La Première Guerre mondiale

John Keegan (Perrin,  2003)

La Première Guerre mondiale

La Grande Guerre (1914-1918) se rappelle à notre souvenir à l'approche du 90e anniversaire de l'attentat de Sarajevo. Dans l'édition, Perrin vient d'ouvrir le feu avec un ouvrage de l'historien britannique John Keegan.

John Keegan L'auteur, spécialiste de l'histoire militaire, survole avec une certaine aisance toutes les batailles de ce gigantesque conflit qui toucha même de son ombre la Nouvelle-Zélande, «l'endroit le moins vulnérable qui soit sur la Terre».

Il rappelle que de l'Angleterre à la Corée en passant par la Turquie, des dizaines de nations conservent pieusement les mausolées, cimetières et cénotaphes qui attestent du drame que vécurent les combattants.

Si la Nation française s'est soudée à Verdun, c'est sur la Somme que les Britanniques se sont retrouvés. Et les jeunes Nations australienne et néo-zélandaise sont nées sur les pentes de la presqu'île de Gallipoli, en Turquie, où pour la première fois coula le sang de leurs enfants.

Conflit planétaire

John Keegan se démarque des historiens francophones qui privilégient trop souvent le front de l'Ouest au détriment des autres fronts (Est, Balkans, Afrique, Orient) et de la guerre navale. Il expose avec une relative clarté l'enchaînement et le déroulement des batailles. Il tente d'explorer aussi les processus de décision des États-majors.

A propos de cette Grande Guerre qui mérite si bien hélas son nom, il rappelle avec justesse qu'elle fut conduite par des hommes sans génie et sans grandeur qui se tenaient loin du feu et de la boue des tranchées, dans le confort cotonneux des châteaux réquisitionnés pour leurs besoins.

Sans doute cet éloignement était-il rendu nécessaire par les nécessités des communications téléphonique. Il n'empêche que ces communications elles-mêmes étaient largement déficientes et John Keegan ne se fait pas faute de souligner combien il était difficile aux généraux d'agir en temps réel faute de connaître la situation sur le terrain. Combien d'offensives ont été ainsi gâchées par des pauses inopportunes planifiées la veille ou l'avant-veille!

La Grande Guerre, par laquelle s'est suicidée l'Europe, si grande et si prospère au siècle précédent, a eu aussi le douteux privilège d'inaugurer des armes nouvelles: lance-flammes, gaz de combat, tanks, aviation...

Parcourant les cinq longues années de la Grande Guerre, John Keegan balaie les lieux communs sur la guerre fraîche et joyeuse, la responsabilité de l'Allemagne, la fatalité de la guerre, les erreurs de stratégie allemandes sur la Marne et à Verdun, la stratégie anglaise de contournement par les Balkans...

André Larané

Publié ou mis à jour le : 10/06/2016 09:42:47

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