Le 16 juillet 1942 a eu lieu la rafle du Vél d'Hiv. Sous le nom de code « Vent printanier », les Allemands ont projeté d'arrêter un grand nombre de Juifs dans toute l'Europe occupée. À Paris, 7 000 policiers et gendarmes arrêtent ainsi 13 000 Juifs, y compris 4 000 enfants que les nazis n'avaient pas formellement réclamés. Quelques jours après, tous sont convoyés vers les camps d'extermination. Quelques dizaines en reviendront.
Il a fallu attendre le 16 juillet 1995 pour qu'à la faveur d'un émouvant discours, le président Jacques Chirac, reconnaisse officiellement « que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français »....
Et puis, il y a la phrase malheureuse qui est la seule que l’on va en définitive retenir de ce discours plutôt bien enlevé dans l’ensemble : « La France, patrie des Lumières et des Droits de l'Homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. » Robert Badinter, l’ancien garde des sceaux de François Mitterrand, interrogé par Jacques Semelin le 28 avril 2021, s’en indigne : « Le discours de Chirac est plein d’émotion, littérairement accompli, nommant avec des mots forts la souffrance des Juifs, leur persécution et leur déportation. Mais sur le plan juridique et politique, il ne résiste pas à l’analyse ». Il y manque deux mots : « de Vichy », car c’est de « la France de Vichy » qu’il eut fallu parler et non de la France tout court car celle-là, dans les villages et les villes, protégeait tant bien que mal les juifs ; c’était aussi bien évidemment celle-là qui à Londres et Bir Hakeim, menait le combat contre le Mal...
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