Citations et Mots d'Histoire

Le temps des Révolutions

Napoléon Bonaparte    (1769 - 1821)

« Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ! »

Cette célèbre harangue, qui figure dans les Mémoires du général Gourgaud, publiées en 1823, n'a jamais été prononcée par le général Bonaparte lors de la bataille des Pyramides, le 21 juillet 1798. Elle fait partie de la légende épique que le grand homme a tissée autour de lui-même. Le futur empereur s'est très tôt illustré par son art de la propagande et sa capacité à transformer le plomb en or. Ainsi de la campagne d'Égypte, désastreuse à tous points de vue, dont il a su magnifier le souvenir dans l'opinion de ses contemporains et même des historiens.


« Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l'ont commencée »

En présentant la Constitution qui consacre son pouvoir et installe le Consulat, le Premier Consul Napoléon Bonaparte déclare devant le Sénat, le 24 Frimaire An VII (15 décembre 1799) : « La Constitution est fondée sur les vrais principes du  gouvernement représentatif, sur les droits sacrés de la propriété, de  l'égalité, de la liberté. Les pouvoirs qu'elle institue sont stables et forts ». Et il conclut par les mots ci-dessus.

Ne nous méprenons pas sur leur sens. Ils signifient non pas que l'on tournerait le dos à la Révolution mais au contraire que la Révolution a achevé son oeuvre et que l'on peut désormais s'appuyer sur celle-ci pour construire l'avenir.

Pétri de culture classique, Napoléon Bonaparte a toujours eu un sens aigu de la continuité de l'Histoire. On lui prête ainsi cette formule que tout dirigeant de la France devrait avoir en permanence au cœur : « De Clovis jusqu’au Comité de salut public, je me sens solidaire de tout ».


« C'est avec des hochets que l'on mène les hommes »

Premier Consul, Napoléon Bonaparte décide en 1802 d'établir un Ordre national de la Légion d'Honneur pour récompenser les mérites des citoyens.

Le 8 mai 1802, à un membre du Conseil d'État qui l'interpelle sur le bien-fondé d'une décoration qui viole les principes révolutionnaires d'égalité et invoque l'exemple des Romains, le Premier Consul rétorque : «On nous parle toujours des Romains! Il est assez singulier que, pour refuser les distinctions, on cite l'exemple du peuple chez lequel elles étaient le plus marquées. Est-ce là connaître l'histoire ? Les Romains avaient des patriciens, des chevaliers, des citoyens et des esclaves. Ils avaient pour chaque chose des costumes divers, des moeurs différentes. Ils décernaient en récompenses toutes sortes de distinctions, des noms qui rappelaient des services, des couronnes murales, le triomphe !... Je défie qu'on me montre une république ancienne et moderne dans laquelle il n'y ait pas eu de distinctions. On appelle cela des hochets ; Eh bien, c'est avec des hochets qu'on mène les hommes. L'on convient qu'il nous faut des institutions ; si l'on ne trouve pas celle-là bonne, qu'on en propose donc d'autres ! Je ne prétends pas qu'elle doive sauver la République ou l'État, mais elle y jouera son rôle»...


« Viens, petite créole, te coucher dans le lit de tes maîtres ! »

Le 19 février 1802, soit à peine trois mois après le coup d'État du 18 Brumaire, le Premier Consul Napoléon Bonaparte et ses collègues, les consuls Cambacérès et Lebrun, quittent le palais du Luxembourg pour celui des Tuileries. L'ancien palais des rois, à l'abandon depuis la chute de la monarchie, dix ans plus tôt, a été remis en état et débarrassé de souillures et graffitis révolutionnaires pour abriter la nouvelle cour consulaire. C'est un signe parmi d'autres de ce que la Révolution est finie. Les propos ci-dessus, sans doute apocryphes, sont prêtés au Premier Consul Napoléon Bonaparte faisant à sa femme Joséphine les honneurs de la chambre à coucher du palais royal. Bonaparte, qui avait eu quelques rares expériences amoureuses dans sa jeunesse, avait rencontré Joséphine en venant lui restituer le sabre de son défunt époux, le général-vicomte de Beauharnais, qui s'était distingué à l'Armée du Rhin en 1793, puis avait été guillotiné sous la Terreur. Il était tombé éperdument amoureux de cette femme née à la Martinique, plus âgée que lui de six ans et il l'épousa en 1796. Joséphine, qui avait eu des relations amoureuses avec Barras, l'un des Directeurs, s'en servit pour faire obtenir un commandement à son jeune mari. En 1809, son union restant stérile, Napoléon se résigna à divorcer de Joséphine et à «épouser un ventre» en la personne de la petite-nièce de Marie-Antoinette, Marie-Louise de Habsbourg, laquelle donna naissance au roi de Rome, puis duc de Reichstadt, considéré comme Napoléon II.


« Soldats, je suis content de vous. Je vous ramènerai en France. Là, vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie et il vous suffira de dire : j'étais à la bataille d'Austerlitz pour que l'on vous réponde : voilà un brave ! »

Napoléon Bonaparte, devenu empereur sous le nom de Napoléon 1er, s'offrit une magnifique victoire sur les Autrichiens et les Russes pour le premier anniversaire de son sacre, le 2 décembre 1805, à Austerlitz. 50 drapeaux enlevés à l'ennemi allèrent orner la voûte de l'église Saint-Louis des Invalides. Le bronze des 180 canons ennemis fut par ailleurs employé pour fondre la colonne Vendôme, à Paris.


« Une nuit de Paris réparera tout ça ! »

Napoléon visitant le champ de bataille d'Eylau (détail), par Antoine-Jean Gros, musée du Louvre (détail)Ce mot brutal et cynique a été attribué à l'empereur Napoléon 1er, au soir de la bataille qu'il livra contre les Russes à Eylau, en Prusse orientale, le 8 février 1807. Rendue particulièrement meurtrière par une violente tempête de neige, cette bataille fit plus de 13 000 morts dans la Grande Armée et obligea l'empereur des Français à différer la poursuite de son offensive.

L'exclamation ci-dessus n'en est pas moins apocryphe et elle aurait d'ailleurs été déjà attribuée à Henri IV deux siècles plus tôt ! Elle est par ailleurs extravagante : dans la France entière du temps de Napoléon, le nombre total des naissances de garçons en une journée était inférieur au total des pertes d'Eylau.

Les 1 à 2 millions de morts qu'ont coûtées à la France les guerres de la Révolution et de l'Empire n'ont jamais été compensées mais ont accéléré le déclin démographique du pays. Pour être juste, précisons que l'empereur, bien qu'il ne fût pas d'un naturel tendre, prit conscience à Eylau du coût humain de la guerre. « Ce pays est couvert de morts et de blessés. Ce n'est pas la belle partie de la guerre ; l'on souffre et l'âme est oppressée de voir tant de victimes », écrit-il à Joséphine.

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