Émile Zola (1840 - 1902)
« J'accuse »
Ce titre du journal L'Aurore du 13 janvier 1898 a relancé l'Affaire Dreyfus, provoquée par l'injuste condamnation en 1895 d'un officier de confession israélite, sous l'accusation d'espionnage. L'auteur de l'article, le romancier Émile Zola, passe en justice sous l'accusation de diffamation et s'exile en Angleterre pour échapper à la prison. Dans l'épreuve, sa popularité monte au zénith et il reçoit le soutien de nombreux dreyfusards, écrivains, artistes, hommes politiques (Georges Clemenceau,...). Leur combat marque l'entrée des «intellectuels» en politique. C'est le début d'une tradition d'engagement qui marquera le XXe siècle et ne sera pas exempte de faux-pas éthiques (approbation des procès staliniens dans les années 1930).
« Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude pour le XXe siècle qui va venir »
Cette triste prémonition a été formulée par Émile Zola au temps de l'Affaire Dreyfus.