Citations et Mots d'Histoire

Renaissance et Réforme

Catherine de Médicis    (1519 - 1589)

« J'ai eu la fille toute nue ! »

Cette exclamation primesautière est attribuée au roi de France François Ier par l'historien Jean Orieux (Catherine de Médicis, la reine noire, J'ai lu, 2001). Il ne s'agit pas des gaudrioles d'un roi très leste, mais de sa déception à constater que Catarina Medici (1519-1589), mariée à 14 ans à son fils cadet, le duc Henri d'Orléans, du même âge qu'elle, n'avait pas apporté les profits escomptés (apanages, faveurs, dot, bijoux), sur la foi des bonnes paroles de son oncle, le pape Clément VII de Médicis. Catherine de Médicis (1519-1589)Pourtant, Catherine, fille de feu le duc de Florence Lorenzo II Medici (Laurent II de Médicis) et de Madeleine de La Tour d'Auvergne, incarnait la fortune de la richissime Florence. Le mariage se révéla stérile pendant plus de dix ans, avant que l'épouse du prince puis roi (sous le nom d'Henri II) ne mette au monde dix enfants dont trois accèderont au trône (François II, Charles IX et Henri III). Catherine dut supporter sans mot dire la bonne fortune de Diane de Poitiers, maîtresse de son royal époux. Mais devenue régente à la mort tragique d'Henri II (1559), elle se révèlera un défenseur acharné de l'intégrité du royaume en butte aux menées des grands féodaux souvent habillés d'idéologie religieuse. Son caractère dissimulé, son habit noir, son goût mélodramatique pour les devins et les intrigues «florentines» lui ont valu une réputation de conspiratrice largement usurpée. Catherine de Médicis contribua à diffuser en France les moeurs et le goût italiens. Elle fit construire le Louvre et le palais des Tuileries. Elle avait adopté pour devise «Lacrymae hinc, hinc dolor» (De là viennent mes larmes et ma douleur) et pour emblème une lance brisée...


Bartolomeo de Las Casas    (1474 - 1566)

« Les lois, les règles naturelles et les droits des hommes sont communs à toutes les nations, chrétiennes et gentilles, et quels que soient leur secte, loi, état, couleur et condition, sans aucune différence. »

Cette citation de Bartolomeo de Las Casas mérite tout notre intérêt. Pour la première fois, un homme - un prélat espagnol de la Renaissance - pose le principe de l'universalité des droits de l'homme, dans le droit fil de l'enseignement de saint Paul.


François Rabelais    (1494 - 1553)

« ... nos loix sont comme toille d' airaignées : or sà ! les petits mouscherons et petits papillons y sont prins, or sà ! les gros taons les rompent, or sà ! et passent à travers, or sà ! »

François Rabelais (1494-1553)De mauvais esprits pourraient croire que cette citation fait suite à quelques affaires qui ont défrayé la chronique judiciaire en France (Crédit Lyonnais, Elf, Péchiney,...). On la doit au plus jovial des médecins et des moines, François Rabelais : Le Cinquiesme Livre, chapitre XII : «Comment par Gripeminault fut proposé un énygme». Né près de Chinon, Rabelais se fait moine après de longues études puis se forme à la médecine, un art dans lequel il excellera. Protégé de quelques grands personnages du royaume, il voyage deçà delà et publie sur le tard, à 40 ans, sous un pseudonyme, l'histoire du géant Gargantua. Vendu à la foire de Lyon, ce roman populaire recueille d'emblée un très vif succès et fait de son auteur le premier grand écrivain de langue française. -


François 1er    (1494 - 1547)

« Souvent femme varie; bien fol est qui s'y fie »

Cet aphorisme aurait été gravé sur une vitre du château de Chambord par le roi François 1er, sans doute à la suite d'une déception sentimentale. Il est conforme à l'esprit de ce roi de la Renaissance, qui avait le goût de plaire et s'entourait de poètes galants.


François Rabelais    (1494 - 1553)

« Fays ce que voudras »

Cette devise plaisante caractérisait selon Rabelais l'éducation humaniste pratiquée par l'abbaye de Thélème, en totale opposition avec l'éducation qui avait cours dans les monastères de son époque. L'abaye idéale de Thélème est citée dans le roman de Gargantua. -


Ambroise Paré    (1509 - 1590)

« Je le soignai, Dieu le guérit ! [une autre façon de dire : Que Dieu le guérisse !] »

Cette formule est attribuée à Ambroise Paré, un chirurgien de renommée universelle et d'une pieuse humilité. Elle rappelle celle que prononçaient les rois capétiens le jour de leur sacre, lorsqu'ils touchaient les scrofuleux (la scrofule est une forme particulière de tuberculose) : «Le roi te touche, Dieu te guérit !» [Que Dieu te guérisse !]. Ce rite était destiné à témoigner de la bienveillance de Dieu envers la dynastie royale.

Ambroise Paré a montré toute sa vie une grande âpreté au travail comme l'atteste sa devise : «Labor improbus omnia vincit» (Un travail acharné vient à bout de tout).

Il a étudié la chirurgie auprès d'un maître chirurgien-barbier, selon les habitudes de l'époque, puis approfondi ses connaissances à l'Hôtel-Dieu de Paris, avant de se faire engager dans l'armée d'Italie. Il est ensuite devenu chirurgien des rois Henri II, François II et Charles IX, enfin d'Henri III. Il a publié de nombreux ouvrages en français, dont la Méthode de traicter les playes faictes par hacquebutes et aultres bastons à feu, et préconisé le premier la ligature des artères avant de pratiquer l'amputation. Certaines de ses prothèses ont été utilisées jusqu'à l'époque contemporaine. -

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