Migrations d'hier et d'aujourd'hui

La France de demain

Des invasions indo-européennes (IIIe millénaire av. J.-C.) au XXe siècle, la population européenne n'a connu aucun changement notable. La France elle-même a bénéficié d'une stabilité exceptionnelle depuis ses origines, au Xe siècle de notre ère. Cette stabilité n'est plus.

Depuis 1974, l’Europe occidentale connaît un effondrement de la fécondité de sorte que la population originelle, issue du peuplement indo-européen, est partout en voie de diminution avec un solde naturel négatif ; dans le même temps, depuis 1974, l'Europe occidentale a un solde migratoire positif pour la première fois de son Histoire avec davantage d'immigrants que d'émigrants. Il s'ensuit une immigration de peuplement sans équivalent dans l'Histoire et dans le reste du monde cependant (note).

La France est, avec le Royaume-Uni, parmi les pays européens qui ont semblé le mieux absorber cette vague migratoire. À la fin du XXe siècle, les Français ont même connu un pic d’euphorie illustré par la victoire des footballeurs « black-blanc-beur » (note). Ils ont alors espéré de nouveaux horizons conformes à la vocation universaliste et humaniste du pays, dans la continuité de l’histoire nationale.

Depuis la crise migratoire de 2015, ces espoirs sont toutefois menacés en France comme dans le reste de l'Europe. Les nouvelles arrivées conduisent à la formation de diasporas et de colonies de peuplement rétives à l'intégration ; elles se soldent par des coûts sociaux en forte croissance du fait du manque d’instruction de ces « nouveaux Européens » ; couplées à un solde naturel négatif dans les familles européennes (moins de naissances que de décès), elles débouchent sur un changement de population inédit

Les données statistiques et les enquêtes confirment les inquiétudes ressenties par la population française (y compris outre-mer)... et le processus entrevu il y a déjà plus de deux siècles par Thomas Malthus : « Le bonheur dont jouissaient les conviés est troublé par le spectacle de la misère, qui remplit la salle du festin, et par les cris importuns de ceux qui se plaignent, non sans quelque apparence de raison, que, après les avoir invités, on trompe leurs espérances » (note).

André Larané
Le basculement de 1974

En 1974, à l'issue des « Trente Glorieuses » (1944-1974), l'Europe est devenue terre d'immigration, avec davantage d'entrées que de sorties pour la première fois de son Histoire. Auparavant, les entrées avaient été limitées pour l'essentiel aux travailleurs algériens et turcs recrutés par les industriels français et allemands ainsi qu'aux rapatriements liés à la décolonisation (Pays-Bas, Belgique, France, Royaume-Uni). Depuis lors, c'est l'immigration familiale qui nourrit les vagues migratoires (note).
Ce basculement est intervenu en même temps que s'effondre la fécondité des Européennes. Pendant la période antérieure, le Vieux Continent affichait une forte croissance économique mais aussi un indicateur conjoncturel de fécondité (nombre moyen d'enfants par femme) supérieur en France et dans la plupart des pays à ce qu'il est aujourd'hui en Turquie ou en Iran ! C'était un signe de bonne santé sociale et de dynamisme. « N'y voyons pas un hasard !... note le philosophe Roland Hureaux. La société du baby-boom est la plus favorable qu'il y ait eu aux jeunes dans le partage de la richesse au cours du XXe siècle » (Le temps des derniers hommes, Hachette, 2000).
Mais le nombre de naissances a brusquement chuté à partir de 1974 dans presque tous les pays occidentaux, tout comme la croissance économique. L'indice de fécondité est tombé très vite au-dessous du seuil indispensable au remplacement des générations (2,1 dans les pays modernes). Il est aujourd'hui en Europe d'environ 1,6 enfants par femme, ce qui implique une division par trois du nombre de naissances en un siècle. Dans certaines régions (Italie du nord, Allemagne orientale...), les couples ont en moyenne un enfant tout juste, ce qui implique une division par deux de la population en l'espace d'une vie...

La France et l'Europe au tournant

Depuis le basculement de 1974, les nouvelles migrations concernent l'Europe de l'Ouest mais aussi l'ensemble du monde occidental : l'Amérique du Nord et l'Australasie, sans compter, depuis peu, la Russie.

Nous sommes devant un phénomène inédit. En effet, il ne s'agit pas de migrations à l'intérieur d'une même aire de civilisation avec pour seul obstacle de rares populations nomades (Amérindiens, Aborigènes...) comme précédemment au cours de l'Histoire. Il ne s'agit pas non plus de migrations de voisinage comme on l'a vu des Espagnols chassés par le franquisme qui se réfugièrent en France, des Palestiniens qui ont fui Israël et se sont réfugiés dans les pays limitrophes ou des Syriens qui ont forcé leur frontière avec le Liban ou la Turquie.

Nous avons affaire désormais à des déplacements d'une aire de civilisation vers une autre. Ce sont des Orientaux et, de plus en plus, des Africains qui s'installent en Europe occidentale. Les pays d'où ils viennent souffrent d'instabilité, de pauvreté et d'absence d'État de droit mais ne sont pas pour autant démunis de ressources naturelles.

L'Afrique équatoriale dispose par exemple d'un fabuleux potentiel agricole et minier, autrement plus riche que celui de l'Europe, mais il est encore pour l'essentiel en jachère et reste à exploiter. Les bassins du Congo et du Nil ainsi que les plateaux kényans et éthiopiens pourraient sans difficulté nourrir tout le continent s'ils étaient exploités selon des méthodes intensives et raisonnées, à la façon de l'agriculture traditionnelle européenne ou chinoise. Mais l'incurie politique et l'explosion démographique détournent les jeunes Africains de cette tâche. L'attraction de l'Europe est plus forte...

Qu'il s'agisse de l'Asie, du Moyen-Orient ou de l'Afrique, les régions de départ possèdent un héritage civilisationnel dont leurs ressortissants ne sont pas prêts à se défaire à l'instant où ils débarquent sur le Vieux Continent, pas plus que les habitants de celui-ci ne sont prêts à renoncer à leur mode de vie. Légitimes, ces réticences réciproques ralentissent les processus d'intégration et d'assimilation.

Ils l'on dit...

Dès la fin des années 1980, le leader socialiste Michel Rocard s'alarmait des dérives possibles d'une immigration incontrôlée : « Nous ne pouvons pas héberger en France toute la misère du monde. La France doit rester une terre d'asile mais pas plus » (TF1, 3 décembre 1989) (note). La même année, le président François Mitterrand s'inquiétait du « seuil de tolérance » auprès de la journaliste Christine Okrent (citation).
Boutros Boutros-Ghali, qui fut secrétaire général de l'ONU, exprimait le 22 mai 2007 sa vision de l'avenir de l'Europe (Rencontres du XXIe siècle, UNESCO, Paris) : « L'effondrement sans précédent de la population européenne (4% de la population mondiale en 2050 contre 8% aujourd'hui) et son vieillissement accéléré contrastent avec l'augmentation encore très rapide de la population en Méditerranée du Sud et de l'Est. Il va s'ensuivre des déséquilibres très aigus ! (...) D'un strict point de vue quantitatif, l'immigration serait une solution », convient l'éminent Égyptien. « Mais on ne peut traiter la question comme un problème de vases communicants ou de robinets. Une immigration sans précaution risque de faire imploser les sociétés occidentales au prix de troubles très graves (choc culturel, structures néo-coloniales, chômage...) ».
Plus près de nous, le philosophe et historien Marcel Gauchet ne cache pas son inquiétude : « Nous n'en sommes qu'aux balbutiements d'un processus qui pourrait devenir ingérable. Ce potentiel migratoire est gigantesque et représente une force de déstabilisation qui risque de s'imposer comme la question politique centrale en Occident. Si l'on y ajoute la question écologique, on se dit qu'il risque de se passer de drôles de choses dans un avenir pas si éloigné. D'autant que nous avons pris le parti d'organiser notre désarmement sur tous les plans, pas seulement militaire, mais plus encore intellectuel et moral » (Causeur, mars 2013).
Il est rejoint par l'historien Emmanuel Todd, spécialiste reconnu des populations et des migrations : « L’immigrationnisme sans frein, qui est en train de se constituer en idéologie européenne, qui met les droits des étrangers mobiles – polonais ou moyen-orientaux – au-dessus de ceux des nationaux, qui met donc les populations en état d’insécurité est, sous l’apparence des bons sentiments, un anti-humanisme » (Atlantico, 3 juillet 2016). Ces propos font écho à ceux du président Emmanuel Macron, le 16 septembre 2019, devant les parlementaires de sa majorité : « En prétendant être humaniste, on est parfois trop laxiste ».

Routes de la migration irrégulière vers l'Europe (Frontex, 2016)

Changement de rythme en 2015

Jusqu'au début du XXIe siècle, dans le souci de prévenir les dissensions ethniques, les dirigeants français, tant à gauche qu'à droite, n'ont eu de cesse de prôner la lutte contre l'immigration clandestine et le rejet du multiculturalisme, tout en revendiquant l'intégration des immigrants légaux et des réfugiés politiques dans le cadre d'une société multiraciale et ouverte. Ces résolutions ont cependant volé en éclats à l'issue de la crise migratoire de 2015 (1 256 000 entrées irrégulières selon Frontex) en lien avec la guerre de Syrie et l'afflux en Europe de centaines de milliers de réfugiés.

- L'immigration en France aujourd'hui :

Solde migratoire en FranceConcernant la France, le pays a accueilli dans les quatre dernières décennies du XXe siècle une centaine de milliers de personnes par an. « Sans cette immigration, la population française métropolitaine aurait été moins nombreuse de 11% », note la démographe Michèle Tribalat (Les Yeux grands fermés, 2010).

Depuis l'An 2000, l'accélération est sensible et la France enregistre année après année plus de 200 000 entrées régulières, très majoritairement extérieures à l'Europe (note).

Explorant les données disponibles, l'africaniste Jean-Paul Gourévitch a évalué la part de la natalité issue de l'immigration du dernier demi-siècle. Il déclare au micro de Radio Notre-Dame (26 février 2019) : « Sur 758 000 naissances annuelles, on peut considérer que 24 à 32% sont d'origine étrangère (essentiellement extra-européenne) » (note).

Le sondeur Jérôme Fourquet corrobore ces données. Après dépouillage des prénoms donnés aux enfants à la naissance, il relève 18,8% de prénoms arabo-musulmans dans les naissances de 2016 (contre 0% en 1960). Il y voit se dessiner la France de demain (L'Archipel français, Seuil, 2019).

Les chiffres de l'INED validés par le démographe François Héran confirment l'augmentation rapide des populations originaires des autres continents :
• En 2014, les femmes nées à l'étranger constituaient 11,7% de toutes les femmes en âge d'avoir un enfant, contre 10,6% cinq ans plus tôt.
• En 2016, 18,8% des naissances en France étaient le fait de ces femmes, essentiellement africaines ou turques, contre 16% en 2009.

À moins d'un retournement de situation en matière de natalité et d'immigration, il est aisé de déduire de ces données, qu'à l'horizon 2050, la moitié des naissances, en France, seront le fait de femmes issues de l'immigration extra-européenne des 50 dernières années. C'est un changement de paradigme auquel il importe de se préparer.

- Les enjeux de l'intégration :

Si les immigrants de la deuxième moitié du XXe siècle ont pu généralement s'immerger dans les pays d'accueil et s'y épanouir, cela n'est plus aussi évident en ce début du XXIe siècle, du fait d'une accélération des flux, d'une nouvelle baisse de la natalité, y compris en France, et d’un raidissement social, dans un contexte de crise économique et d’impéritie politique.

Tétanisés par le choc migratoire de 2015, médias et gouvernants adaptent leur vocabulaire à une réalité qu'ils ne maîtrisent plus, marquée par la formation de diasporas réfractaires à toute perspective d'assimilation. Le « multiculturalisme » était rejeté avec vigueur par les progressistes et la gauche jusqu'à la fin du XXe siècle ; il est devenu depuis lors un horizon désirable. Même dérive en ce qui concerne les immigrants clandestins ou illégaux, désormais qualifiés de « migrants » ou « réfugiés »...

Certes, beaucoup de migrants fuient des pays en guerre comme la Syrie, la Libye ou l'Irak. Certains ont été victimes de persécutions indignes. Mais d'autres ont pu servir des régimes oppressifs ou participer à des crimes de guerre. D'autres encore - la grande majorité - fuient des pays paisibles et que l'on dit même en expansion économique, comme l'Éthiopie, le Ghana ou le Sénégal, ce qui a l'heur d'irriter les dirigeants allemands (note).

Deux aspects caractérisent les nouveaux flux migratoires vers l'Europe occidentale : le fait qu'ils relèvent de populations appartenant à d'autres aires culturelles et leur ampleur numérique : sur les marchés de Sarcelles ou Saint-Denis, au nord de Paris, il est ainsi difficile d'identifier dans la foule des personnes de type européen.

Ces aspects sont perçus favorablement par les habitants aisés des métropoles qui y voient une source de main-d'oeuvre inépuisable et bon marché, en lien avec le retour en force des « petits boulots » à caractère domestique ou servile (métiers de la restauration, vigiles, services à la personne, livraisons à domicile...). Il s'ensuit la formation dans les métropoles d'une société racialisée où les classes sociales se distinguent de plus en plus par la couleur de peau. Cela est en particulier visible dans les entreprises. D'aucuns voient aussi dans l'immigration de peuplement un bienfait pour l'équilibre futur des régimes de retraite mais il ne s'agit que d'un énorme contresens économique (note).

Les nouveaux flux migratoires sont par contre perçus avec la plus grande inquiétude par les citoyens des classes populaires qui y voient une concurrence dans l'accès aux aides sociales et aux emplois mais aussi une menace par la constitution de diasporas repliées sur elles-mêmes et qui rendent illusoire l'intégration des nouveaux-venus au pays d'accueil. 

Les immigrés pleinement assimilés y voient aussi une menace pour leur propre statut. Ceux-là ont autrefois fui des sociétés archaïques et craignent aujourd'hui d'être rattrapés par elles. Leur hostilité est partagée par les Français d'outre-mer. Ce n'est pas un hasard si plusieurs départements d'outre-mer (Mayotte, Guadeloupe, La Réunion...), soumis à une immigration désordonnée, figurent parmi les départements français qui donnent le plus de voix à l'extrême-droite (note).

Bien nommer les choses ! Européens et « nouveaux Européens »

À la différence de l'Europe occidentale, qui reçoit essentiellement des immigrants d'Afrique et du Moyen-Orient, l'Amérique du nord et l'Australie connaissent une immigration très majoritairement asiatique et latino-américaine. Mais où que ce soit, le défi migratoire est au coeur des enjeux politiques.

Aux États-Unis, il est abordé de front par la classe politique, en des termes souvent brutaux. Dans ce pays fondé par des immigrants, les démographes n'ont pas de problème de terminologie. Ils distinguent simplement les personnes « nées à l'étranger » (foreign-born) des autres, sachant que toutes ont vocation à devenir citoyens américains. En ce qui concerne la population résidente, ils ne s'embarrassent pas de scrupules et procèdent à des statistiques ethniques en demandant à chacun de se situer dans une ou plusieurs catégories. Cette démarche contribue à renforcer les communautarismes, ce qui n'est pas un mince inconvénient (note).

Rien de tel en France où la classe politique et les institutions (INSEE, INED, Collège de France) refusent les statistiques ethniques et s'en tiennent à une seule formule : « Circulez, il n'y a rien à voir ! » :

• Le terme « immigré » désigne selon les organismes officiels toute personne installée en France mais née à l'étranger dans une nationalité étrangère, qu'elle ait ou non acquis la citoyenneté française ! Son antonyme ou contraire est le « natif » (synonyme d'indigène), autrement dit toute personne née sur le sol français et donc réputée française en vertu d'un « droit du sol » revisité.

C'est ainsi qu'une jeune Malienne qui rejoint son époux en France sera classée parmi les « immigrés » de même que ses enfants nés au Mali, tandis que ses enfants appelés à naître en France seront classés parmi les « natifs ». Cette distinction au sein d'une même fratrie laisse circonspect. Doit-on aussi ranger dans la catégorie « immigrés » l’écrivain Romain Gary, héros de la France Libre, né en Lituanie ou, plus près de nous, des compatriotes comme Gaston Kelman, né au Cameroun et auteur de l’inénarrable Je suis noir et je n’aime pas le manioc (2005) ? Doit-on considérer comme « natif » le terroriste Mohammed Merah, né à Toulouse et inhumé en Algérie après ses forfaits ? Et que dire du tueur de Strasbourg Chérif Chekatt dont la famille salafiste vit depuis trente ans en vase clos ?

• Pour dissiper en partie l'équivoque, la démographe Michèle Tribalat a tenté de promouvoir l'expression « natif au carré » qui désigne toute personne née en France de deux parents eux-mêmes nés en France. Mais en 2019, il y a un certain nombre de jeunes gens qui relèvent de cette catégorie et n'en sont pas moins perçus comme « immigrés » parce que, d'origine maghrébine ou africaine, ils persistent à vivre en vase clos au sein de leur communauté.

• Les médias ont quant à eux diffusé l'horrible expression « Français de souche » pour désigner les Français d'ascendance européenne, mais sans savoir s'il faut y inclure les Français d'origine italienne ou portugaise.

À quoi certains militants « indigénistes » ont répliqué en invoquant une non moins horrible opposition entre « racisés » et « non-racisés » : le premier terme désignerait les blancs « de type européen » (l'expression est employée par la police dans ses avis de recherche), le second désignerait tous les autres. Reste à préciser à quel degré de métissage une personne basculerait dans l'une ou l'autre de ces catégories !

• Embarrassés, les démographes de l'INED ont inventé l'expression « population majoritaire » pour définir un ensemble « toujours difficile à nommer ». Il désignerait « l'ensemble des personnes nées Françaises de parents eux-mêmes Français qui résident en France métropolitaine et qui ne sont ni immigrées, ni natives d'un DOM, ni descendantes de personne(s) immigrées(s) ou native(s) d'un DOM ». Que de contorsions pour désigner les Français d'ascendance européenne !

Restons simples et clairs. Les rappels historiques montrent que la population de l'Europe n'a connu aucun apport significatif de l'extérieur au millénaire précédent (très précisément de 955 à 1974). C'est durant cette période qu'est née et s'est épanouie la civilisation européenne. L'histoire, la culture et l'anthropologie nous permettent donc d'identifier un Européen sans plus d'équivoque qu'un Congolais ou un Japonais : « Est Européen toute personne qui vit en Europe et dont l'ascendance est à dominante européenne ».

• Il serait donc juste d'appeler « Européens » tous les individus dont l'ascendance connue est majoritairement européenne, c'est-à-dire née en Europe. Cela inclut bien entendu les descendants de Polonais, Portugais, Italiens... ainsi qu'une bonne partie des habitants de l'outre-mer, en bref toutes les personnes dont les ascendants ont participé au grand brassage médiéval d'où est sortie l'Europe.

• Son antonyme désignerait donc les personnes dont l'ascendance connue est majoritairement née hors du continent européen et qui ne se perçoivent pas spontanément comme Européens du fait de leur ascendance africaine ou asiatique. Il est hors de question de reprendre les termes de « non-Européens » ou « extra-Européens » même s'ils sont employés dans certains documents officiels (!), parce qu'ils renvoient aux mauvais souvenirs de l'apartheid sud-africain mais surtout parce que les personnes concernées sont dans leur immense majorité désireuses de vivre et se perpétuer sur le sol européen.

L'expression la plus adéquate qui vient naturellement à l'esprit pour désigner ces personnes est donc « nouveaux Européens » ! Cette expression est sans ambiguïté. Elle permet qui plus est aux enfants à peau noire ou bistre de s'attribuer une identité positive et mieux encore une ambition, celle de forger la France et l'Europe du futur au coude à coude avec les « Européens » ordinaires. Eux-mêmes ou leurs descendants ont vocation à devenir à terme des « Européens » tout court... sous réserve que le brassage, les unions mixtes et l'intégration demeurent possibles  (note).

On peut voir dans cette terminologie la meilleure arme qui soit contre la formation de « diasporas extranationales » ou de « colonies intérieures ». Mais les mots ne seront d'aucun secours aux gouvernants si ceux-ci manquent de la lucidité nécessaire pour relever le défi migratoire et la crise démographique.

La population vivant en France selon lieu de naissance et nationalité (2022)
Lieu de naissance et nationalité Effectif
(en milliers)
Proportion
 (en %)
Nés en France 59 184 87,2
  Nés en France de nationalité française 58 396 86,1
  Nés en France de nationalité étrangère 789 1,2
Nés à l'étranger 8 658 12,8
  Nés à l'étranger de nationalité française 1 652 2,4
  Immigrés ayant acquis la nationalité française 2 481 3,7
  Immigrés de nationalité étrangère 4 526 6,7
Ensemble immigrés 7 007 10,3
Ensemble étrangers 5 315 7,8
Population totale 67 843 100,0

Source : Insee, estimations de population (données provisoires issues d'estimations avancées).
Lecture : en 2022, 4 526 000 immigrés de nationalité étrangère vivent en France.

Très rares sont désormais les septuagénaires européens qui peuvent se flatter d'avoir une descendance complète (quatre petits-enfants)... Cette implosion démographique est en passe de briser la chaîne des générations par laquelle se sont transmises les connaissances et les valeurs qui ont fait la grandeur de l'Europe pendant un millénaire.

Publié ou mis à jour le : 2023-11-22 10:11:14
Hubert Tramoni (20-02-2024 10:15:42)

L'ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri a expliqué pourquoi il a dû démissionner en 2022. C'était sous les pressions du gouvernement, de la Commission européenne et des ONG qui lui reprochaien... Lire la suite

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