À l'automne 1940, la France s'installe dans la Collaboration avec l'occupant allemand. Le 24 octobre, Pétain rencontre Hitler à Montoire. Mais la fronde gronde à l'Université. L'illustre professeur Paul Langevin, coupable de manifester son aversion pour le nazisme, est arrêté le 30 octobre (il sera relâché 40 jours plus tard). À l'approche de la commémoration de l'Armistice, qui célèbre la défaite de l'Allemagne le 11 novembre 1918, des étudiants et des lycéens parisiens (le lycée débute à cette époque avec la classe de 6e), envisagent de manifester devant la flamme du Soldat Inconnu, sur les Champs-Élysées. Ils y sont encouragés par la radio de la France Libre, à Londres.
À titre préventif, le gouvernement interdit les manifestations. Mais le jour venu, des jeunes gens venus du Quartier latin et des grands lycées parisiens, en particulier Janson de Sailly, commencent à converger vers les Champs-Élysées. Certains déposent une gerbe en forme de croix de Lorraine sous l'Arc de triomphe. On compte un total de trois mille à cinq mille manifestants, essentiellement des jeunes garçons et des jeunes filles issus de la bourgeoisie parisienne. Ils huent Pétain, Laval et Hitler devant les soldats allemands médusés installés aux terrasses des cafés.
La police intervient mollement pour les disperser et procède à quelques arrestations, une centaine au total. Enfin, à dix-huit heures, des troupes de la Wehrmacht déboulent sur l'avenue et tirent à l'aveugle. La foule se disperse sans que l'on compte heureusement aucun mort. Il s'agit de la première expression publique de la Résistance.
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