Bruno de Cessole (Perrin, 26 euros, 2023)

Des écrivains qui exercent des fonctions politiques et des responsables politiques qui affichent des prétentions littéraires : telle est l’exception française dont peut s’enorgueillir notre pays et qu’analyse le journaliste Bruno de Cessole dans Le sceptre et la plume. « En quelle contrée les hommes d’État élus estiment-ils que la légitimité issue du suffrage universel est rehaussée par le prestige de l’écriture ? Où, ailleurs qu’en France, les grands écrivains jugent-ils que leur génie leur confère le devoir d’intervenir dans les affaires publiques, d’éclairer les destinées du peuple et de s’instituer prophètes et législateurs ? (…) »
Ce croisement unique au monde n’a pas été l’exception mais la norme depuis plusieurs siècles », estime l’auteur. Comment s’explique cette « hybridation » ? Il faut sans doute trouver la réponse chez Tocqueville, conscient que « s’il reste jamais quelque chose de moi dans ce monde, ce sera bien plus la trace de ce que j’ai écrit que le souvenir de ce que j’aurai fait. » Comme si une œuvre politique était promise à être ensevelie sous le temps et la marche de l’Histoire, alors que les écrits sont censés demeurer gravés dans la mémoire collective...
Lire la suite : Politique et littérature en France, de Montaigne à François Mitterrand
Publié ou mis à jour le : 22/11/2023 05:15:26
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