Antoine Boulant (Perrin, 308 p, 23 €, 2018)
Alors que la Terreur fait l’objet de nombreuses publications depuis ces derniers mois, Antoine Boulant a choisi de s’intéresser à ce qui fut son sinistre instrument : le tribunal révolutionnaire. « Punir les ennemis du peuple » : tel était l’objectif de cette juridiction éminemment politique. En réussissant à décortiquer avec précision et clarté toutes les étapes et les ressorts de ce qu’il appelle « la machine à tuer », l’auteur produit un travail très rigoureux, fort bien documenté.
Dans une opportune mise en perspective, il rappelle que, malgré son caractère d’exception, le tribunal révolutionnaire qui siégea d’avril 1793 à juillet 1794, est l’héritier d’une vaste réforme judiciaire réalisée au début de la Révolution qui « avait puisé ses principes essentiels dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 : souveraineté nationale, loi considérée comme expression de la volonté générale, proportionnalité des peines, interdiction des arrestations arbitraires, présomption d’innocence et séparation des pouvoirs ».
Le livre d’Antoine Boulant retrace les épisodes qui ont vu le dévoiement, voire l’abandon de ces principes nés sous l’Assemblée constituante, et les replace dans le contexte d’une révolution qui s’est radicalisée jusqu’à « dévorer ses propres enfants ».
Lire la suite : Punir les ennemis du peuple
Publié ou mis à jour le : 14/01/2019 16:30:25
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