Citations et Mots d'Histoire

Le temps des Révolutions

Akhénaton (Amenhotep IV)    (règne : 1379 - 1362 avant JC)

« Que ton aurore est belle à l'horizon du ciel, O Aton vivant, initiateur de la vie! »

Aménophis IV est un pharaon égyptien de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire). Il gouverne aux côtés de sa femme Nefertiti, dont quelques portraits nous ont conservé la beauté.

Il entre en rébellion contre le puissant clergé d'Amon et tente d'imposer le culte d'un dieu unique, Aton. Lui-même prend le nom d'Akhenaton («Splendeur d'Aton») et fonde une éphémère capitale seulement connue sous son nom arabe, El Amarna. Dans cette ville, des temples à ciel ouvert permettent d'adorer le disque solaire (Aton lui-même).

Le culte d'Aton ne survivra pas à son fondateur, lequel nous a légué ce très beau poème mystique, reproduit par l'archéologue James Henry Breasted (1865-1935) :

« Que ton aurore est belle à l'horizon du ciel,
O Aton vivant, initiateur de la vie!
Lorsque tu te lèves à l'Orient,
Tu remplis l'univers de ta beauté.
Tu es beau, grand, éclatant, haut au-dessus de la terre,
Tes rayons embrassent la terre et tout ce que tu as créé.
Tu es Ré et tu les tiens tous captifs,
Tu les unis tous par ton amour
Quoique tu sois loin, tes rayons sont sur la terre.
Quoique tu sois haut, les traces de tes pas sont le jour. »


Jean Jaurès    (1859 - 1914)

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage. »
Source : Discours à la Chambre des députés, 7 mars 1895.

Affiche de 1903 dénonçant le pacifisme de Jean JaurèsLa formule ci-dessus est une réinterprétation libre d'un discours de Jean Jaurès, député socialiste connu pour ses dons oratoires. S'exprimant à la tribune de la Chambre des députés, celui-ci prononce une vigoureuse dénonciation de la société capitaliste, qu'il accuse d'être belliciste par essence, et propose sa vision d'une armée démocratique au service de la paix. Il dit : « Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée, la lutte incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et pour le pouvoir ; tant que cette classe privilégiée, pour se préserver contre tous les sursauts possibles de la masse, s’appuiera ou sur les grandes dynasties militaires ou sur certaines armées de métier des républiques oligarchiques ; tant que le césarisme pourra profiter de cette rivalité profonde des classes pour les duper et les dominer l’une par l’autre, écrasant au moyen du peuple aigri les libertés parlementaires de la bourgeoisie, écrasant ensuite, au moyen de la bourgeoisie gorgée d’affaires, le réveil républicain du peuple ; tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armées entre les peuples. [...] Tandis que tous les peuples et tous les gouvernements veulent la paix, malgré tous les congrès de la philanthropie internationale, la guerre peut naître toujours d’un hasard toujours possible… Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche.) Messieurs, il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, c’est abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie — qui aboutit à la lutte universelle sur les champs de bataille — un régime de concorde sociale et d’unité. Et voila pourquoi si vous regardez non aux intentions qui sont toujours vaines, mais à l’efficacité des principes et à la réalité des conséquences, logiquement, profondément, le Parti socialiste est, dans le monde, aujourd’hui, le seul parti de la paix. » En 1899, l'intégralité du discours est publiée par Charles Péguy dans le recueil Action socialiste. On y retrouve déjà les thèmes qui seront développés en avril 1910 dans L'Armée nouvelle, un essai dans lequel Jaurès propose une alternative à l'armée de conscription. Son plaidoyer internationaliste et pacifiste lui vaut d'être assassassiné à la veille de la Grande Guerre.


Henri Queuille    (1884 - 1970)

« Il n’est pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre. »

Élu corrézien plusieurs fois ministre et Président du Conseil sous la IVe République, Henri Queuille doit sa notoriété posthume à l'aphorisme ci-dessus.

Autant il pouvait se comprendre sous la IVe République quand la croissance économique avait raison de tous les obstacles ; autant il est insupportable dans les crises, quand s'imposent des décisions fortes.

Henri Queuille serait aussi l'auteur d'un autre aphorisme volontiers repris par Jacques Chirac, élu de la Corrèze comme lui : « Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ».


Stephen Decatur    (1779 - 1820)

« Right or wrong, my country ! » (en anglais)
« Qu'elle ait raison ou tort, c'est ma patrie ! » (traduction)

Ce commodore de l’US Navy s’empara en 1804 du nid de pirates qu’était Tripoli (Libye). Mais il est surtout demeuré célèbre pour ses propos d'après-dîner lors d'une soirée de gala à Washington en avril 1816, dans lesquels on voit aujourd'hui l'expression d'un patriotisme aveugle :
« Our Country ! In her intercourse with foreign nations may she always be in the right ; but right or wrong, our country ! ».
« À notre patrie ! En concurrence avec les autres nations, puisse-t-elle être toujours dans son droit ; mais qu'elle soit ou non dans son droit, c'est notre patrie ! » (traduction libre).


Lucius Accius    (-170 - -86)

« Qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent. »
Source : Fragments

Fils d'un affranchi et auteur de tragédies aujourd'hui perdues, Lucius Accius met ces paroles dans la bouche d'Atrée, roi légendaire de Mycènes, père d'Agamemnon et grand-père d'Oreste.


Charles de Gaulle    (1890 - 1970)

« Le 17 juin 1940 disparaissait à Bordeaux le dernier gouvernement régulier de la France. L’équipe mixte du défaitisme et de la trahison s’emparait du pouvoir dans un pronunciamiento de panique. Une clique de politiciens tarés, d’affairistes sans honneur, de fonctionnaires arrivistes et de mauvais généraux se ruaient à l’usurpation en même temps qu’à la servitude. Un vieillard de quatre-vingt-quatre ans, triste enveloppe d’une gloire passée, était hissé sur le pavois de la défaite pour endosser la capitulation et tromper le peuple stupéfait »

Au Caire le 18 juin 1941, lors du premier anniversaire de l'Appel, le chef de la France libre exprime avec le talent oratoire qui est le sien tout le dégoût que lui inspire le gouvernement de la Collaboration.

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