Rejeton d'une famille de marquis ruinée par la Révolution, le journaliste et pamphlétaire Henri Rochefort, de son vrai nom Victor Henri de Rochefort-Luçay, fait ses débuts au Figaro, un hebdomadaire puis quotidien fondé en 1854 par Jean Hippolyte Cartier de Villemessant.
Il en est exclu en raison de la violence de ses articles à l'égard du gouvernement impérial de Napoléon III.
Profitant de la libéralisation du régime et de la loi de la presse de 1868 qui supprime l'autorisation préalable de paraître, il fonde La Lanterne. Le premier numéro, publié le 30 mai 1868, est un succès. Il est tiré à 50 000 exemplaires.
Chacun en retient ce mot d'esprit : « La France contient, dit l'Almanach impérial, trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. »
Exilé un temps en Belgique, Henri Rochefort revient en France pour se faire élire député d'extrême-gauche de Belleville en 1869. Il fonde alors La Marseillaise.
L'un de ses journalistes, Victor Noir, est tué d'un coup de pistolet par le prince Pierre Bonaparte le 10 janvier 1870. L'affaire ébranle le régime. Rochefort écrit : « J'ai eu la faiblesse de croire qu'un Bonaparte pouvait être autre chose qu'un assassin ».
Sous la IIIe République, Henri Rochefort suit un parcours erratique. Il participe brièvement au gouvernement de la Défense nationale (1870), est élu député de Paris puis rejoint la Commune de Paris, ce qui lui vaut d'être déporté en Nouvelle-Calédonie le 8 août 1873 en compagnie de Louise Michel. Il sera le seul déporté à pouvoir s'en évade.
De retour en France après avoir été amnistié, il fonde un nouveau journal, L'Intransigeant...
Par nationalisme, il apporte alors son soutien au général Georges Boulanger (l'un des bourreaux de la Commune !) et s'use dans des conspirations aventureuses avant de se ranger dans le camp ultra-nationaliste, antidreyfusard et revanchard (partisan de la guerre avec l'Allemagne).
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