Citations et Mots d'Histoire

Guerres mondiales

Philippe Pétain    (1856 - 1951)

« Courage !... On les aura ! »

Conclusion de l'ordre du jour du 10 avril 1916, signé Pétain.Le maréchal allemand von Falkenhayn a massé autour de Verdun des forces d'artillerie et d'assaut considérables sans éveiller l'attention de l'état-major français. L'attaque commence le 21 février 1916 au fort de Douaumont. Elle est contenue par le général Pétain, qui commande la IIe armée française. Professeur à l'École de Guerre avant le conflit, Philippe Pétain a déjà 58 ans en 1914. Il est tenu en suspicion par l'état-major en raison de sa prédilection pour la défensive et la guerre de positions. Déterminé et économe du sang de ses soldats («Le feu tue !» a-t-il coutume de dire), il va se rattraper à Verdun et gagner une immense popularité. Vingt ans plus tard, l'État français présidé par le même Pétain promulgue une série de lois discriminatoires vis-à-vis des citoyens israélites. L'écrivain Tristan Bernard (1866-1947) quitte alors Paris pour la zone libre en grommelant : Les Allemands, on disait - On les aura, on les aura ! - Eh bien, ça y est, on les a !».


« Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas... »

Affiche de propagande du Maréchal PétainLe 25 juin 1940, quelques jours après l'armistice qui clôt l'invasion française, Philippe Pétain, porté à la tête du gouvernement français, précise dans un discours radiodiffusé son analyse des causes de la défaite et appelle les Français au redressement national (sous occupation étrangère !) : «Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas. Elle demeure votre recours. Elle est la patrie elle-même. Un champ qui tombe en friche, c'est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c'est une portion de France qui renaît. N'espérez pas trop de l'État qui ne peut donner que ce qu'il reçoit. Comptez pour le présent sur vous-mêmes et, pour l'avenir, sur les enfants que vous aurez élevés dans le sentiment du devoir. Nous avons à restaurer la France. Montrez-la au monde qui l'observe, à l'adversaire qui l'occupe, dans tout son calme, tout son labeur et toute sa dignité. Notre défaite est venue de nos relâchements. L'esprit de jouissance détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié. C'est à un redressement intellectuel et moral que, d'abord, je vous convie». Fils de cultivateurs du nord, Pétain cultive la nostalgie rousseauiste d'une France rurale et dans ce discours inspiré par l'intellectuel Emmanuel Berl, annonce un retour à la terre quelque peu anachronique. Des écrivains comme Jean Giono vont relayer cette nostalgie de la France rurale.


« Une bonne messe n'a jamais fait de mal à personne »

Sous l'Occupation, le Maréchal s'oblige à assister régulièrement aux offices religieux, où des enfants l'accueillent en chantant : «Maréchal, nous voilà !». C'est ainsi que lui échappe la formule ci-dessus (*). Bien qu'ayant perdu la foi de son enfance, Pétain, du temps qu'il était officier, se refusait à entrer dans les querelles anticléricales. Comme un membre du cabinet du ministre de la Guerre André lui demandait de dénoncer les officiers assidus à la messe, Pétain lui avait répondu avec ironie : «Me tenant toujours au premier rang des fidèles, je n'ai pas pour habitude de me retourner durant la messe».


« Je tiens les promesses, même celles des autres lorsque ces promesses sont fondées sur la justice »

Philippe Pétain s'est hissé au-dessus de sa condition grâce à la IIIe République naissante. Républicain, laïc et agnostique, voire anticlérical, il reste fidèle à ses origines populaires y compris lorsqu'il devient chef de l'État français sous l'Occupation. Il est d'ailleurs rejoint à Vichy, siège de son gouvernement, par des socialistes pacifistes au premier rang desquels Pierre Laval et René Belin. Ancien dirigeant de la CGT (Confédération Générale du Travail), René Belin fut nommé secrétaire d'État au Travail dans le gouvernement de Vichy. À ce titre, il instaure la Fête du Travail et met au point l'actuel système de retraite par répartition. C'est en présentant cette réforme à la radio, le samedi 15 mars 1941, que le Maréchal prononce la célèbre phrase ci-dessus.

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