Citations et Mots d'Histoire

Notre époque

Jean-Paul II    (1920 - 2005)

« N'ayez pas peur ! »

Le dimanche 22 octobre 1978, quelques jours après son élection sur le trône de Saint-Pierre, Jean-Paul II s'adresse à 250 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre ainsi qu'aux délégations diplomatiques et aux télévisions du monde entier.

Énergique et prophétique, son homélie va donner le ton de ses 25 ans de pontificat : «Frères et soeurs, n'ayez pas peur d'accueillir le Christ et d'accepter son pouvoir ! N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! A sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N'ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu'il y a dans l'homme ! Et lui seul le sait !»

Le message est adressé par le pape aux catholiques du monde entier et surtout à ses compatriotes de Pologne et à l'ensemble des Européens de l'Est qui vivent encore sous le joug soviétique.

Appelant chacun à ne plus avoir peur de lui-même et à secouer ses inhibitions, le jeune pape (58 ans) sonne le glas des régimes communistes européens. Plus tard, il opèrera un retour sur l'Histoire en évoquant avec force et lucidité les totalitarismes païens du XXe siècle : «On ne peut pas oublier que c'est la négation de Dieu et de ses commandements qui a créé au siècle passé la tyrannie des idoles, exprimée dans la glorification d'une race, d'une classe, d'un parti, de l'Etat ou de la nation. Si l'on supprime les droits de Dieu, les droits de l'homme ne sont plus respectés» (16 décembre 2002).


Jean Fourastié    (1907 - 1990)

« Ne doit-on pas dire glorieuses les trente années qui séparent Madère de
Cessac, et ont fait passer Douelle et la France de la pauvreté millénaire,
de la vie végétative traditionnelle, aux niveaux de vie et genres de vie
contemporains ?
- À meilleur titre certainement que « les trois glorieuses » de 1830 qui, comme la plupart des révolutions, ou bien substituent un despotisme à un autre, ou bien, et ce sont de meilleurs cas, ne sont qu'un épisode entre deux médiocrités... »

Source : Les trente glorieuses (Pluriel, Fayard, 1979, page 27)

En 1979, l'économiste Jean Fourastié publie Les Trente Glorieuses (Fayard), un livre dans lequel il baptise de la sorte les trois décennies de croissance rapide qui séparent la Libération (1944) de la guerre du Golfe et du premier choc pétrolier (1974). L'expression fait florès. Elle est toujours régulièrement employée pour qualifier l'après-guerre, avec un soupçon de nostalgie (on pense à l'expression Belle Époque qui qualifia de même, a postériori, la génération précédant la Grande Guerre.


François Mitterrand    (1916 - 1996)

« Il ne faut pas ajouter la guerre à la guerre »
Source : interview accordée au Point en 1993

L'attitude du président François Mitterrand et du gouvernement français face au génocide et aux crimes de guerre commis par Slobodan Milosevic est tout entière contenue dans cette phrase d'anthologie. Le maréchal Pétain l'eût volontiers prise à son compte quand il signa l'armistice de 1940 au prétexte d'épargner des souffrances inutiles à la population française.


« Les fusées sont à l'Est, les pacifistes à l'Ouest »

A Verdun, en 1984, François Mitterrand et Helmut KohlExtrait d'un discours prononcé le 20 janvier 1983 par François Mitterrand, président de la République française, devant les députés du Bundestag, à Bonn (capitale de l'Allemagne fédérale). L'enjeu est de taille : les Soviétiques installent dans les pays satellites d'Europe centrale des missiles nucléaires (les SS-20) pointés vers l'Europe occidentale. Face à cette menace, les Américains et leurs alliés de l'OTAN se proposent de répliquer en installer en Allemagne fédérale des missiles tout aussi puissants (les Pershing) orientés vers l'Europe communiste et l'URSS. Les pacifistes et gauchistes occidentaux se mobilisent contre ce projet au nom de l'aphorisme : «Plutôt rouges [communistes] que morts !». Par sa prise de position énergique devant les députés allemands, François Mitterrand a retourné l'opinion occidentale en faveur des Américains et contribué à la reculade soviétique, l'URSS se résignant à démanteler ses SS-20.


SOS Racisme    (1984)

« Touche pas à mon pote ! »

Le 15 octobre 1983, une marche des Beurs contre le racisme réunit 200 000 personnes entre Lyon et Paris. Des mouvements de jeunesse israélites, proches du gouvernement socialiste, se rapprochent de ces jeunes musulmans d'origine maghrébine.

SOS RacismeL'année suivante, le 15 octobre 1984, ils créent l'association SOS Racisme, avec un symbole : une main colorée dressée contre l'adversaire, et un slogan : « Touche pas à mon pote ! » Mais les représentants de la marche des Beurs, dont on craint l'antisionisme coloré d'antisémitisme, s'en trouvent exclus. 

L'opinion publique, ravie, voit dans ce slogan l'expression juvénile de l'antiracisme et la promesse d'une société multicolore et fraternelle. Elle n'en discerne pas le sens véritable : l'affirmation qu'un délinquant devient intouchable dès lors qu'il est un ami (un « pote »). C'est la négation de la justice, de la loi et de l'égalité entre les citoyens.

Après la victoire de l'équipe française en juillet 1998, lors de la Coupe du Monde de football, le slogan est remplacé par l'évocation de la « génération black-blanc-beur ». Brève illusion. Derrière l'apparente générosité du propos, perce le danger du communautarisme.

Par l'emploi du basic english (black au lieu de Noir) et du verlan (beur pour Arabe ou Nord-Africain) et la référence obsédante à des classifications ethniques et raciales, la « génération black-blanc-beur » se met en marge d'une communauté française fondée sur l'adhésion à une culture prestigieuse et aimable. L'islamisation de la jeunesse immigrée et l'islamisme radical pointent leur nez...


François Mitterrand    (1916 - 1996)

« Il faut laisser du temps au temps »

Comme on ne prête qu'aux riches, François Mitterrand se voit régulièrement attribuer la paternité de la formule ci-dessus, qu'il a effectivement employée.

Il s'agit en fait de la traduction d'un aphorisme espagnol assez courant : «Dar tiempo al tiempo».Il trouve son origine dans une Nouvelle exemplaire de Cervantès, La petite Gitane : «(...) ainsi donnera-t-on du temps au temps lequel souvent accorde une douce issue aux plus amères difficultés».

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