Marie-Adélaïde de Savoie (1685 - 1712)
« Princesse aujourd'hui, rien demain, et dans deux jours oubliée... »
Murmure de Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, épouse de l'héritier du trône de France, petit-fils de Louis XIV, le Roi-Soleil. La dauphine répondait sur son lit de mort aux exhortations du cardinal de Noaïlles qui l'assurait que toute la France priait pour elle. Mariée à 12 ans au fils aîné du prince Louis dit le Grand Dauphin et de Marie de Bavière, la jeune Savoyarde s'en est venue vivre à Versailles. Destiné à apaiser les relations tumultueuses des Maisons de France et de Savoie depuis deux siècles, le mariage se révéla bientôt une rencontre heureuse de caractères faits pour s'accorder. De fait, la jeune duchesse séduit des personnages aussi désabusés que Saint-Simon. Elle joue la comédie avec le Petit Dauphin dans le théâtre de Madame de Maintenon, qu'elle appelle affectueusement ma tante, et illumine la cour peuplée de personnages vieillis, sous la surveillance sévère de la favorite piquée de dévotion. Mais voilà qu'arrive le temps des malheurs. Le Grand Dauphin meurt le 14 avril 1711, faisant du duc de Bourgogne le dauphin en titre. L'hiver suivant, une épidémie de rougeole frappe la cour et emporte la duchesse Marie-Adélaïde de Bourgogne, bientôt suivie de son époux.
Les médecins s'activent désormais au chevet des princes héritiers, tous deux prénommés Louis, ducs de Bretagne et d'Anjou, prodiguant force saignées... Mais le dauphin Louis meurt à son tour. Son frère, le duc d'Anjou, devient à tout juste deux ans l'héritier en titre de son arrière-grand-père, le vieux Roi-Soleil ! Grâce aux bons soins de sa gouvernante, qui l'arrache aux soins de la faculté et l'amène à Vincennes, loin des miasmes de la cour, il pourra régner sous le nom de Louis XV.