Jacques Bainville (Gallimard Tel, 2002)
Dans un essai intitulé Les conséquences économiques de la paix (1919), John Maynard Keynes avait dénoncé les réparations imposées à l'Allemagne par le traité de Versailles qu'il jugeait trop lourdes pour être effectivement appliquées. L'économiste britannique surestimait néanmoins les conséquences que cela pourrait avoir sur les équilibres géopolitiques.
Jacques Bainville lui donne la réplique dans un petit essai prophétique : Les conséquences politiques de la paix (1920). L'historien et journaliste français démontre avec brio que les clauses politiques du traité de Versailles contiennent les germes d'un autre conflit. Suite au remodelage de l'Europe centrale, « il reste l'Allemagne, seule concentrée, seule homogène, suffisamment organisée encore, et dont le poids, suspendu sur le vide de l'Europe orientale, risque de faire basculer un jour le continent tout entier », écrit-il, rappelons-le, dès 1920.
Il résume la paix de Versailles dans une formule cinglante et juste : « Une paix trop douce pour ce qu'elle a de dur et trop dure pour ce qu'elle a de doux ».
Voir : Paix bâclée à Versailles
Publié ou mis à jour le : 10/06/2016 09:42:47
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible