René Viviani (1863 - 1925)
« Nous avons arraché les consciences humaines à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous l'avons relevé, nous lui avons dit que derrière les nuages il n'y avait que des chimères. Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus ! Voilà notre oeuvre, notre oeuvre révolutionnaire. »
Ces propos dithyrambiques ont été prononcés à la Chambre des Députés le 8 novembre 1906 par le parlementaire socialiste René Viviani.
Ils font référence à la loi de séparation des Églises et de l'État (9 décembre 1905) et à la politique anticléricale de ses amis, notamment l'ancien président du Conseil (le chef du gouvernement) Émile Combes.
René Viviani, qui se félicitait de ce qu'il croyait être la défaite définitive du sentiment religieux, ne savait pas que celui-ci allait être concurrencé par le culte de la Nation et la foi aveugle en la Révolution.
Il s'attira d'ailleurs cette réponse du député Paul Lerolle : « Ces étoiles que vous vous vantez d’avoir éteintes, êtes-vous sûr en les détruisant de ne pas augmenter le nombre des malheureux auxquels vous retirez la consolation et l’espérance ? »
Viviani lui-même, devenu président du Conseil en juin 1914, suite à la victoire des gauches aux élections législatives, allait entraîner la France dans la boucherie de la Grande Guerre.
Les révolutions qui allaient s'ensuivre (bolchévisme, nazisme, franc-maçonnerie mexicaine,...) allaient entraîner plusieurs dizaines de millions de chrétiens et de juifs dans la mort en raison de leur foi ou simplement de leur appartenance religieuse. Ces morts, qui ont fait du XXe siècle le siècle des Martyrs, sont le signe que les étoiles dont parlait René Viviani ne se sont jamais éteintes.