Voici la liste des 46 premiers présidents des États-Unis d'Amérique, avec la date de leur première entrée en fonction et leur âge à ce moment-là (en moyenne 55 ans). On notera leur jeunesse relative : douze présidents sur 46 ont été élus à 60 ans ou plus (dont les deux derniers) mais treize à 50 ans ou moins ! Les présidents le plus âgés sont les deux derniers : Donald Trump (70 ans) et Joe Biden (78 ans). Jusqu'en 2023, ils étaient en bonne compagnie avec la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, née en 1940.
1er) 30 avril 1789 : George Washington (57 ans)
Riche planteur et député de Virginie, il devient commandant en chef des troupes indépendantistes en 1775. Charismatique, il est élu et réélu président sans difficulté.
Sous sa présidence sont créées une banque d'État et une monnaie stable, le dollar. Mais il est dissuadé de se présenter une nouvelle fois en raison d'un début d'impopularité et des tensions au sein de son cabinet entre les fédéralistes partisans d'un État fort, groupés derrière Alexander Hamilton, et les républicains-démocrates groupés derrière Thomas Jefferson et James Madison.
2) 4 mars 1797 : John Adams (61 ans)
Cet avocat fédéraliste plutôt terne figure parmi les acteurs de la guerre d'indépendance et les rédacteurs de la Constitution. Il est né au Massachusetts et non en Virginie comme les autres présidents du jeune État. Avant de devenir président, il a été vice-président et également ambassadeur des États-Unis auprès du roi George III.
L'élection présidentielle l'oppose au brillant Jefferson, partisan d'une plus grande décentralisation, et à une dizaine d'autres candidats. Les grands électeurs s'étant divisés autour de treize candidats suivant des logiques géographiques, il obtient trois voix de plus que le Sudiste Jefferson. Il devient président et Jefferson vice-président.
La présidence d'Adams est marquée en 1798 par une quasi-guerre avec la France révolutionnaire. Adams fait voter des lois d'exception à l'encontre des étrangers, au grand mécontentement des républicains-démocrates qui se mobilisent aux élections suivantes pour faire élire leur champion. Après lui, aucun fédéraliste n'accèdera plus à la présidence et le parti disparaîtra de lui-même.
3) 4 mars 1801 : Thomas Jefferson (57 ans)
L'auteur principal de la Déclaration d'Indépendance est aussi le chef de file du parti républicain-démocrate, anti-fédéraliste, rousseauiste et pacifiste. Avec lui débute l'ère « des bons sentiments », marquée par une vie politique apaisée. L'opposition entre républicains et fédéralistes s'estompe, ces derniers contribuant par nécessité au renforcement de l'État central. Sous sa présidence, les États-Unis s'agrandissent de la Louisiane, achetée à la France.
Les présidents John Adams et Thomas Jefferson meurent le même jour, le 4 juillet 1826, 50e anniversaire de la déclaration d'indépendance. On dit que les derniers mots de Jefferson furent pour s'en informer : « Is't the Fourth ? » (Sommes-nous bien le 4-Juillet ?).
Le 5e président, James Monroe, disciple de Thomas Jefferson, meurt quant à lui cinq ans plus tard, le 4 juillet 1831 (également le jour de la fête nationale).
4) 4 mars 1809 : James Madison (57 ans)
Fils d'un riche planteur virginien comme Washington et Jefferson, il participe avec Hamilton à la rédaction de la Constitution. Ami du président Jefferson, il est choisi par le caucus républicain-démocrate comme candidat à sa succession en 1808.
Sur les instances du Congrès, auquel il doit son élection, le président Madison déclare la guerre à l'Angleterreen juin 1812. Cette « seconde guerre d'indépendance » serait le seul exemple connu de guerre entre deux démocraties... Disciple de Jefferson, James Madison continue à l'intérieur la politique des bons sentiments.
5) 4 mars 1817 : James Monroe (58 ans)
Originaire de Virginie comme ses prédécesseurs (sauf Adams), avocat comme les trois précédents, il a été ambassadeur en France comme Adams et Jefferson. Il est désigné par le caucus républicain-démocrate du Congrès (le « roi caucus ») pour succéder à Madison à la Maison Blanche.
Le Secrétaire d'État John Quincy Adams définit la politique extérieure du pays pour le siècle à venir : les États-Unis n'interviendront pas dans les affaires européennes et considèreront toute intervention européenne sur le continent américain comme une menace à leur sécurité. Elle reste connue sous le nom de « doctrine Monroe » : en trois mots : l'Amérique aux Américains !
6) 4 mars 1825 : John Quincy Adams (57 ans)
Le fils du deuxième président des États-Unis est désigné par la Chambre des représentants suite à une élection embrouillée (unique cas de ce genre) qui oppose entre eux plusieurs représentants du parti républicain-démocrate. Andrew Jackson obtient le plus grand nombre de voix mais, faute d'une majorité absolue de grands électeurs, il doit céder la place au candidat désigné par le Congrès !
Il s'ensuit la division du parti républicain-démocrate entre le parti démocrate et le parti national républicain et la fin de l'ère « des bons sentiments ».
7) 4 mars 1829 : Andrew Jackson (61 ans)
Général populaire, héros des précédentes guerres, né en Caroline, c'est le premier président issu du peuple et le premier à ne pas avoir participé à la guerre d'Indépendance. Il rénove le parti (républicain) démocrate et inaugure le spoils system ou « partage des dépouilles », qui consiste à changer le personnel politique après chaque élection.
Alexis de Tocqueville visite l'Amérique avec son ami Gustave de Beaumont pendant la présidence de Jackson.
8) 4 mars 1837 : Martin Van Buren (54 ans)
Renonçant à se représenter, Andrew Jackson suggère au parti démocrate de désigner son vice-président Martin Van Buren pour lui succéder. Fils de fermiers néerlandais, c'est le premier président né après l'indépendance. C'est aussi, jusqu'à l'élection de Lincoln, le premier d'une longue série de présidents effacés dont aucun n'effectue plus d'un mandat.
9) 4 mars 1841 : William Harry Harrison (68 ans)
Avec ce vieux général que ses partisans surnomment affectueusement « Tippecanoe », le parti whig remporte pour la première fois les présidentielles. Mais Harrison a eu l'imprudence de prononcer dans un froid glacial un discours d'investiture de deux heures (un record !). Il est victime d'une pneumonie un mois après son entrée en fonction.
(† 4 avril 1841)
Premier président dont le mandat est brutalement interrompu, il est remplacé au pied levé par le vice-président John Tyler qui, sans attendre une décision du Congrès, se rend à la Maison Blanche et prête serment. Ce précédent sera entériné en 1867 par le 15e amendement à la Constitution.
10) 6 avril 1841 : John Tyler (51 ans)
Sous sa courte présidence, Tyler soutient le droit des États du sud à pratiquer l'esclavage, ce qui le coupe du parti whig et conduit à la démission de son gouvernement.
11) 4 mars 1845 : James Knox Polk (49 ans)
Grâce au soutien d'Andrew Jackson et bien qu'inconnu en-dehors du Tennessee, le démocrate James Polk se fait élire face au whig Henry Clay. C'est la première fois qu'un parti regagne la Maison Blanche après l'avoir perdue. L'alternance s'enracine dans les moeurs politiques.
Expansionniste, James Polk obtient du Congrès l'annexion du Texas, négocie à l'avantage des États-Unis la frontière du Nord-Ouest avec le Canada britannique, puis engage une guerre inique contre le Mexique. Conclue par le traité de Guadalupe Hidalgo, elle vaut aux États-Unis d'immenses agrandissements au Sud-Ouest (Californie, Nouveau-Mexique...).
12) 5 mars 1849 : Zachary Taylor (64 ans)
Le général Taylor a mené la guerre contre le Mexique. Candidat du parti whig, il laisse l'initiative au Congrès. Deuxième président à mourir en fonction, il disparaît alors que le débat fait rage pour déterminer si les nouveaux États du Sud doivent pouvoir rester esclavagistes. Lui-même était prêt à maintenir la cohésion de l'Union par la force.
(† 9 juillet 1850)
13) 10 juillet 1850 : Millard Fillmore (50 ans)
Vice-président devenu président de transition, Fillmore édicte un compromis boiteux sur l'esclavage qui lui vaut l'hostilité de son propre parti, le parti whig.
14) 4 mars 1853 : Franklin Pierce (48 ans)
Le débat sur l'esclavage prend un tour violent et passionnel, avec le Kansas-Nebraska Act : à l'initiative du président Pierce (un whig) et du sénateur Stephen A. Douglas (un démocrate), le Congrès autorise le Kansas et le Nebraska à se prononcer sur la légalité de l'esclavage. Il s'ensuit l'explosion du parti whig. Lui succède l'actuel parti républicain, qui préconise l'abolition de l'esclavage. Le nouveau parti, protectionniste et anti-esclavagiste, est surtout représenté dans le Nord.
15) 4 mars 1857 : James Buchanan (65 ans)
Ancien fédéraliste, il rallie le parti démocrate et l'emporte sur le candidat républicain. Le parti whig est marginalisé et le pays s'installe dans le bipartisme que nous connaissons encore aujourd'hui. Président soucieux de la paix civile à tout prix, James Buchanan ne fait rien pour tempérer les revendications des États esclavagistes du Sud.
Lorsque son successeur est élu le 6 novembre 1860 et que la Caroline du Sud fait sécession le 20 décembre suivant, le président, devenu un « canard boiteux », s'interdit toute initiative en attendant l'investiture officielle de Lincoln le 4 mars 1861. Pendant ces douze longues semaines, la situation va considérablement se tendre et rendre la guerre civile quasi-inévitable.
16) 4 mars 1861 : Abraham Lincoln (51 ans)
Élu avec seulement 40% des voix grâce à la division du camp adverse (un record), il conduit avec détermination la guerre contre le Sud sécessionniste. Commandant en chef, il prend d'emblée des initiatives martiales sans requérir l'approbation du Congrès. Celui-ci entérinera ses décisions beaucoup plus tard.
Premier président à être réélu depuis Andrew Jackson, il est aussi le premier à mourir assassiné et ne peut mener à bien la réconciliation nationale après la victoire.
17) 15 avril 1865 : Andrew Johnson (56 ans)
Vice-président aux côtés de Lincoln, il tente de s'opposer au 14e amendement sur les droits civiques, qui accorde la citoyenneté aux Noirs. Cela lui vaut de faire pour la première fois l'objet d'une procédure de destitution (impeachment). La Chambre des représentants le met en accusation le 24 février 1868. Il est acquitté à une voix près mais sort laminé de la procédure.
Pendant les quatre décennies suivantes, jusqu'à l'élection de McKinley, on ne verra à nouveau à la Maison Blanche que des personnalités sans importance, le pouvoir réel revenant au Congrès.
18) 4 mars 1869 : Ulysses Simpson Grant (46 ans)
Commandant en chef des forces nordistes pendant la guerre de Sécession, alcoolique et sans expérience politique, il est néanmoins élu et réélu sans difficulté sous l'étiquette républicaine. Il se montre incapable de sévir contre les brigands et les affairistes qui mettent le Sud à feu et à sang.
19) 5 mars 1877: Rutherford Birchard Hayes (54 ans)
Général de la guerre de Sécession et gouverneur de l'Ohio (républicain), il a aux élections de novembre 1876 4 millions de voix contre 4,3 millions pour son rival démocrate, le gouverneur de New York Samuel J. Tilden.
À sa surprise, il l'emporte néanmoins après plusieurs mois de tergiversations avec 185 grands électeurs contre 184 pour Tilden ! L'embrouille électorale est venue de trois États, la Louisiane, la Caroline du Sud et la Floride (une affaire similaire à l'élection qui a opposé George W. Bush à Al Gore en 2000). Hayes, qui s'est engagé à n'accomplir qu'un mandat, mène une politique résolument conciliatrice avec le Sud, en intégrant un Confédéré dans son gouvernement et en retirant les troupes d'occupation (au détriment des noirs, abandonnés à la vindicte de leurs compatriotes blancs).
20) 4 mars 1881 : James Abraham Garfield (49 ans)
Blessé en gare de Washington le 2 juillet 1881, par un officier déséquilibré qui lui reprochait de ne pas lui avoir fourni un emploi, il meurt quelques semaines plus tard.
Suite à ce drame, le Congrès vote en 1883 la loi Pendleton qui restreint le droit de nomination par le Président aux principales fonctions de l'exécutif. Les autres fonctions sont pourvues sur examen et selon le principe de compétence. C'est oratiquement la fin du « système des dépouilles ».
(† 19 septembre 1881)
21) 20 septembre 1881 : Chester Alan Arthur (50 ans)
Sous la présidence de ce républicain, le Congrès interdit l'immigration des Chinois, des indigents, des fous et des criminels.
22) 4 mars 1885 : Grover Stephen Cleveland (47 ans)
Premier candidat démocrate élu depuis James Buchanan et la guerre de Sécession... et avant Thomas W. Wilson en 1912. Fait unique, il est réélu en 1892 après un intermède de quatre ans.
23) 4 mars 1889 : Benjamin Harrison (55 ans)
Fils du neuvième président, ce républicain bat le démocrate Cleveland avec moins de voix au total mais davantage de grands électeurs (comme George W. Bush en 2000). Il s'affirme comme défenseur des vétérans de la Guerre de Sécession et des Indiens. Il propose également au Sénat d'annexer Hawaï, un point sur lequel son successeur revint.
24) 4 mars 1893 : Grover Stephen Cleveland (55 ans)
Ayant reconquis la présidence après un intermède de quatre ans, ce président démocrate issu de l'Est industriel mène la lutte contre la corruption, fait face à la panique monétaire de 1893 et abaisse les droits de douane, en rupture avec la tentation protectionniste des républicains (vote du « McKinley Tariff » le 1er octobre 1890). Avec lui, l'économie accède au premier rang des préoccupations gouvernementales.
25) 4 mars 1897 : William McKinley (53 ans)
Le républicain McKinley entraîne les États-Unis dans une guerre inique contre l'Espagne, ce qui a pour effet l'occupation des Philippines, de Porto-Rico... et la transformation des États-Unis en pays colonialiste.
Comme d'autres personnalités de l'époque (Sadi Carnot, Sissi...), McKinley est assassiné par un anarchiste.
(† 14 septembre 1901)
26) 14 septembre 1901 : Theodore Roosevelt (42 ans)
Héros de la guerre contre l'Espagne, vice-président du précédent, Theodore Roosevelt reste le plus jeune président des États-Unis. Il met au pas les trusts et poursuit une politique étrangère impérialiste. Il provoque la sécession du Panama en vue de percer un canal dans l'isthme centre-américain et se rend en 1906 dans ce pays pour se rendre compte des travaux (c'est la première fois qu'un président américain voyage à l'étranger dans le cadre de ses fonctions).
Sa médiation dans la guerre russo-japonaise vaut le prix Nobel de la Paix (1906) à ce président adepte de la « diplomatie du gros bâton ». Il avait coutume de dire : « Speak softly and carry a big stick» (« Parlez avec douceur mais portez un gros bâton »).
Sculptées par Gutzon Borglum entre 1927 et 1941 dans une montagne en granit des Black Hills, près de Rapid City (Dakota du Sud), ces célèbres effigies de 18 mètres de haut représentent George Washington (1732-1799), Thomas Jefferson (1743-1826), Theodore Roosevelt (1858-1919) et Abraham Lincoln (1809-1865).
27) 4 mars 1909 : William Howard Taft (51 ans)
Ce juriste fut administrateur des Philippines avant de devenir président. Il maintient la politique des tarifs douaniers élevés et fait voter des lois anti-monopole.
28) 4 mars 1913 : Thomas Woodrow Wilson (56 ans)
Professeur de sciences politiques originaire de Virginie, ce président démocrate entraîne son pays dans la Grande Guerre aux côtés des Français et des Anglais. Cette rupture radicale avec l'isolationnisme traditionnel des États-Unis prépare le pays à son futur rôle de « gendarme du monde ». Idéaliste impénitent, Wilson propose aux pays en guerre un plan de paix en Quatorze points. Mais il échoue à faire ratifier par le Congrès de Washington le traité de Versailles, ce qui a pour effet de compromettre gravement l'application de celui-ci.
29) 4 mars 1921 : Warren Gamaliel Harding (55 ans)
Républicain, Harding est le premier président de la décennie 1920, marquée par une succession de présidents de même tendance, partisans du « laisser-faire » économique, qui mettent en place des gouvernements d'hommes d'affaires.
(† 2 août 1923)
30) 3 août 1923 : Calvin Coolidge (50 ans)
Les présidents d'après la Première Guerre mondiale laissent le souvenir d'une grande médiocrité. L'époque est marquée par l'affairisme, la spéculation et le développement du gangstérisme consécutif à la prohibition de l'alcool par le 18e amendement (1919). Ce sont les « Années folles ». Sous la présidence de Coolidge, le plan Dawes, portant sur les réparations que l'Allemagne doit payer à la France, est adopté.
31) 4 mars 1929 : Herbert Clark Hoover (54 ans)
Issu d'une famille de Quakers, Hoover est le premier président né à l'ouest du Mississipi (dans l'Iowa). Incapable de prendre la mesure de la crise boursière de 1929, ce président persiste à vouloir convaincre ses concitoyens que « la prospérité est au coin de la rue ». Ironiquement, les bidonvilles peuplés de chômeurs sont surnommés les « Hoovertowns ». Sous l'égide des hommes d'affaires, Hoover lance une politique de « coopération » nationale qui essuie un échec cuisant. Il mène également une politique extrêmement protectionniste.
32) 4 mars 1933 : Franklin Delano Roosevelt (50 ans)
D'une énergie peu commune malgré une paralysie partielle consécutive à la polio, ce président, cousin du précédent Roosevelt, restaure la confiance chez ses concitoyens victimes de la crise grâce à sa politique du « New Deal » (Nouvelle Donne) qui voit l'État intervenir pour la première fois comme acteur et investisseur dans l'économie (aides sociales, grands chantiers...). La crise n'est pas finie que le pays doit affronter la menace extérieure. Ménageant son opinion publique, farouchement isolationniste, Roosevelt prépare son entrée en guerre contre Hitler aux côtés des Britanniques.
L'attaque japonaise sur Pearl Harbor lui fournit le prétexte d'entrer enfin en guerre contre le Japon mais aussi et surtout l'Allemagne. Le président meurt victime d'une hémorragie cérébrale quelques jours avant la capitulation de l'Allemagne hitlérienne, au début de son quatrième mandat (aucun président avant ou après lui n'a entamé plus de deux mandats).
(† 12 avril 1945)
33) 12 avril 1945 : Harry S. Truman (60 ans)
Vice-président du précédent, Truman donne l'ordre de lâcher deux bombes atomiques sur le Japon pour obliger ce dernier à la capitulation. À peine la Seconde Guerre mondiale est-elle terminée qu'il doit faire face à la menace soviétique. C'est la guerre froide. Truman lance le plan Marshall en vue de reconstruire au plus vite l'Europe occidentale et de lui éviter de sombrer dans le chaos.
34) 20 janvier 1953 : Dwight David Eisenhower (63 ans)
Commandant suprême des forces alliées en Europe, Eisenhower est élu sous l'étiquette républicaine. Il met un terme à la guerre de Corée et gère tant bien que mal la guerre froide cependant que l'Occident entre dans une période de prospérité sans précédent.
35) 20 janvier 1961 : John Fitzgerald Kennedy (43 ans)
Jeune et séduisant, Kennedy est aussi le premier président catholique des États-Unis. Dès sa prise de fonction, il autorise le débarquement anticastriste de la baie des Cochons préparé par son prédécesseur : c'est un fiasco. Il tient tête aux Soviétiques, lance son pays dans la course à la lune et... met le doigt dans l'engrenage vietnamien.
Son assassinat devant les caméras de la télévision bouleverse la planète. Il est le quatrième président américain victime d'un homicide après Lincoln (1865), Garfield (1881) et McKinley (1901).
(† 22 novembre 1963)
36) 22 novembre 1963 : Lyndon Baines Johnson (55 ans)
Moins séducteur que le précédent mais comme lui coureur de jupons invétéré, Johnson s'empêtre dans le conflit vietnamien et doit relever le défi de l'intégration des Noirs américains, victimes de la ségrégation. Martin Luther King est assassiné en 1968, année cruciale.
Il est le seul président à avoir été investi dans un avion, l'Air Force One, deux heures après l'assassinat de Kennedy. Il a prêté serment devant une juge fédérale, sans pouvoir poser la main sur une Bible faute d'en disposer.
37) 20 janvier 1969 : Richard Milhous Nixon (56 ans)
Quaker de Californie, ce président républicain, ancien vice-président d'Eisenhower et rival malheureux de Kennedy, met fin à la guerre du Vietnam, négocie un traité de désarmement réciproque avec l'URSS et entame un spectaculaire rapprochement avec la Chine communiste, épaulé par son secrétaire d'État Henry Kissinger. Mais ces actions sont occultées par un sombre tripatouillage électoral dans l'immeuble du Watergate. Une procédure d'impeachment déclenchée par le Congrès l'oblige à la démission (cas unique).
(démission le 9 août 1974)
38) 9 août 1974 : Gerald Rudolph Ford (61 ans)
Il a remplacé au pied levé le vice-président Spiro Agnew, contraint à la démission le 10 octobre 1973, ce qui fait de lui le premier président à ne pas avoir été élu (pas même comme candidat à la vice-présidence). Ancienne gloire du cricket, il s'attire la désapprobation des Américains en graciant son prédécesseur pour les délits commis pendant sa présidence. Sa politique économique est placée sous le signe de la lutte contre l'inflation. Dans un contexte d'affaiblissement de la fonction présidentielle, le pouvoir législatif s'affirme face à l'exécutif. Sur la scène internationale, les États-Unis sont en retrait et la détente avec l'URSS se poursuit.
39) 20 janvier 1977 : James Earl Carter (54 ans)
Démocrate originaire de Géorgie et de confession baptiste, profondément croyant et idéaliste, Carter supervise la réconciliation entre Israël et l'Égypte à Camp David, en 1978. Mais sa gestion brouillonne des affaires afghane et iranienne sème le trouble chez ses concitoyens, encore éprouvés par le conflit vietnamien. Paradoxalement, il lance aussi le premier grand programme de réarmement américain depuis des années.
40) 20 janvier 1981 : Ronald Wilson Reagan (69 ans)
Ancien acteur et plus vieux président des États-Unis (avant Donald Trump et Joe Biden), excellent communicant, le républicain Reagan affiche des convictions simples et carrées : anticommunisme, libéralisme... Son slogan favori : America is back (« L'Amérique est de retour »). Dans son discours d'investiture, le 20 janvier 1981, il prononce une formule-clé : In this present crisis, government is not the solution to our problems ; government is the problem, que l'on condense usuellement sous la forme : « L'État n'est pas la solution, l'État est le problème ».
Il inaugure une « révolution conservatrice » fondée sur le retour du religieux et la libéralisation à tout crin de l'économie. Il entraîne aussi l'URSS dans une course aux armements effrénée (« la guerre des étoiles ») et l'oblige à déclarer forfait.
41) 20 janvier 1989 : George Herbert Walker Bush (64 ans)
Vice-président du précédent, Bush, patricien de la côte Est, cueille les fruits de l'implosion du système soviétique mais n'arrive pas à les faire fructifier. Il engage une guerre contre l'Irak qui a pour effet de déstabiliser un peu plus le Moyen-Orient.
42) 20 janvier 1993 : William Jefferson « Bill » Clinton (46 ans)
Premier président né après la Seconde Guerre mondiale, jeune et charismatique, « Bill » Clinton se signale par de beaux succès en matière économique et sociale. Il n'empêche que la postérité ne retiendra peut-être de son double mandat qu'un prénom, Monica !
43) 20 janvier 2001 : George Walker Bush (54 ans)
Fils du précédent président Bush, cet ancien gouverneur du Texas, chrétien « born again », s'appuie sur la droite religieuse et les dirigeants d'entreprises pour se faire élire en 2000 et réélire en 2004. Il est élu en 2000 face au démocrate Al Gore après que la Cour Suprême de Floride a validé sa victoire avec 550 voix d'avance dans cet État dont son propre frère est le gouverneur, heureux hasard !
Chargé de répondre au traumatisme des attentats du 11 septembre 2001, il engage les États-Unis dans une guerre en Afghanistan, entraînant la chute du régime des talibans, puis ouvre un second front en Irak, sur la base d'une accusation sans fondement selon laquelle le régime de Saddam Hussein possèderait des armes de destruction massive.
En héritiers de la « révolution conservatrice » religieuse et ultra-libérale de Reagan, Bush et son équipe estiment que le devoir des États-Unis consiste à répandre la démocratie et le marché dans le monde. Les « neo-cons » dénoncent également le relativisme moral qui prévaut selon eux depuis les années 1960. Leur idéologie rencontre un écho en Europe (Silvio Berlusconi, Nicolas Sarkozy).
Dans les faits, la lutte contre le terrorisme islamiste et la prolifération nucléaire devient l'alpha et l'oméga de leur politique étrangère. À l'intérieur, leurs ambitions sont entravées par l'accroissement du déficit budgétaire, en grande partie dû à l'augmentation exponentielle des dépenses militaires. La fin du second mandat est obscurcie par la crise des subprimes, ces crédits hypothécaires à risque, qui entraîne une crise financière, puis une crise économique gravissime, tandis que les États-Unis cherchent des portes de sortie en Afghanistan et en Irak.
44) 20 janvier 2009 : Barack Hussein Obama (47 ans)
L'élection du 4 novembre 2008 illustre la maturité de la démocratie américaine et montre que les Américains ne sont pas rebutés par la couleur de peau d'un candidat dès lors qu'il est à leurs yeux le meilleur pour la fonction.
Barack Obama est le 5e plus jeune président américain, après Theodore Roosevelt, John Kennedy, « Bill » Clinton et Ulysses Grant. C'est aussi en 2009 le quatrième président à recevoir le Prix Nobel de la Paix, comme avant lui Theodore Roosevelt en 1906, Woodrow Wilson en 1919 et Jimmy Carter en 2002.
45) 20 janvier 2017 : Donald Trump (70 ans)
Milliardaire sans expérience politique, élu contre toute attente face à la démocrate Hillary Clinton (avec deux millions de voix de moins que sa concurrente mais davantage de grands électeurs), il est le président le plus âgé à sa prise de fonction devant Ronald Reagan (69 ans).
Porté à la Maison Blanche par un électorat modeste qui se sent abandonné par l'élite de Washington, il mène une politique brouillonne, attisant à l'intérieur les divisions raciales et, à l'extérieur, dégageant les États-Unis de leurs engagements internationaux. Il réussit toutefois à rapprocher l'Arabie et le Maroc d'Israël et, par sa politique protectionniste et volontariste, relance la croissance économique. La pandémie du Covid-19 va néanmoins balayer ses maigres acquis et lui valoir le 3 novembre 2020 une défaite honorable (74 millions de voix, soit davantage qu'en 2016) qu'il transformera en déroute honteuse par son refus obtiné de s'incliner.
46) 20 janvier 2021 : Joe Biden (78 ans)
L'un des mandats les plus tourmentés qu'ait connus l'Amérique a pris fin avec la victoire du démocrate Joe Biden. Vieux routier de la politique, catholique fervent, ancien vice-président de Barack Obama, le nouveau président des États-Unis met volontiers en avant ses origines irlandaises et s'attire la compassion par les drames de sa vie privée. Sa campagne bénéficie aussi d'un soutien massif des entreprises de Wall Street, lassés par l'imprévisibilité de Donald Trump. Ce dernier bénéficie quant à lui du soutien non moins massif des petits donateurs (moins de 200 dollars).
Fait assez rare, Joe Biden accède à la Maison Blanche avec une majorité dans les deux chambres du Congrès, la Chambre des représentants (présidée par une personne de sa génération, Nancy Pelosi, 80 ans !) et le Sénat. Le visage rayonnant de la vice-présidente Kamala Harris (56 ans), de père jamaïcain et de mère tamoul (Inde), complète le message d'espoir de cette élection...
Les États-Unis
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lizzie Werner (11-06-2017 18:34:32)
Ce n'est pas le père Bush qui a déclenché la guerre contre l'Irak, mais le fils
Willy Neys (24-10-2016 15:55:25)
43 présidents, vu que Cleveland était tant le 22ème que le 24ème...
philippe (02-03-2014 23:12:38)
L auteur annoncé clairement ses preferences et ses detestations : pas très fair, un peu bien pensant
Mais liste exhaustive rt utile merci