Brennus (390 avant JC)
« Vae victis ! » (en latin)
« Malheur aux vaincus ! » (traduction)
Tite-Live, un historien contemporain d'Auguste et Jésus-Christ, raconte dans sa volumineuse Histoire de Rome la guerre que livra quatre siècles plus tôt sa ville aux Gaulois du nord de la péninsule italienne (la Gaule cisalpine). La jeune république de Rome se remet avec peine d'une guerre de dix ans contre sa voisine, la cité étrusque de Véiès. Le général Camille (Marcus Furius Camillus), qui s'est emparé de Véiès en 396 avant JC, est accusé d'avoir détourné une partie du butin et choisit de s'exiler. C'est ce moment-là que choisit une troupe de Gaulois de la tribu des Sénons pour assaillir Rome. À leur tête un chef du nom de Brennus. En 390 avant JC, après avoir écrasé l'armée romaine sur les bords de l'Allia, un affluent du Tibre, ils pénètrent dans la ville, la pillent et l'incendient. Les Romains doivent se replier sur la forteresse du Capitole. Des Gaulois tentent d'en escalader les murailles pendant la nuit mais les défenseurs sont prévenus à temps par les oies sacrées du temple de Junon, qu'ils ont eu la décence d'épargner malgré la disette ! Au bout de sept mois de siège, si l'on en croit l'historien Tite-Live, les Romains rendent les armes et acceptent le tribut que leur impose Brennus, à savoir mille livres d'or. Au moment de la pesée, comme des Romains se permettent de mettre en doute la régularité de l'opération, Brennus jette sa lourde épée sur le plateau des poids et lance : «Vae victis !». Les Romains ne pipent mot mais quelque temps plus tard, ils rappellent Camille et lui octroient le titre de dictateur. Le général fait rendre gorge aux Gaulois. Camille, qui réorganisa l'infanterie romaine en légions (4000 à 5000 hommes) subdivisées en manipules (compagnies) et centuries (sections), a mérité d'être surnommé le «deuxième fondateur de Rome» (après Romulus).