ça s'est passé un...

11 janvier

événements

11 janvier 49 av. J.-C. : Jules César franchit le Rubicon

Défiant le Sénat de Rome, Jules César traverse le Rubicon avec son armée le 11 janvier de l'an 49 av. J.-C. Le récit de cette aventure nous a été transmis par l'historien Suétone, qui nous a légué la formule : « Iacta esto alea », ou, selon l'opinion commune, « Alea jacta est » (Les dés sont jetés)...

César franchissant le Rubicon (Jean Fouquet, XVe siècle,  enluminure sur vélin,  Musée du Louvre, Paris)

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11 janvier 1713 : Une école de danse pour les « petits rats » de Paris

Habitué à tout maîtriser, le roi Louis XIV ne pouvait pas laisser la danse, sa grande passion, sans lui donner un encadrement à la hauteur de ses ambitions. Après avoir créé en 1661 l'Académie royale de la Danse, il se penche sur le problème des effectifs, bien décidé à « parvenir à élever des sujets propres à remplir les emplois qui manqueront ». C'est ainsi que l'École de l'Académie voit le jour le 11 janvier 1713. Gratuite, elle a pour vocation de mener les jeunes danseurs au rang de professionnels.

Tout en veillant sur l'héritage de l'Académie; il s'agit de développer, dit l'ordonnance royale, « l'école française fondée sur la primauté de l'harmonie, la coordination des mouvements, la justesse des placements et le dédain de la prouesse », recommandations qui donneront naissance au XIXe s. à la danse classique. Installée depuis 1987 à Nanterre, près de Paris, l'École française de la danse, plus ancienne école de danse d'Occident, forme la presque totalité des danseurs des ballets de l'Opéra de Paris. Les « petits rats » n'ont pas fini d'user les parquets !

11 janvier 1851 : Révolte des Taiping

Le 11 janvier 1851, jour de son trente-huitième anniversaire, Hung se proclame « Roi céleste de la Grande Paix ». Ce Chinois qui s'est converti au protestantisme va prendre la tête de la révolte des Taiping, au Kwangsi, une province arriérée et montagneuse de l'ouest de Canton. Cette jacquerie du désespoir illustre le déclin de la dynastie mandchoue qui gouverne la Chine depuis 1644.

11 janvier 1892 : Méline fait voter la loi protectionniste du double tarif

Jules Méline (20 mai 1838, Remiremont ; 21 décembre 1925, Paris)Député des Vosges depuis 1872, Jules Méline (1838-1925) devint président de la Chambre des députés en 1888 aux dépens de Georges Clemenceau grâce à la voix du dr Michou, député républicain de gauche qui en voulait à Clemenceau pour une plaisanterie de mauvais goût (il lui avait soustrait des sandwiches pris à la buvette et cachés dans sa veste). Les deux candidats ayant de la sorte obtenu le même nombre de suffrages, Méline fut élu au bénéfice de l'âge.

C'est ainsi qu'il fit adopter le 11 janvier 1892 le double tarif douanier avec un taux ordinaire et un taux préférentiel pour les États qui concèdent à la France des avantages douaniers équivalents.

Cette « loi Méline » avait pour objectif de protéger les agriculteurs français contre les importations à bas prix de produits agricoles. Elle clôtura l'épisode de libre-échange inauguré avec le traité de libre-échange de 1860 mais aussi la « grande dépression européenne » (1873-1892). Elle allait avoir entre autres conséquences de retarder la modernisation de l'agriculture française pendant toute la durée de la IIIe République.

11 janvier 1923 : Les Français occupent la Ruhr

Le 11 janvier 1923, en Allemagne, 60.000 soldats français et belges pénètrent dans le bassin de la Ruhr pour obliger l'Allemagne à verser les réparations de guerre inscrites dans le traité de Versailles.

Le chancelier allemand Wilhelm Cuno proteste et appelle ses concitoyens à la « résistance passive ». Il s'ensuit une dévaluation massive du mark et des troubles politiques. L'année 1923 aura mérité d'être qualifiée par les Allemands d'« année inhumaine »...

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11 janvier 1994 : Dévaluation du franc CFA

Le 11 janvier 1994, le gouvernement français d'Édouard Balladur décide courageusement de dévaluer de moitié le franc CFA...

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11 janvier 2013 : La France intervient au Mali

Le 11 janvier 2013, les Touareg et leurs alliés islamistes lancent une offensive en direction de la capitale Bamako. Appelée à l'aide par le gouvernement malien, la France, ancienne puissance coloniale, ne peut se dérober. Elle envoie au Mali une force d'intervention rapide qui a vite fait d'arrêter l'invasion et de repousser les assaillants vers le nord...

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11 janvier 2015 : 4 millions de Français dans la rue

À l’appel du président François Hollande, la France communie dans la douleur après les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015. Dans un océan de drapeaux tricolores, quatre millions de Français, davantage révoltés par la mort des journalistes que par celle des clients juifs de l'Hyper Casher, descendent dans la rue pour clamer leur soutien à la liberté d'expression avec un slogan qui revient en boucle : « Je suis Charlie » (signe des temps, le pronom personnel Je est ici préféré au Nous collectif). 

Cinq mois plus tard, un essai iconoclaste de l'historien Emmanuel Todd fissure le consensus national en assimilant les manifestants du 11 janvier à des « islamophobes » plus ou moins conscients...

C'est sa fête : Paulin

Conseiller de l'empereur Charlemagne, le saint du jour fut nommé patriarche d'Aquilée, en Italie du Nord.

Naissances

Alexander Hamilton

11 janvier 1757 à Nevis (Antilles britanniques) - 12 juillet 1804 à New York (États-Unis)

Biographie Alexander Hamilton

Alexander Hamilton, l'un des fondateurs des États-Unis, a animé le courant fédéraliste dans les années qui ont suivi l'indépendance. À ce titre, il s'est fait le champion de l'industrialisation du pays et du renforcement du pouvoir central.

Il rédige en 1787 et 1788 la plupart des Federalist Papers (Le Fédéraliste en français) qui vont inspirer les rédacteurs de la Constitution des États-Unis. Premier secrétaire au Trésor (ministre des Finances) dans le gouvernement des États-Unis, sous la présidence de George Washington, il crée le 4 juillet 1791 la Banque fédérale (Bank of the United States), embryon de banque centrale.

Il est tué en duel par un individu peu recommandable, le vice-président américain Aaron Burr.

Pierre Mendès France

11 janvier 1907 à Paris - 18 octobre 1982 à Paris

Biographie Pierre Mendès France

Député radical-socialiste de l'Eure dès 1932, Pierre Mendès France, d'une intégrité exemplaire, s'oppose en 1940 au maréchal Pétain et à la collaboration avec l'occupant nazi. Il tente de gagner le Maroc à bord du Massalia mais se fait arrêter par la police de Vichy.

Évadé en 1942, il gagne Londres et devient ministre de l'Économie nationale dans le gouvernement provisoire du général de Gaulle. Mais à la Libération, il démissionne après le refus de De Gaulle de procéder à un échange des billets en circulation (comme en Belgique), pour piéger les trafiquants et taxer les fortunes des anciens collaborateurs.

Opposé à la guerre d'Indochine, il devient Président du Conseil après la chute de Dien Bien Phu, le 17 juin 1954, avec le soutien des communistes, bien que lui-même soit un anticommuniste convaincu.

Il mène à leur terme les négociations de Genève. Le 1er août 1954, son discours de Carthage ouvre la voie à l'indépendance de la Tunisie. Ses opposants et même certains de ses soutiens y voient aussi une incitation à la rébellion algérienne.

Mendès France laisse échouer le projet de Communauté europénnne de Défense (CED), ce qui lui est aussi reproché par les «européistes» de son camp. Le 6 février 1955, mis en minorité à l'Assemblée, il doit démissionner. Il va ensuite s'opposer au traité de Rome et au retour du général de Gaulle, ce qui lui coûtera son siège de député en 1958.

Les cendres de Pierre Mendès France ont été dispersées dans sa propriété de Louviers. Des voix s'élèvent aujourd'hui pour qu'il ait malgré cela les honneurs du Panthéon.

Décès

Anatole de Monzie

22 novembre 1876 à Bazas (Gironde) - 11 janvier 1947 à Paris

Avocat, Anatole de Monzie est élu en 1909 député républicain-socialiste de Cahors. En 1925, il est brièvement ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts dans le premier gouvernement d'Édouard Herriot. Dans une circulaire du 14 août 1925, il proscrit l'enseignement des langues régionales à l'école de la République : « L’École laïque, pas plus que l’Église concordataire, ne saurait abriter des parlers concurrents d’une langue française dont le culte jaloux n’aura jamais assez d’autels. »

Le 3 juin 1932, dans le troisième gouvernement Herriot, il abandonne l'intitulé « Instruction publique » qui avait cours en France depuis près d'un siècle et demi et devient cette fois ministre de l'Éducation nationale. Ce nouvel intitulé est calqué sur le Ministerio dell’Educazion nazionale créé trois ans plus tôt par le Duce italien qu'il a en admiration. Il s'agit non plus seulement d'instruire les enfants mais de les éduquer, d'en faire des hommes nouveaux fidèles à l'idéal républicain (ou fasciste dans le cas italien). En avril 1933, sur une proposition du physicien Jean Perrin, il crée le Conseil supérieur de la recherche scientifique, ancêtre du CNRS.

Suivant ses penchants, le socialiste Anatole de Monzie votera les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940 dans le casino de Vichy et se rangera sous la bannière du nouveau régime...

Jean de Lattre de Tassigny

3 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds - 11 janvier 1952 à Paris

Biographie Jean de Lattre de Tassigny

Jean de Lattre de Tassigny est né dans le même village vendéen que Georges Clemenceau. Officier de dragons en 1914, il est blessé par la lance d'un uhlan dans les premières semaines de la Grande Guerre. Ainsi aura-t-il débuté dans la carrière en combattant à cheval avant de finir comme général d'armée à l'ère atomique ! Mais lorsque commence la guerre des tranchées où la cavalerie n'a plus sa place, il demande à passer dans l'infanterie et finit la guerre avec cinq blessures, huit citations et le grade de capitaine...

Pendant la Seconde Guerre mondiale, quand la Wehrmacht envahit la « zone libre » le 11 novembre 1942, il tente de passer dans la clandestinité. Arrêté et condamné à dix ans de détention, il s'évade, gagne Londres puis Alger.

Il prend la tête d'une armée avec laquelle il débarque en Provence, remonte les vallées du Rhône et de la Saône et franchit le Rhin. Ses exploits lui valent l'insigne honneur de représenter la France à la signature de la capitulation allemande à Berlin, le 8 mai 1945. 

Après la Libération, il obtiendra le commandement en chef en Indochine, alors plongée dans la guerre. Il va accomplir un retournement militaire inespéré face au Vietminh communiste avant d'être terrassé par un cancer. Aussitôt nommé Maréchal de France à titre posthume, en même temps que Leclerc, il sera inhumé dans son village de Mouilleron-en-Pareds...

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