Ouvrier métallurgiste à Saint-Denis (au nord de Paris), Jacques Doriot est mobilisé et reçoit la Croix de guerre pendant la Première Guerre mondiale pour avoir récupéré dans les lignes ennemies un camarade blessé.
Après le conflit, il adhère à la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) puis vote la transformation de la SFIO en SFIC (Section française de l'Internationale communiste) au congrès de Tours.
Devenu secrétaire général des Jeunesses communistes, il voyage entre Moscou et Paris et fait de la prison pour avoir appelé à la désobéissance les soldats engagés dans la guerre du Rif !
Sa popularité lui vaut d'entrer au Bureau politique du Parti Communiste. Il est élu député communiste de Saint-Denis en 1924 et devient maire de la ville en 1931.
La faillite des communistes allemands face à Hitler et l'échec des émeutes de février 1934 l'amènent à plaider pour un front commun avec les socialistes de la SFIO et les militants de la CGT (dite confédérée), alors opposés aux communistes qui participent à la CGTU (unitaire). Il n'hésite pas à dénoncer l'obstruction de l'Internationale communiste dans une lettre ouverte à celle-ci en avril 1934.
Le secrétaire général du parti, Maurice Thorez, rebuté par son ambition, en prend prétexte pour le pousser hors du parti. Il met tout en oeuvre pour le chasser de son bastion de Saint-Denis aux municipales de 1935 puis aux législatives de 1936, celles-là mêmes qui voient le succès de sa proposition avec la victoire du Font populaire !
Cette victoire vient trop tard pour sauver la mise de Jacques Doriot. Celui-ci, avec d'autres cadres communistes, fonde le Parti populaire français (PPF) d'inspiration fasciste mais aussi pacifiste. Il s'inscrit dans la filiation de Mussolini, passé comme lui de l'extrême-gauche au nationalisme. Des personnalités comme les écrivains Pierre Drieu la Rochelle et Bertrand de Jouvenel rejoignent son parti (mais le quitteront après les accords de Munich).
Sous l'uniforme allemand
Suite à l'invasion de la France par la Wechmacht, Doriot s'engage sans état d'âme dans la Collaboration avec les Allemands, bien que ceux-ci se méfient de ses ambitions. Ils font en sorte de contrarier son rapprochement avec les autres porte-parole de la Collaboration comme l'ancien député socialiste Marcel Déat ou le journaliste Fernand de Brinon.
Qu'à cela ne tienne ! Jacques Doriot teinte son parti et ses discours d'antisémitisme pour faire bonne figure auprès de ses nouveaux maîtres. Il soutient complètement la création par les Allemands de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF), le 8 juillet 1941. Lui-même s'y engage et part combattre sur le front de l'Est par intermittences. L'ancien héros de la Grande Guerre ne craint pas de s'exhiber dans l'uniforme allemand.
À la Libération, fuyant la progression des Alliés et l'épuration, il est contraint de s'établir en Allemagne. Il meurt dans le mitraillage de sa voiture par un avion non identifié. Il est possible que la Gestapo ait voulu le mettre hors d'état de parler...
La Résistance
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