy.
Dès le 29 mars 1941 est mis en place un commissariat général aux questions juives, avec l’objectif de préparer puis d’appliquer les lois discriminatoires qui seront mises en place jusqu’à la fin de guerre.
Une première rafle est organisée par la police française le 14 mai 1941. Lors de cette rafle du billet vert, près de 6 700 juifs étrangers, essentiellement d’origine polonaise, sont convoqués pour « examen de situation », plus de la moitié d’entre eux répondent à la convocation et sont immédiatement arrêtés et déportés dans les camps d’internement du Loiret. Dans leur très grande majorité, ils feront partie des premiers convois de déportation vers Auschwitz en juin-juillet 1942.
Le durcissement se poursuit avec la publication le 2 juin 1941, moins d'un an après l'armistice, d’un nouveau « statut spécial des Juifs » leur interdisant de nouvelles professions et obligeant au recensement des Juifs en zone libre. Le 20 août 1941, une nouvelle rafle a lieu à Paris, 4 232 juifs français et étrangers (uniquement des hommes) sont arrêtés et envoyés dans le camp de Drancy ouvert pour l’occasion.
Cette année 1941 s’achève le 5 septembre par l’inauguration de l’exposition Le Juif et la France au palais Berlitz à Paris. Présentée comme étant scientifique, cette exposition a pour but d’éduquer « les Français à reconnaître les juifs par leur caractéristiques physiques ». En réalité, elle a été organisée et financée par la propagande allemande et visait surtout à justifier les mesures anti juives prises par le gouvernement vichyste.
Une autre forme d'horreur se manifeste en Allemagne même avec l"extermination programmée des handicapés. Celle-ci est courageusement dénoncée en chaire par l'évêque catholique de Münster Mgr von Galen, le 3 août 1941. Le pouvoir nazi recule mais l'on sait désormais que le pire devient possible.
Les premières lueurs d’espoirs
Avec l’entrée en guerre des États-Unis et de l’URSS. Ce sont deux superpuissances qui intègrent le conflit. Cumulant à elles deux près de 50 millions d’homme, elles surpassent au moins sur ce plan les 30 millions de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon. La guerre devient mondiale et valide la vision prémonitoire du général de Gaulle dans son Appel de 1940. Pour lui comme pour les observateurs lucides, la défaite du nazisme apparaît dès lors inéluctable.
Pensant placer les États-Unis dans une position de faiblesse à devoir se battre sur deux fronts, Hitler est conscient qu’il doit gagner rapidement avant que la puissance maximale des Américains ne soit mobilisée.
Née de l’Appel, la France Libre de De Gaulle a obtenu le ralliement de l’Afrique Equatoriale Française dès août 1940 mais a échoué à rallier les colonies d’Afrique Occidentale. Malgré la piteuse tentative de débarquement à Dakar, le 23 septembre 1940, France Libre est reconnue par la Grande Bretagne dès le lendemain.
L’entrée des FFL en Syrie, aux côtés des troupes britanniques de sir Maitland Wilson, permettent d’arracher la Syrie à Vichy. Cependant les FFL étant exclues de l’armistice de Saint-Jean d’Acre, ces territoires reviennent à la Grande-Bretagne, ce qui est vécu comme un échec par de Gaulle. La France libre s’appuie alors une armée très réduite, environ 17 500 hommes seulement dont près de 12 000 coloniaux. À la suite des évènements de Syrie, 2 000 combattants français des armées vichystes rejoignent les rangs de la France libre.
Les FFL étant mises à la disposition du général britannique Archibald Wavell, commandant en chef des forces britanniques au Moyen Orient, elles participent à la prise de Tobrouk (Libye) en janvier 1941.
Churchill annoncera alors à la chambre des Communes « la prise de Tobrouk par les forces britanniques et les Forces françaises libres ». Une première fortement symbolique pour une armée qui ne représente alors presque rien.
Au cours de la campagne d’Erythrée, les FFL mènent seules un combat aux confins du Tchad et de la Libye. Elles parviennent à prendre Massaoua et font 4 000 prisonniers de guerre. Là-dessus, fin janvier 1941, le colonel Leclerc, parti du Gabon, s’élance avec 350 hommes et un unique canon à l’assaut des oasis de Koufra, au coeur de la Libye, à 1 000 kilomètres de ses bases. Le 1er mars, Koufra se rend, de cette importante victoire naît le serment de Koufra : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg. »
En France même, la Résistance s'organise. En mars 1941, le colonel Rémy crée le réseau de renseignement de la confrérie Notre-Dame. Poursuivant son organisation, la France Libre constitue le 24 septembre 1941 le Conseil national français que de Gaulle considère comme « une structure pouvant se rapprocher des gouvernements alliés réfugiés ou formés à Londres ».
En novembre 1941, le mouvement Combat réunit désormais le Mouvement de Libération Nationale et le réseau Liberté fusionnent au sein du mouvement Combat. La presse clandestine se développe et le journal Libération voit le jour. Enfin, le 31 décembre 1941, Jean Moulin quitte Londres pour être parachuté dans les Alpilles.
Une nouvelle phase commence dans la Seconde Guerre mondiale, en Afrique du nord, dans le Pacifique, sur le front soviétique et en France même. L'Europe entre dans l'horreur absolue avec le commencement de la Shoah dans les plaines russes où les escadrons SS entament les premiers massacres de Juifs. Ainsi prend forme, début novembre 1941, la « Solution finale de la question juive ».
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Voir les 5 commentaires sur cet article
Bernard (02-01-2022 17:18:57)
A Corto : de Gaulle aurait naturellement pu en 1945 se faire bombarder général 5 étoiles ou Maréchal, mais il ne l'a pas fait par élégance et aussi non sans orgueil, "aucune distinction honorifi... Lire la suite
Bernard (02-01-2022 17:10:18)
Hitler a commis des erreurs et les Japonais n'ont pas eu de chance. Telles sont les raisons pour lesquelles l'Axe a perdu la guerre. Et tout s'est en effet joué dès 1941. Première erreur d'Hitle... Lire la suite
Corto (29-12-2021 16:32:22)
Un résumé de l’année 1941 très intéressant. En aparté et sur un autre sujet, pouvez-vous expliquer aux lecteurs pourquoi à la mort du Général de Gaulle, le titre où le grade de maréchal ... Lire la suite