Louise Michel (1830 - 1905)

La « Vierge rouge » de la Commune

Louise Michel (29 mai 1830, Vroncourt-la-Côte, Haute-Marne ; 9 janvier 1905, Marseille) à la tribune, 1882, Louis Tinayre, Paris, musée Carnavalet.Fille illégitime d'un notable et d'une servante, Louise Michel reçoit dans la famille de ses grands-parents paternels une éducation affectueuse et soignée. Après avoir obtenu un brevet d'institutrice, elle s'installe à Paris en 1856 pour y exercer ce métier. Mais elle se consacre également à la poésie, et, bientôt, à la politique, au sein du mouvement blanquiste.

C'est durant la Commune de Paris que se révèle son dévouement à la cause révolutionnaire. Quand, le 18 mars 1871, sur ordre d'Adolphe Thiers, des soldats se disposent à aller récupérer les canons de la butte Montmartre, c'est elle qui, au pied de la butte, alarmée par les mouvements de troupes, alerte les femmes du quartier.

Ensemble, elles rattrapent les soldats sur la butte et leur font face. Quand les officiers donnent l'ordre d'ouvrir le feu, les soldats préfèrent mettre la crosse en l'air. C'est le début de l'insurrection.

La « Vierge rouge » déploie alors une activité inlassable, forte de son énergie et de son charisme : propagandiste, animatrice d'un club politique, ambulancière, elle participe également à la plupart des combats contre les troupes de Versailles.

Arrêtée le 24 mai 1871, au terme de la Semaine Sanglante, elle est en 1873 condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Elle embarque le 8 août 1873 pour un voyage de cinq mois à bord de la Virginie, en même temps que le libelliste Henri Rochefort avec qui elle échange des poésies. 

Arrestation de Louise Michel le 24 mai 1871 (Jules Girardet, 1871, musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis)

Éternelle rebelle

En exil, Louise Michel se convertit à l'anarchisme et se lie à la population canaque.

Retour de Nouméa de Louise Michel (Maximilien Luce, 1905, Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis)Elle noue aussi une relation épistolaire avec Georges Clemenceau qui l'a en admiration et ne manque pas de la soutenir avec quelques mandats. Mais quand il lui offre de la faire amnistier, elle refuse avec panache de se dissocier de ses compagnons d'infortune : « Faut-il le rappeler encore ? Arrière les lâches qui implorent, jamais je ne sortirai d'ici qu'avec tous ».

En 1880, l'amnistie générale des crimes commis sous la Commune l'autorise à regagner la métropole.

Figure dès lors incontournable du mouvement anarchiste français, Louise Michel s'exprime par ses écrits avec un talent indéniable (poésies, articles, romans, pamphlets...). Étroitement surveillée par la police, elle est arrêtée à plusieurs reprises pour ses participations à des manifestations ou des meetings insurrectionnels.

L'âge venu, elle repart inlassablement, à chacune de ses sorties de prison, pour de longues tournées de conférences à travers la France et le monde. C'est au cours de l'une d'entre elles qu'elle s'éteint à Marseille en 1905, victime d'une pneumonie.


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Révolutions
Publié ou mis à jour le : 2021-03-17 06:56:38
Phil (04-11-2023 22:15:53)

Une vraie revolutionnaire pas comme me too

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