Denys l'Ancien (431 avant JC - 367 avant JC)
« Oderint, dum metuant ! » (en latin)
« Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! » (traduction)
Cette formule est attribuée à Denys l'Ancien, qui gouvernait la cité de Syracuse (Sicile). Elle a été tellement galvaudée qu'il est hasardeux d'en certifier l'origine. L'écrivain romain Cicéron la mentionne dans De Officis LXXVIII.
Les Grecs avaient colonisé la Sicile au début du premier millénaire et certains d'entre eux, les Corinthiens, avaient fondé la cité de Syracuse vers 734 avant JC. La cité fit preuve d'une prodigieuse vitalité qui l'amena à fonder des colonies à son tour. Gélon lui donna l'ascendant sur les Carthaginois par sa victoire d'Himère en 480 avant JC.
Alliée de Sparte pendant la guerre du Péloponnèse, Syracuse fut agressée par Athènes en 413 mais l'expédition tourna au désastre pour les assaillants. Affaiblis, les démocrates de Syracuse abandonnèrent la réalité du pouvoir à un «tyran», Denys l'Ancien. Celui-ci rétablit la grandeur de la cité, assura son hégémonie sur la Sicile et la Calabre (la Grande Grèce) et promut les constructions et les arts.
Comme l'un de ses serviteurs, Damoclès, n'en finissait pas de chanter ses louanges, Denys le fit habiller de façon royale et l'invita à un somptueux festin. Là-dessus, il lui demanda de lever les yeux et Damoclès vit avec effroi une lourde épée suspendue au-dessus de sa tête par un crin de cheval. Il mesura alors la fragilité du bonheur et de la gloire. C'est du moins ce que rapporte Cicéron. Pendant la deuxième guerre punique, Syracuse prit le parti de Carthage contre Rome. Remarquablement fortifiée, elle soutint un siège de trois ans au terme duquel elle perdit son indépendance et vit mourir l'illustre savant Archimède. -