Pierre Joseph Proudhon (1809 - 1865)
« La propriété, c'est le vol ! »
Cet aphorisme est tiré d'un mémoire de Pierre Joseph Proudhon : Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherches sur le principe du droit et du gouvernement (1840). En première page de cette publication, la première d'une longue série, le philosophe écrit : «Si j'avais à répondre à la question suivante : Qu'est-ce que l'esclavage ? et que d'un seul mot je répondisse : c'est l'assassinat, ma pensée serait d'abord comprise (...). Pourquoi donc à cette autre demande : Qu'est-ce que la propriété ? ne puis-je répondre de même : c'est le vol ! sans avoir la certitude de n'être pas entendu, bien que cette seconde proposition ne soit que la première transformée ?».
« Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre, ni la science, ni la vertu »
On peut lire dans Idée générale de la révolution au XIXe siècle (1848), un ouvrage du théoricien socialiste et révolutionnaire Pierre Joseph Proudhon : «Être gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n'ont ni titre, ni la science, ni la vertu... Être gouverné, c'est être à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est sous prétexte d'utilité publique et au nom de l'intérêt général être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, concussionné, pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre réclamation, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !» Après l'avènement de la IIe République française en février 1848, la Proudhon est élu député. Mais la rue se soulève en juin contre le gouvernement et celui-ci riposte avec brutalité. A la tribune de l'Assemblée, Proudhon prend la défense des révoltés, ce qui lui vaut un blâme. En décembre 1848, le prince Louis-Napoléon Bonaparte étant élu président de la République, Proudhon s'élève contre lui. Il paie son opposition par la prison et de l'exil en Belgique.