Henri Ier (1008 - 1060)

Une succession à haut risque

Henri Ier est le fils et successeur du roi de France Robert II et de Constance d'Arles. Il monte sur le trône de France le 20 juillet 1031, à 23 ans.

Le nouveau roi fait appel au duc de Normandie Robert le Diable pour contrecarrer son frère puîné Robert qui tente de le détrôner. Le duc de Normandie reçoit en échange de son aide le Vexin français (petite province à l'ouest de Paris). Le roi, de son côté, devient le parrain de son fils Guillaume, le futur conquérant de l'Angleterre. Quant au frère du roi, il reçoit la Bourgogne en apanage, en guise de dédommagement.

Féconde Russie

Mariage du roi Henri Ier et d'Anne de Kiev (miniature des Chroniques de Saint-Denis)Veuf et sans enfant, Henri Ier souhaite se remarier pour assurer la continuité de la dynastie mais ne veut pas d'ennui avec l'Église. Instruit par l'expérience de son père, qui a été excommunié par le pape pour avoir épousé en secondes noces une cousine au troisième degré, il veut prévenir toute accusation d'inceste. Pour cela, c'est à Kiev, à l'autre extrémité de la chrétienté, qu'il envoie chercher une nouvelle épouse.

Bon choix. La promise, Anne de Russie, a vingt ans de moins que le roi. Mais elle n'est autre que la fille du grand-prince Iaroslav le Sage et petite-fille de Vladimir le Grand, grand-prince de Novgorod et de Kiev, à l'origine de l'actuelle Russie. Notons que deux de ses soeurs ont été également mariées à des monarques, l'une au roi de Hongrie, l'autre au roi de Norvège !

Il faut dire que la Russie de Kiev, émule de Byzance, est alors à son apogée. Au carrefour des voies commerciales entre la Baltique et la mer Noire, entre l'Orient et l'Occident, elle jouit d'une relative prospérité que pourraient lui envier les royaumes d'Occident. Kiev elle-même est  plus peuplée et plus active que Paris ou Londres.

Anne donna naissance au futur souverain, Philippe Ier. C'est ainsi qu'elle a popularisé ce prénom, courant dans le monde grec et orthodoxe mais inconnu auparavant dans l'Occident latin et catholique.

À la mort du roi, le 4 août 1060, son fils, qu'Henri Ier a eu la précaution de désigner comme son successeur, n'a encore que sept ans. Anne de Kiev assume donc une forme de régence avec le beau-frère du roi, Baudouin V de Flandre. 

La reine disparue

Veuve à 36 ans, Anne tissa une relation adultérine avec un simple baron, le comte Raoul de Crépy. Pour tenter d'étouffer le scandale, le comte trouva moyen de faire annuler son mariage afin de pouvoir épouser la reine. Mais rien n'y fit. Il fut excommunié. Notons que cet homme brutal n'en était pas à un esclandre près. Il avait ainsi brûlé Verdun dont l'évêque lui refusait un tribut !  

Anne connut une fin mystérieuse. On a pensé qu'à la mort de son amant et mari, elle retourna dans sa Russie d'origine. Plus probablement, elle se retira près de Senlis, dans l'abbaye Saint-Vincent qu'elle avait elle-même fondée et à laquelle elle avait légué ses biens. Une statue conserve son souvenir dans cette cité du Valois, résidence ordinaire des premiers rois capétiens, à 50 kilomètres au nord de Paris. 


Publié ou mis à jour le : 2022-04-18 10:25:32

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