Citations et Mots d'Histoire

Antiquité

Juvénal    (60 - 130)

« Quis custodiet ipsos custodes ? » (en latin)
« Qui gardera les gardiens ? » (traduction)

Au 1er siècle de notre ère, sous les successeurs d'Auguste, Rome voit se multiplier les nouveaux riches. La corruption des mœurs suscite la satire et le poète Juvénal se rend maître dans cet art mineur.

D'origine modeste, Decimus Junius Juvenalis vit à Rome au temps des empereurs Domitien et Hadrien. Il aurait été chassé de la cour dans sa jeunesse pour avoir tourné un favori du prince en ridicule. Son esprit critique impitoyable lui interdit durablement l'accès aux cercles établis qu'il poursuit de ses traits acérés.

L'entourage de l'empereur Domitien lui offre dès lors une cible de choix. Il écrit 16 Satires en vers de l'an 100 à sa mort, lesquelles fustigent sans pitié les mœurs dépravées de la bonne société et idéalisent par contraste la simplicité et la vertu des anciens Romains.

Juvénal dénonce ainsi le laxisme moral, le luxe et les excès des puissants, la coquetterie et les intrigues des femmes, la brutalité et l'injustice des grands. Ses vers sonnent juste et ont souvent pris valeur d'épigramme.

La formule ci-dessus fait référence à La République de Platon, société idéale fondée sur l'autorité. Juvénal signifie avec justesse qu'aucune société ne peut fonctionner en s'appuyant exclusivement sur la répression et que l'on ne peut faire fi d'un minimum de consensus civique.-


« Panem et circences ! » (en latin)
« Du pain et des jeux ! » (traduction)
Source : Decimus Iunius Iuuenalis (Satire X - extrait)

Juvénal, bon observateur de la société romaine, est évidemment sensible à l'un de ses traits les plus marquants : la passion de la plèbe pour les jeux du cirque. La plèbe désigne la grande masse des citoyens pauvres de la ville de Rome. Cette population oisive est prise en charge par l'État qui pourvoie gratuitement à ses plaisirs (jeux du cirque) et à ses besoins matériels (distributions de blé et d'argent). Depuis les réformes initiées par les Gracques, au IIe siècle avant JC, la plèbe n'a cessé de gagner en importance, jusqu'à représenter 600.000 personnes sur un total d'un million. Aucun empereur n'ose s'y opposer. Tous préfèrent se l'attacher par l'assistanat érigé en droit acquis, au risque de compromettre la survie de l'État. D'où les récriminations de Juvénal...

Jeux du cirque (au centre de la mosaïque, le généreux donateur présente sur un plateau les deniers qu'il a dépensés pour ces jeux
«Sed quid turba Remi ? Sequitur fortunam, ut semper, et odit damnatos... Idem populus, iam pridem, ex quo suffragia nulli uendimus, effudit curas ; nam qui dabat olim imperium, fasces, legiones, omnia, nunc se continet atque duas tantum res anxius optat, panem et circences !» «Mais que font donc tous les enfants de Rémus ? Ils adhèrent au succès, comme toujours, et ils maudissent ceux qui ont perdu la partie... Ce même peuple, depuis qu'il n'y a plus de suffrages à vendre, se désintéresse de tout ; lui qui jadis disposa du commandement, des faisceaux, des légions - enfin de tout, il n'a plus d'ambitions, il n'éprouve plus qu'un double désir passionné : du pain et des jeux !» Aux jeux violents (combats de gladiateurs ou de bêtes sauvages dans l'arène du Colisée) s'ajoutent les courses de chars, non moins violentes, et les pantomimes qui mêlent au théâtre chants, danses et comédie. L'amphithéâtre du Colisée (50.000 places assises) est inauguré par l'empereur Titus avec un spectacle de 9.000 bêtes sauvages étalé sur plusieurs jours. Trajan, plus tard, aligne un total de 10.000 gladiateurs pendant 120 jours consécutifs pour célébrer ses victoires sur les Daces (Roumanie actuelle). Notons que le Circus Maximus reçoit pas moins de 250.000 spectateurs pour les courses de chars ! Situé entre les collines du Palatin et de l'Aventin, il accueille aujourd'hui les grandes manifestations populaires.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net