François Asselineau est le candidat inattendu des présidentielles 2017. Diplômé d'HEC (Hautes Études Commerciales) et de l'ENA (École Nationale d'Administration), il a fait carrière en qualité d'inspecteur des finances dans différents cabinets ministériels et à l'étranger, notamment au Japon. En 2007, il a fondé un parti, l'UPR (Union Populaire Républicaine), qui se réclame du général de Gaulle et prône la sortie de l'euro, de l'Union européenne et de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord).
Comme avant lui Jean-Luc Mélenchon, François Bayrou, Jean-Vincent Placé et Bruno Le Maire, François Asselineau s'est entretenu avec Herodote.net de sa passion pour l'Histoire et de la manière dont elle éclaire sa vision du monde. Voici ci-après son entretien sous la forme de quatre vidéos, sur la France et l'Europe, le Japon, la Russie, la Turquie (accessibles aussi en audio)...
La France et l'Europe
Fort d'une vaste culture historique, François Asselineau souligne l'extrême diversité de l'Europe, dans son Histoire et sa culture. Il affiche sa méfiance à l'égard des utopistes et irénistes qui rêvent de dissoudre les nations européennes dans un ensemble supranational. Une illusion dangereuse : « Qui veut faire l'ange fait la bête » (Pascal)...
Le Japon
Bon connaisseur de l'Asie et du Japon, François Asselineau assimile ce dernier à une huître perlière, qui s'ouvre juste le temps d'absorber les nutriments dont elle a besoin. De la même façon, le Japon s'est ouvert à la Chine au début de notre ère. Il lui a emprunté différents éléments dont l'écriture et la religion bouddhiste mais les a ensuite transformés à sa guise. Il s'est plus tard ouvert aux Occidentaux (Portugais et Hollandais) et s'est initié à leur savoir scientifique avant de se replier prudemment. Enfin, en 1853, il a une nouvelle fois pris le risque de s'ouvrir aux Américains pour entrer dans la révolution industrielle. Aujourd'hui, qui nous dit que le Japon n'est pas dans une nouvelle phase de repli ?
La Russie
Européenne, la Russie ? François Asselineau évoque sa parenté avec Byzance. Il montre aussi qu'à la différence des autres nations européennes, elle a pu se doter d'un empire colonial dans le prolongement de son territoire et donc plus facilement le conserver. Il rappelle à ce propos le mot de Staline à Mao : « Nous sommes Asiatiques ». Aujourd'hui, Vladimir Poutine cultive tout à la fois le souvenir de Byzance (restitution de la cathédrale orthodoxe de Simferopol, en Crimée) et la diversité religieuse (inauguration d'une grande mosquée à Moscou). Pour lui comme pour la plupart des Russes, il est proprement impensable que l'Ukraine s'éloigne de la Russie. La Russie sans l'Ukraine perd toute chance de rester une grande nation ainsi que l'avait déjà observé Zbigniew Brzeziński, conseiller du président Carter...
La Turquie
La Turquie éveille chez François Asselineau le souvenir de François 1er. Menacé par la puissance montante de Charles Quint, le roi de France n'avait pas craint d'organiser contre lui une alliance de revers avec l'empire ottoman de Soliman le Magnifique. De là date la francophilie des élites turques ainsi que la protection des chrétiens d'Orient par la France. Cette tradition s'est perpétuée pendant près de cinq siècles et s'est éteinte piteusement en ce début de troisième millénaire.
Face à l'imprévisible Erdogan, François Asselineau rappelle la nécessité d'une diplomatie réaliste, fondée sur les leçons de l'Histoire et les rapports de force, loin de tout irénisme. Il rappelle au demeurant que tous les grands dirigeants de la planète sont guidés par leur connaissance intime de l'Histoire : de Gaulle bien sûr, mais aussi Poutine ou encore, plus inattendu, Deng Xiaoping.
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Florian Collet (28-03-2017 02:21:52)
Un grand homme qui ferait un grand président.
Linaura Catalina (27-03-2017 20:22:40)
merci Monsieur Larané, pour cette merveilleuse présentation de l histoire par Monsieur Asselineau; c est un vrais régale, rien a voir avec la royauté... mais peut être finalement une petite gout... Lire la suite