En réplique à la victoire d'Israël dans la guerre du Kippour, dix jours plus tôt, onze pays arabes membres de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) annoncent un embargo total sur les ventes de pétrole aux soutiens d'Israël, parmi lesquels les États-Unis, le Portugal, l'Afrique du Sud et les Pays-Bas. L'embargo est promu par le roi Fayçal d'Arabie séoudite et son ministre du pétrole, le sheikh Yamani, qui ont la main sur 21% des exportations mondiales de pétrole.
Les Européens, terrorisés, renoncent à soutenir les Pays-Bas et le fournir en pétrole. Chacun prend des mesures d'urgence dans la perspective d'une pénurie de carburant qui, cependant, ne viendra pas. Le prix du baril de light Arabian, qui fait référence sur le marché, passe de 3 dollars à 18, mais se stabilise au bout de quelques mois autour de 8 ou 9 dollars. Les pays exportateurs mais aussi les grandes compagnies pétrolières occidentales sont les grands gagnants de ce premier choc pétrolier. Les grands perdants sont les peuples occidentaux car l'augmentation du prix de l'énergie amplifie une récession économique déjà sensible depuis quelques mois, entraînant une flambée du chômage.
Les États-Unis reprennent les choses en main en confiant au chah d'Iran, le soin de rétablir les fournitures de pétrole. L'OPEP ne va plus retrouver son influence. Quant au chah Mohammed Réza Pahlévi, flatté dans ses délires mégalomaniaques, il ne tarde pas à perdre pied. Sa chute, cinq ans plus tard, en 1978, entraîne un deuxième choc pétrolier, beaucoup plus grave et durable que le précédent.
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