Algérie : 60 ans d'indépendance (1/6)

Les années Ben Bella (1962-1965)

L'Algérie est une passion française. Non seulement par la conquête et 132 ans de présence coloniale mais également depuis le XVIe siècle et ce qu'il est convenu de nommer la « Régence d'Alger ». Et l'on n'en finirait pas d'en trouver mention tout au long de la littérature française de Molière à Bossuet, de Flaubert à Victor Hugo, d'Alexandre Dumas à Maupassant.

Devenue indépendante après plus de sept ans d'une tragique lutte de libération nationale, l'Algérie n'a jamais quitté une place importante dans des débats strictement français avec d'autant plus de vigueur que, par effet mémoriel tout autant que charnel, plus de douze millions de Français conservent un lien particulier avec cet outre-mer si passionnément discuté. Encore faut-il restituer et analyser une histoire plus récente, celle de six décennies d'indépendance avec ses complexités, ses conflits internes, ses problèmes récurrents, ses réussites et ses échecs, si possible loin des lieux communs et des simplifications abusives.

Michel Pierre

Soldats de l'Armée de Libération Nationale pendant la guerre d'indépendance algérienne, 1958, Belgrade, musée d'Art africain. Agrandissement : Infirmière tenant et montrant des papiers à une femme pendant la guerre d'Algérie, 1962.

Histoire de l'Algérie des origines à nos jours, Michel Pierre (Tallandier, avril 2023, 27.5 ?, 704 pages)Voici le premier volet de notre série sur l'Algérie moderne. Viendront ensuite la Génération Boumédienne (1965-1978), La fin des chimères révolutionnaires (1978-1988), La tragédie nationale (1988-1998), Les années Bouteflika (1999-2019) et la période actuelle. L'auteur, Michel Pierre, historien spécialiste de l'Algérie, a publié en 2023 une remarquable Histoire de l'Algérie des origines à nos jours (Tallandier). Elle s’adresse aux Algériens comme aux Français qui ont un rapport charnel ou affectif avec ce pays très proche par l’Histoire comme par la géographie.

Du cessez-le-feu à l'indépendance (mars-juillet 1962)

Entre la signature des accords d'Évian le 18 mars 1962 et la proclamation de l'indépendance le 5 juillet suivant, se déroule une période de plus de trois mois nommée « Exécutif provisoire » où dans un contexte dramatique se met en place la nécessaire translation des pouvoirs entre l'ancienne puissance coloniale et le nouvel État.

Annonce de la constitution du Gouvernement provisoire de la Répoublique algérienne (GPRA), El Moudjahid, 19 septembre 1958.Pour Ahmed Francis, président de cet exécutif en accord avec le FLN et les autorités françaises, les obstacles sont de tous ordres. Ceux dressés chaque jour par l'OAS dont les militants adoptent une stratégie du chaos et ceux issus des luttes internes que l'on devine ou pressent dans les diverses instances représentant les artisans de l'indépendance. Le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) ne fait pas l'unanimité et les dirigeants de l'Armée de Libération Nationale (ALN) depuis la Tunisie et le Maroc lui est majoritairement hostile.

Les combattants de l'intérieur décimés par le plan Challe sont à peine de 10 000 à 15 000 dans les maquis et ne représentent pas une force capable de compter dans les échéances à venir. Le FLN lui-même est partagé de courants divers, ne serait-ce qu'à l'intérieur de la puissante fédération de France.

Les grandes idéologies du milieu du XXe siècle sont présentes dans les débats entre dirigeants du futur État algérien. Du marxisme en ses diverses obédiences à l'islamisme, du socialisme autogestionnaire au nationalisme arabe, du baâthisme au panarabisme. Selon les personnalités, leur origine ou leur formation, on fait référence à Tito ou Nasser, au Coran ou à l'URSS ou à l'esprit de Bandoeng en de subtils dosages où intervient chez certains le souhait d'une coopération maintenue avec l'Occident en général et avec la France en particulier.

D'autres la récusent vigoureusement en souhaitant rompre tout lien avec le monde capitaliste nécessairement néo-colonial. Plusieurs thèmes dominent tous les autres : la volonté révolutionnaire, la lutte anti-impérialiste et surtout l'appartenance à un monde « arabo-musulman » comme matrice ontologique. Dès lors, nombre d'acteurs - et non des moindres - vont quitter la scène. Ne serait-ce que les représentants d'une certaine bourgeoisie nationaliste francophone ou ceux proches du Parti Communiste Algérien dont les préférences pour un État laïc et les processus de l'édification d'une société de progrès ne peuvent s'accommoder de ce qu'ils considèrent comme une régression obscurantiste.

Les Algériens fêtent l'indépendance de leur pays le 5 juillet 1962, INA.fr.

Lendemains de guerre

Lorsque l'Algérie fête son indépendance début juillet 1962 dans une transe de joie, de cortèges, de clameurs, de drapeaux et d'espoirs, tout le pays vit un bouleversement inouï. C'est d'abord le terme d'une guerre de plus de sept ans, la fin des contrôles, des ratissages et des territoires interdits. C'est l'ouverture des camps de regroupement, le retour vers les terres d'origine et les mechtas souvent à l'état de décombres, c'est aussi le lent retour des réfugiés se mettant en marche depuis la Tunisie et le Maroc à travers des espaces souvent minés.

Les Européens quittant l'Algérie en 1962, Fonds Marc Riboud au musée Guimet (Mnaag) à Paris.C'est également le temps de la vengeance contre les supplétifs de l'armée française au nom générique de harkis en une effroyable sarabande d'innommables tueries. Une vengeance souvent issue des combattants de la dernière heure, ces « marsiens » prenant les armes au lendemain des accords d'Évian et du cessez le feu et qui s'en prennent aussi, comme à Oran le 5 juillet 1962, à des civils européens enlevés, massacrés et disparus par centaines. Le départ de centaines de milliers de ces Européens signifie aussi la possession d'un butin considérable en appartements, véhicules automobiles et bien divers qui apparaissent comme la juste compensation de la lutte de libération nationale.

Le nouvel État peut aussi s'appuyer sur des infrastructures modernes et en bon état laissées par le colonisateur en terme de routes, ports et aéroports, barrages hydrauliques, quartiers urbains nouveaux, chemins de fer, réseau électrique dont le plan de Constantine décidé par le général de Gaulle en 1958 avait donné un élan exceptionnel.

Pour les Algériens, c'est aussi le temps du deuil et des souffrances à mettre en récit. La lutte a fait plus entre 300 à 400 000 victimes dont 120 000 combattants. Chacun sait qu'une partie d'entre elles proviennent d'affrontements internes, ne serait-ce que liés à la lutte inexpiable entre le MNA et le FLN.

Pas question pourtant d'évoquer ce qui ne relève pas d'un discours unanimiste d'une lutte portée par un peuple indivisible, vainqueur de la troisième puissance militaire du monde en le payant d'un million de martyrs tel que le chiffre commence à s'imposer avant de passer plus tard au chiffre canonique d'un million et demi. Rien que de très classique dans la construction d'un roman national. Comme l'écrivait Flaubert « sans l'imagination, l'histoire est défectueuse »

« Une meute de loups »

L'expression est de Ferhat Abbas évoquant la situation de l'Algérie à l'été 1962 en « animal blessé entouré d'une meute de loups aiguisant leurs crocs. Chacun voulait un morceau ». Celui qui fut l'un des artisans de la lutte nationale ne peut que constater une situation désastreuse que le journal Le Monde du 27 juillet 1962 qualifie de « saccage de la libération d'un peuple par des dirigeants apparemment inconscients de leurs responsabilités »

Fehrat Abbas, Paris, BnF, Gallica. Agrandissement : Benyoucef Benkhedda en 1962.D'une part existe un Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) dont le président depuis août 1961, Benyoucef Ben Khedda, a été élu par les membres du Comité National de la République Algérienne (CNRA), forme de parlement en exil. C'est lui qui, le 3 juillet (véritable date de l'indépendance) à Alger et en provenance de Tunis reçoit un accueil enthousiaste et défile dans une capitale en liesse avant que ne soit décidé symboliquement de fixer le jour de l'indépendance deux jours plus tard en rappel de la prise d'Alger par la France le 5 juillet 1830. Et ainsi clore, terme à terme, 132 ans de présence coloniale.

Face à ce pouvoir civil soutenu par la Fédération de France du FLN et par les djounouds des wilayas II (Nord-Constantinois) , III (Kabylie) et IV (Algérois) et de la zone autonome d'Alger se dresse un adversaire redoutable. Celui de l'État Major Général (EMG) et de son chef le colonel Houari Boumédiène auquel s'est rallié l'un des principaux chefs historiques du FLN et ancien détenu en France, Ahmed Ben Bella. Bientôt surnommé le « clan d'Oujda » car installé dans cette ville de l'ouest, proche de la frontière marocaine d'où affluent les troupes d'une ALN bien équipées, celui-ci reçoit la soutien de la wilaya V (Oranie) mais aussi à l'est, en lien avec l'ALN stationnée en Tunisie, celle de la wilaya I (Aurès-Nemencha).

Clan d'Oujda en 1958, photo Yves Courrière. 1-Commandant Bouteflika (alias Abdelkader El Mali) ; 2-Colonel Boukharouba (alias Boumédiène) ; 3-Colonel Ali Kafi ; 4-Colonel Boussouf (alias Si Mabrouk) ; 5-Colonel Mostafa Benaouda ; 6-Colonel Boudghène (alias Lotfi) ; 7-Commandant Rouai (alias Toufik) ; 8-Commandant Rachid (alias Mostghalemi) ; 9-L'ambassadeur Laâla ; 10-Mohamed Boudaoud (alias Mensour). En arrière-plan : des cadres et des militants.

Les affrontement deviennent inévitables alors que le pays semble se déliter avec la multiplication de pouvoir locaux et que deux autres chefs historiques, Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf gagnent la Kabylie où ils créent une Comité de liaison et de défense de la Révolution (CLDR) avec l'appui des combattants de la wilaya IV.

Une lutte fratricide en multiples épisodes fait des dizaines de morts avant que ne l'emporte un sursaut populaire aux cris de Sebâa S’nine Barakat («  Sept ans, ça suffit ! »). Le GPRA se dissout, les opposants à Ben Bella et Boumédiène, seuls vrais détenteurs d'un pouvoir armé renoncent ou se rallient.

En Octobre 1962, le Président du Conseil algérien, Ahmed Ben Bella est reçu à la Maison Blanche par le Président américain John Kennedy. Agrandissement : Ben Bella et Fidel Castro à la Havane le 20 octobre 1962.Une assemblée constituante de 196 candidats en une liste unique est élue à une écrasante majorité. Elle donne naissance à la République algérienne qui se voit adjoindre les termes démocratique et populaire. Certains qui auraient voulu y adjoindre le qualificatif d'islamique ne sont pas suivis. L'assemblée porte à sa tête Ferhat Abbas puis désignes Ben Bella comme président du Conseil des ministres.

Le 8 octobre 1962, l'Algérie devient le 109e pays membre des Nations-Unies. Pour l'occasion, Ben Bella se rend aux États-Unis, rencontre chaleureusement Kennedy dont il se souvient, qu'alors sénateur, il avait soutenu dès 1957 la cause algérienne. Mais toujours dans le symbole d'un nationalisme fervent, se voulant « non aligné » il gagne ensuite à Cuba où l'attend un accueil enthousiaste de Fidel Castro. Ce que les autorités américaines goûtent alors modérément.

Ben Bella au pouvoir

Le nouvel homme fort de l'Algérie est alors âgé de cinquante ans. D'origine marocaine, né en 1912 à Maghnia en Oranie, il a été sergent-chef au 5e régiment de tirailleurs marocains et participé à la campagne d'Italie. Il aime à dire avoir été décoré de la Croix de guerre avec palme par le général de Gaulle lui-même le 9 novembre 1944 (le décret est effectivement de cette date).

Ahmed Ben Bella interrogé dans les locaux de la DST à Alger, le 22 octobre 1956. Agrandissement : de gauche à droite : Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Hocine Aït AhmedSon engagement dans la lutte de libération est une conséquence de la sanglante répression de l'émeute de Sétif en mai-juin 1944. Devenu adepte du combat armé, arrêté, il est condamné à sept ans de prison en 1950. Il s'évade deux ans plus tard et gagne Le Caire où, aux côtés d'Hocine Aït Ahmed et Mohamed Khider, il fonde la délégation extérieure du FLN après le déclenchement de l'insurrection le Ier novembre 1954.

Devenu l'un des dirigeants historiques de la lutte, il est capturé avec ses compagnons à l'issue du détournement, par l'armée de l'air française, de l'avion qui les menait de Rabat à Tunis en juillet 1956. Détenu en France, il symbolise une figure importante de la lutte.

Délégation des principaux dirigeants du FLN après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'Armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire. De gauche à droite : Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mostefa Lacheraf, Mohamed Khider.

Lors de la création du GPRA en septembre 1958 au Caire, il est nommé Vice-Président et Ministre d'État tout comme ses compagnons de captivité, Mohammed Khider, Hocine Ait Ahmed et Mohammed Boudiaf. Leur poids politique préservé même s'ils ne peuvent exercer leur fonction, leur assure, l'indépendance venue, un rôle important. C'est dans ce contexte que Ben Bella, au contraire des autres dirigeants historiques, accepte de faire alliance avec le colonel Boumédiène et accède au pouvoir.

Ahmed  Ben bella et Houari Boumédienne en 1962. Agrandissement : Gouvernement algérien de 1962 (Ben bella est assis au centre).Le pays dont il prend les rênes à l'automne 1962, sous la haute vigilance de son mentor, affronte des problèmes considérables. Le départ massif des Européens a désorganisé l'économie, l'administration, la Santé, l'Éducation et la gestion des infrastructures. Le pays ne possède pas d'élites propres pour faire face à la situation, du fait de la guerre, mais aussi des hauts fonctionnaires et cadres formés par la France qui, redoutant d'être marginalisés pour n'avoir pas adhéré à la lutte de libération, choisissent l'exil.

Fort heureusement pour le pouvoir algérien, les rendements de l'activité agricole de 1962 sont bons et la rentrée scolaire se passe dans des conditions acceptables grâce au renfort conséquent d'un premier flux de coopérants, essentiellement français

Ben Bella a pu compter sur l'ancienne puissance coloniale. Le général de Gaulle n'a nul intérêt à voir sombrer le nouvel État d'autant que les accords d'Évian ont prévu la libre circulation des ressortissants des deux pays. Accueillir des travailleurs algériens dont l'économie française des « Trente Glorieuses » a encore besoin est une chose, faire face à l'immigration massive d'une population paupérisée en est une autre.

Par ailleurs, la France entend conserver dans des conditions sereines, ses intérêts au Sahara essentiellement pour y poursuivre des essais nucléaires et des essais en vol de missiles balistiques. Elle souhaite également maintenir un lien économique fort avec l'Algérie sans oublier une coopération culturelle et une influence linguistique maintenant le pays, comme ses voisins tunisien et marocain, dans sa sphère d'influence. Non sans habileté, le gouvernement de Ben Bella sait aussi obtenir d'autres soutiens.

Bien évidemment, l'Algérie indépendante conforte ses liens avec le « bloc socialiste », URSS, démocratie populaires de l'est européen, Yougoslavie, Chine dont l'appui n'avait jamais manqué dans les années de la lutte de libération nationale. Pour autant et même dans un contexte de guerre froide, le pays ne rompt pas avec les États-Unis dont on rappelle le soutien diplomatique à l'ONU du temps de la guerre.

Par le peuple et pour le peuple

Ben Bella et le gouvernement algérien ne sont pas seulement des dirigeants nationalistes, ils se veulent aussi des leaders révolutionnaires prônant le socialisme, ce qui implique des décisions économiques passant par la nationalisation des moyens de production, la réforme agraire et la désignation d'un ennemi de classe, la bourgeoisie urbaine et les propriétaires fonciers qu'ils soient Européens aux droits protégés par les accords d'Évian ou Algériens.

Politiquement et toujours dans une optique révolutionnaire, le régime est celui d'un parti unique relayé par un syndicat tout autant omniprésent et une multitude d'associations satellites. D'un point de vue international, il s'agit de prôner la lutte anti-impérialiste tout en se réclamant de l'esprit de Bandoeng et du non-alignement.

Maurice Shenk, Curt Nussbaum, Sanford Kauffman avec un maçon algérien travaillent sur un projet de logement en Algérie, 1962. Agrandissement : des hommes pendant une pause de travail, Archives de l'Église mennonite des États-Unis. Après une première vague de saisies sommaires de terres appartenant aux Européens relevant d'une forme de jacquerie paysanne et bientôt actée, le gouvernement de Ben Bella poursuit une réforme agraire impliquant une forme de nationalisation des terres. À la mi-mars 1963, la moitié des deux millions d'hectares appartenant à plus de 400 gros propriétaires passent à des comités de gestion.

Rapidement, le processus de nationalisations s'étend à tous les secteurs de l'économie, des plus essentiels aux plus dérisoires, jusqu'aux hôtels, aux cinémas et aux petites entreprises. Sans toutefois que soit touché ce qui relève des hydrocarbures et de certaines usines à forts capitaux français venant de métropole.

Ces décisions font décroître la population européenne encore sur place et qui aurait été prête à participer au destin d'une Algérie nouvelle. En 1964, ne demeure plus en Algérie que 150 000 français nés dans le pays avant l'indépendance, chiffre passant à 90 000 deux ans plus tard. Il faut dire que n'ayant plus de rôle économique à assumer, cette minorité comprend très vite qu'elle n'a plus le moindre avenir sur place. Ne serait-ce que par une intégration qui lui est totalement déniée.

Être Algérien

Ben Bella et nombre de dirigeants algériens - mais pas tous - n'ont jamais envisagé le maintien en Algérie d'une minorité européenne. Ben Bella considère que, selon ses mots, un Français, qui a vécu pendant des années « dans un état psychique, ne peut pas accepter l’état d’une Algérie libre où il n’est plus psychiquement et socialement ce qu’il était ; sa constitution ne peut pas accepter ça ». Comme il l'a plusieurs fois rapporté, il ne peut concevoir des centaines de milliers d'Européens adhérant à une Algérie socialiste, révolutionnaire et anti-impérialiste.

Ahmed Ben Bella, s.d. Agrandissement : Vue intérieure du château de Champs-sur-Marne.Lors d’un entretien au château de Champs-sur-Marne, le 13 mars 1964, avec le général de Gaulle qui s’inquiétait de l’effritement de la communauté française en Algérie et du non-respect des accords d’Évian, Ben Bella, toujours selon ses dires, lui aurait répondu : « Les accords d’Évian, ce n’est ni le Coran ni la Souna, nous allons les changer, parce qu’ils ne peuvent être acceptables. »

Pour autant, le régime de Ben Bella se fait accueillant aux « Pieds-Rouges », ces militants ayant lutté en France contre la guerre d'Algérie et pétris de convictions révolutionnaires, venant pour les plus formés, du Trotskisme et de la IVe Internationale. Ils accompagnent son parcours politique et ses options révolutionnaires. À ce corpus idéologique, Ben Bella ajoute sa volonté d'appartenir au monde arabe et à la Ouma musulmane.

Tout cela se retrouve dans les textes fondateurs du nouvel État et le marque encore aujourd'hui que ce soit par un premier code de la nationalité et une première constitution de 78 articles adoptée le 28 août 1963 par 169 voix contre 23 des membres de l'Assemblée nationale constituante.

Il y est précisé que l'Algérie est « partie intégrante du Maghreb arabe, du monde arabe et de l’Afrique » et prend pour devise « Révolution par le peuple et pour le peuple ». L’article 4 stipule que l’« islam est la religion de l’État », que le président de la République doit être « musulman, algérien d’origine ».

Parmi les rares à s'opposer à l'instauration de l'islam comme religion d'État, figure Mostefa Lacheraf, universitaire militant nationaliste de la première heure, capturé lors du détournement d’avion d’octobre 1956, ancien membre du CNRA et rédacteur en chef d’El Moudjadid pendant les premiers mois de l’indépendance. Il considère que l'islam est lié « à une civilisation rurale archaïque » et qu'il « peut servir de frein à la modernisation du pays ». Il estime également que « les forces conservatrices vont s’appuyer sur la religion pour perpétuer des mœurs rétrogrades en ce qui concerne la famille, la condition féminine et les rapports dans la société. »

Dans la nouvelle constitution, le FLN est considéré comme « parti unique d’avant-garde » qui « définit la politique de la nation », « éduque et encadre » les masses tout en les guidant « pour la réalisation de leurs aspirations » avec pour tâche d’édifier le socialisme. C’est aussi le parti qui propose les noms des représentants devant être élus à l’Assemblée nationale.

Une autre opposition et non des moindres s'est dressé contre ces articles. Ferhat Abbas, président de l'assemblée Constituante démissionne en refusant de cautionner un futur régime livré à des cadres du FLN qu'il considère « budgétivores et profiteurs ». Il voit le pays livré à « des robots, des opportunistes et des courtisans » susceptibles d'« engendrer des activités subversives, des coups d'État et des complots ». Et il ajoute : « À vouloir un "régime fort" on ouvre la voie à la subversion et au désordre ».

Pour Ben Bella et les siens, ces critiques ne peuvent être de mise et en août 1964, Ferhat Abbas est placé en résidence surveillée dans le sud du pays tout comme Abderahlane Farès, ancien président de l'Exécutif provisoire, autre figure de cette bourgeoisie nationaliste, particulièrement honnie par Ben Bella, lequel doit aussi faire face à des maquis armés en Kabylie liés à un Front des forces socialistes (FFS) fondé par Hocine Aït Ahmed. Arrêté, condamné à mort, celui-ci parvient à s'évader et à gagner la Suisse d'où il anime une opposition extérieure.

Face à ces diverses oppositions, Ben Bella sait s'assurer du soutien des anciens combattants de la guerre de libération, des moudjahidines, fidayyines et moussebilines. Une loi du 31 août 1963 leur attribue une carte dotée de multiples avantages et délivrée par des commissions locales composées de trois délégués, l'un du FLN, l'autre de l'ALN et le troisième d'un élu de la municipalité du postulant. Une carte très recherchée car donnant accès à des licences de cafés, de taxis, de débits de tabac, de salons de coiffure et autres fonds de commerce qui permettent bien d'autres avantages dont celui d’être logé prioritairement.

De même, afin de satisfaire aux préceptes de la religion, la consommation d'alcool, tolérée aux étrangers est prohibée pour les Algériens comme le précise un décret du 4 janvier 1963 : « Les Algériens pris en flagrant délit de consommation d’alcool ou de boissons alcoolisées seront poursuivis devant les tribunaux de simple police dans le cadre de la législation sur l’ivresse publique. » En cas de récidive, le contrevenant peut être condamné à une peine de prison.

S'inscrivant dans le même courant, l'association Al Quiyam al-islamya (« Les Valeurs islamiques ») lors d'un grand meeting à la Maison du Peuple d'Alger le 5 janvier 1964 dénonce les influences étrangères en général et françaises en particulier. Ses adhérents exigent que les emplois soient réservés aux seuls musulmans et que les magasins soient fermés à l'heure des prières.

Trois mois plus tard, lors du congrès du FLN, le cheikh Bachir el-Ibrahimi, président de l'association des oulémas musulmans d'Algérie s'en prend au marxisme considéré comme trop influent dans l'entourage de Ben Bella : « Les gouvernants ne paraissent pas comprendre que les fondements théoriques de leur action doivent être puisés, non dans des doctrines étrangères, mais dans nos racines arabo-islamiques ».

De nombreuses critiques sont également faites, plus ou moins en sourdine, sur l'importance dans l'armée des anciens officiers déserteurs de l'armée française, les « DAF » soupçonnés d'être une forme de cinquième colonne liée à un mythique Hizb Franca, un « parti de la France » fantasmagorique à l'origine de croyances complotistes et de raisonnements paranoïaques destinés à un bel avenir.

Une nouvelle relation avec la France

La réalité des relations avec la France est beaucoup plus simple et continue de s'inscrire dans les diverses voies de la coopération. Certes, le gouvernement du général de Gaulle doit affronter le mécontentement de l'ensemble des Algériens lors des essais nucléaires souterrains en galerie effectués sur le site d'In Ecker au nord de Tamanrasset les 18 mars, 30 mars et 20 octobre 1963.

De 1961 à 1966  eurent lieu les essais souterrains à In Ecker, dans le sud algérien.Symboliquement, de telles expériences réalisées par une puissance étrangère à l'intérieur des frontières d'un État souverain suscitent une hostilité générale que la diplomatie française s'emploie à combattre. Tâche sans cesse renouvelée car la France procède, sur ce même site à trois nouveaux essais en 1964, quatre en 1965 et un dernier le 16 février 1966.

Il est alors fort utile que la France puisse mettre en avant le montant de ses aides, l'engagement des entreprises françaises dans le développement du pays, la construction de barrages et d'usines, les investissements dans le domaine des hydrocarbures qui, il est vrai, assurent 37% de sa consommation annuelle.

Pour ce qui est de l'enseignement, l'Office universitaire et de coopération franco-algérienne (OUCFA) gère 600 classes primaires, des dizaines de collèges, huit lycées avec un total de 1 500 enseignants au service d'un cursus entièrement calqué sur la France et dont profitent les enfants de la nouvelle classe dirigeante en formation : l’enseignement algérien stricto sensu bénéficie en 1963, au titre de la coopération, de 10 500 instituteurs, 1 150 professeurs du secondaire et 850 professeurs d'enseignement supérieur.

À cette même date, sur les 100 000 fonctionnaires de l'administration algérienne, près de 14 000 viennent de France. Un pourcentage qui se maintient les années suivantes. Par ailleurs, la France continue d'accueillir de forts contingents de travailleurs immigrés soit environ 500 000 hommes dont une majorité originaire de Kabylie.

Le président égyptien Gamal Abdel Nasser et le président algérien Ahmed Ben Bella visitent Alger après l'indépendance de l'Algérie. Agrandissement : les présidents Ben Bella, Nasser et Bourguiba en 1963.Comparativement, les coopérations issues d'URSS, de Chine, des démocraties populaires et des États-Unis sont de moindre ampleur mais elles participent toutes d'une aide fondamentale à la naissance de la jeune nation algérienne. Une jeune nation qui, par ailleurs, s'emploie à soutenir tout mouvement de libération en lutte contre les dernières dominations coloniales en Afrique, tout particulièrement celles du Portugal. Enfin, se voulant puissance arabe, l'Algérie accueille avec enthousiasme le président Nasser lors d'une visite officielle mémorable le 4 mai 1963.

Par contre, la situation n'a cessé de se dégrader avec le proche voisin marocain qui, fort du soutien apporté à la lutte pour l'indépendance algérienne, souhaite entreprendre des négociations sur le tracé des frontières entre les deux pays. Un problème évoqué, avant l'indépendance, lors d'une rencontre entre le jeune roi Hassan II et Ferhat Abbas, alors président du GPRA le 6 juillet 1961.

À l'issue de l'entretien, il est précisé que « Le Gouvernement provisoire de la République algérienne reconnaît le problème territorial posé par la délimitation imposée arbitrairement par la France entre les deux pays qui trouvera sa solution dans des négociations entre le gouvernement du royaume du Maroc et le gouvernement de l’Algérie indépendante. À cette fin, les deux gouvernements décident la création d’une commission algéro-marocaine qui se réunira dans les meilleurs délais pour procéder à l’étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébines. »

L'indépendance advenue, il n'est plus question de modification du tracé des frontières. Ce qui mène à plusieurs incidents à l'été 1963 avant que n'éclate un véritable conflit armée à la mi-octobre. Mieux équipée, l'armée marocaine remporte quelques gains territoriaux face à un élan nationaliste algérien qui oppose son « unité révolutionnaire » face aux « dirigeants féodaux » d'un « régime médiéval ».

Ce régime est d'autant plus associé aux « crimes de l'impérialisme » que l'on sait l'Occident plutôt en soutien d'Hassan II alors que l'Algérie reçoit un fort appui du bloc socialiste, ainsi de Cuba rassemblant un corps expéditionnaire destiné à combattre aux côtés de l'armée algérienne.

Face à ce conflit fratricide, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), créée à Addis-Abeba le 25 mai précédent se mobilise pour un cessez-le-feu effectif le 4 novembre 1963 en figeant une ligne de front proche de celle du début des hostilités non sans avoir fait environ 800 victimes algériennes et plusieurs dizaines marocaines.

L'année suivante, non sans débats, l'Organisation proclame l'intangibilité des frontières coloniales appliquée à tous les pays nouvellement indépendants selon le principe de l'uni possidetis juris (« vous posséderez ce que vous possédiez déjà ») issu du droit romain. Une résolution adoptée le 21 juillet 1964 proclame que « tous les États membres s'engagent à respecter les frontières existant au moment où ils ont accédé à l'indépendance ».

En janvier 1959, le Maroc et l'Algérie signent les traité d'Ifrane « de fraternité, de bon voisinage et de coopération » devant « établir une paix permanente pour les siècles à venir ».

Quartier général du 2ème bataillon, base Est, frontière algéro-tunisienne, vers 1957. De gauche à droite : Tahar Zbiri, Mohamed Chebila, Aek Laribi, Djelloul Khatib et Said l'Indochine. Agrandissement : Tahar Zbiri, Khelladi Nouredine et des officiers Aurès, vers 1965.

Désenchantement

Se voulant un chef charismatique, Ben Bella est le zaïm jouissant d'une forme de ferveur populaire qui s'érode quelque peu au fil des années. Il n'a pas su rassembler autour de lui une équipe soudée au service d'une politique cohérente. Velléitaire, il peut changer d'avis et de méthode tout en improvisant autour des mots magiques touchant à la révolution, au socialisme, à l'identité arabo-islamique, au peuple, à la paix et à la prospérité.

Ben Bella sait se faire applaudir des foules lorsqu'il se propose d'envoyer au « hammam du peuple » la bourgeoisie des notables « pour leur faire perdre leur graisse » mais il se coupe ainsi des entrepreneurs victimes de nationalisations abusives. Souhaitant donner « une petite cuillère à chacun plutôt qu'une louche à quelques uns », il fragilise l'agriculture avec un monde rural confronté à un marché intérieur désorganisé et à des débouchés extérieurs qui se réduisent.

Seuls, parviennent à une médiocre aisance des dizaines de milliers de permanents du FLN, constituant une bureaucratie d'État de plus en plus envahissante. Émerge aussi une classe dominante sachant profiter de passe-droits, de privilèges claniques, de lambeaux juteux du butin colonial alors que commence à se profiler les contours d'une économie grise destinée à un bel avenir.

Les comités de gestion des exploitations agricoles issues de la colonisation et considérées comme « bien vacants », soit 1 300 000 hectares début 1963, mènent souvent des politiques erratiques alors que manquent techniciens, mécaniciens pour tracteurs et engins agricoles, comptables et agronomes. Même lorsque la production se maintient, la mise sur le marché par un Office national de la commercialisation (Onaco) dépendant du ministère de l'Agriculture est souvent désastreuse. Les tonnes de tomates qui pourrissent au bord des champs de la Mitidja sont expliquées par une « surproduction agricole » et non par des défaillances de circuits commerciaux peu fiables.

Que ce soit dans l'agriculture ou dans la production de biens ou de services, les nationalisations confiées à des comités de gestion mènent à un désastre que les mots magiques de « réalité de la révolution algérienne par l'action spontanée et consciente des masses laborieuses » selon les mots de Ben Bella ne parviennent plus à cacher.

Le « socialisme spécifique » s'avère incapable de faire face à de nombreux problèmes dont ceux de la croissance démographique et de la création d'emplois ne sont pas les moindres. Face aux difficultés, Ben Bella accuse des maux du pays les « néocoloniaux » et les « féodaux » . Les difficultés ne font qu'accentuer son goût du pouvoir appuyé sur un parti unique et des ministres aux ordres. Il est tout à la fois Président de la République, chef du gouvernement, chef suprême des forces armées, ministre des Finances, de l'Intérieur, de l'Information et secrétaire général du FLN.

Cette boulimie doublée d'une gestion erratique des affaires de l'État font grandir une opposition, tout particulièrement au sein de l'Armée nationale populaire (ANP) qui a succédé à l'ancienne Armée de libération nationale (ALN) et que le colonel Houari Boumédiène transforme peu à peu en armée professionnelle.

Bénéficiant de crédits importants, de la coopération soviétique, mais aussi d'appuis occidentaux pour sa formation et son équipement, cette armée gagne en esprit de corps et en cohésion. Avec des soldes convenables pour les soldats et des avantages réels pour les officiers, elle est dévouée à son chef et à l'état-major qu'il constitue autour de lui.

Elle s'estime héritière de la lutte de libération nationale, se veut progressiste et moderniste et se considère comme garante d'une forme de concorde sur le plan intérieur tout en faisant preuve d'un nationalisme sourcilleux. Elle n'est cependant pas un corps coupé du pays et ses gradés savent s'insérer dans un univers économique où le carcan des règlements et des contraintes peut laisser place à de multiples opportunités.

Au printemps 1964, des rumeurs de désaccord entre Ben Bella et Houari Boumédiène se font de plus en plus fréquentes avec de nombreuses divergences de vue sur la politique à mener. Le président algérien n'imagine pas que celui qui l'a porté au pouvoir puisse le remplacer et comme pour se prémunir de toute tentative en ce sens, il ne cesse de tenter d'affaiblir son importance politique.

Mais il ne mesure pas combien les cadres de l'armée et le monde des casernes constituent désormais une force quasiment monolithique. Le colonel Boumédiène refuse ainsi d'assister aux réunions de commission préparatoires du proche congrès du FLN face au refus de Ben Bella de reconnaître à l'ANP une forme d'autonomie non soumise à des ingérences extérieures, fussent-elles du « peuple » .

Boumédiène sait pouvoir compter sur deux ministres importants, Bouteflika, ministre des Affaires étrangères, et Medeghri, ministre de l'Intérieur. La tension augmente à l'été lorsque Ben Bella provoque la démission de ce dernier en rattachant à la Présidence des services dépendants de son ministère. Continuant dans la même voie, Ben Bella réduit aussi des attributions d'autres ministres proches de Boumédiène qui se serait exclamé en décembre 1964 : « Ben Bella va tous nous éliminer ».

La rupture intervient lorsque Ben Bella déclare vouloir prendre également en direct le portefeuille des Affaires étrangères. Une conjuration d'officiers supérieurs se met en place avec d'autant plus de facilité que Ben Bella n'imagine pas qu'on puisse le destituer, alors qu'il est persuadé d'être le chef charismatique d'un peuple à sa dévotion.

De plus, s'approche le jour de son sacre international, celui de la tenue à Alger de la seconde conférence afro-asiatique, dix ans après la réunion historique de Bandoeng. Il doit la présider et recevoir des chefs d'État du monde entier et des dizaines de délégations pour le 26 juin 1965. Les conjurés ont compris qu'ils doivent intervenir avant cette date et fixent à la nuit du 18 au 19 juin, une arrestation et une destitution prévues pour se dérouler, si possible, sans effusion de sang.

Tout se passe comme prévu. Boumédiène a confié aux plus hauts gradés de l'armée le soin de mettre Ben Bella aux arrêts sous l'inculpation de haute trahison. Ce qui est fait sans coup férir au soir du 18 juin par le colonel Tahar Zbiri, chef d'état-major de l'armée. La radio, la télévision et les sièges de journaux sont militairement occupés, le président de l'Assemblée nationale populaire arrêtée ainsi que quelques ministres. Dans les rues d'Alger, au matin, nul n'est vraiment surpris de voir des chars dans les rues car se déroule à cette période le tournage du film La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo nécessitant la présence de véhicules militaires et de blindés dans les rues de la capitale.

Au matin du 19 juin, la radio algérienne annonce l'événement et ne ménage pas le président déchu accusé de « calculs sordides » et d'« amour morbide du pouvoir ». Il lui est reproché la « mauvaise gestion du patrimoine national » et la « dilapidation des deniers publics ». Il est décrit comme démagogue, menteur, anarchique et instable.

Pour le remplacer, la radio annonce la création d'un Conseil de la révolution et pour éviter le terme de coup d'État, est utilisé celui de « redressement révolutionnaire ». Kaïd Ahmed porte-parole du nouveau pouvoir évoque « la destitution d’un homme qui a bouffé tout le monde. [...] Il s’est substitué à tout, au parlement, au comité central, aux institutions, à la justice ».

Le coup d'État suscite peu de manifestations d'hostilité, si ce n'est des rassemblements spontanés à Alger, Oran, Annaba… Souvent menés par des étudiants et les éléments les plus politisés de la gauche algérienne, ils sont dispersés, les meneurs arrêtés avec des centaines d'arrestations conduites de manière brutale et parfois suivies d'exactions et de tortures. L'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) est dissoute et nombre de conseillers étrangers du précédent régime sont expulsés.

Publié ou mis à jour le : 2024-08-29 18:35:23

Voir les 5 commentaires sur cet article

testounet (03-06-2024 08:56:13)

et ce n'est pas fini ....

Kourdane (05-02-2024 11:36:21)

Ben Bella a trompé tout le monde et c’est lui qui a instauré les prémisses de l’islamisme. En 1971 lors de mon premier voyage en Algérie, les tensions étaient perceptibles à ALGER, elles ne... Lire la suite

Marcorel (24-11-2023 17:12:11)

Je ne saurais trop que conseiller la lecture d'un livre écrit par 2 thuriféraires de la révolution , confisquée par une " nouvelle classe" encore en place : L'Algérie des illusions de Maurice M... Lire la suite

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