2 avril 1974

Mort du président Pompidou

La disparition du président Georges Pompidou le 2 avril 1974, à 63 ans, coïncide en France avec la fin des «Trente glorieuses», selon l'expression heureuse de l'économiste Jean Fourastié pour désigner les 30 années de modernisation, de croissance économique, de plein-emploi et de progrès social qui ont marqué l'après-guerre.

Mort à son poste

Le mandat présidentiel, prévu pour durer sept ans, s'achève brutalement. Dès avant d'entrer à l'Élysée, Georges Pompidou a été usé par les épreuves, Mai 68 et plus encore une vague de calomnies inspirées par ses rivaux et concernant sa vie privée et sa femme Claude, à laquelle l'unit une grande tendresse. 

On sussurre que celle-ci aurait été mêlée à un règlement de comptes entre truands, l'«affaire Markovic», du nom d'un ancien garde du corps de l'acteur Alain Delon, retrouvé mort le 1er octobre 1968. On laisse entendre aussi qu'elle participerait à des soirées torrides à Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur.

Affecté par une leucémie rare, le président devient à la mi-mandat d'un naturel sombre et plus cassant que jamais. Son Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, gaulliste d'ouverture, est remplacé à l'hôtel Matignon, le 5 juillet 1972, par un homme autrement plus conventionnel, Pierre Messmer. Le gouvernement amorce un virage conservateur illustré par les foucades du nouveau ministre des Affaires culturelles, l'académicien Maurice Druon. 

En mai 1973, lors d'un sommet à Reikjavik (Islande) avec son homologue américain Richard Nixon, le président apparaît fatigué, visiblement malade, bouffi (son empâtement est dû aux injections de cortisone que lui administrent ses médecins, dans la confidence). L'année 1974 s'annonce sombre. La gravité de la maladie du président est soigneusement cachée à l'opinion publique mais ne fait pas de doute pour la classe politique. Au sein de celle-ci, plusieurs ténors se préparent à la bataille de la succession (Jacques Chaban-Delmas, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac à droite).

À l'annonce officielle de la mort de Georges Pompidou, personnage respecté pour son sens de l'État et du service public, l'émotion est grande dans le pays et transcende les clivages politiques.

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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