Hubert Lyautey (1854 - 1934)

Un officier visionnaire

Né en 1855 à Nancy, monarchiste de coeur et catholique social, Hubert Lyautey a déjà la réputation d'un officier de cavalerie cultivé et brillant quand il rencontre Joseph Gallieni au Tonkin et le rejoint en 1897 à Madagascar.

Il s'applique alors à promouvoir la société indigène, dans le droit fil de ses convictions exprimées le 15 mars 1891 dans un article anonyme de La Revue des deux mondes : « Du rôle social de l'officier dans le service militaire universel ».

Un officier aux convictions trempées

Lyautey devient en 1912 le premier Résident général auprès du sultan du Maroc, qui s'est placé cette année-là sous la « protection » de la France.

Son action en faveur du développement du pays et plus encore sa noblesse morale et son respect des coutumes locales valent à Lyautey le respect et l'estime des Marocains.

En décembre 1916, il est nommé ministre de la guerre dans le cabinet Briand. En mars 1917, il s'oppose à l'état-major sur le projet d'offensive du « Chemin des Dames » qu'il juge avec raison mal engagée mais ses avertissements tombent dans le vide.

Faute d'être soutenu par le président du Conseil, il démissionne et reprend sa place au Maroc.

Maréchal de France en 1921, il pâtit d'être tenu en suspicion par la gauche au pouvoir à Paris. Lui-même donne sa démission de résident général lorsqu'on lui enlève le commandement des troupes engagées dans la guerre du Rif pour le confier au maréchal Pétain.

Passionné par l'aventure coloniale, dont il représente assurément la meilleur part, Lyautey parraine sur la fin de sa vie l'Exposition coloniale. Il se signale par une conception des relations entre l'Europe et le reste du monde fondée sur le respect des identités. « Les Africains ne sont pas inférieurs, ils sont autres », écrit-il dans les années 1920.

Cette conception est restée marginale en France et en Europe. Elle contredit celle de Jules Ferry, Rudyard Kipling, Léon Blum ou des actuels penseurs de la gauche morale qui, chacun à leur manière, cultivent la conviction que les riches Occidentaux doivent « aider » les peuples « sous-développés » (alias inférieurs) à suivre leurs propres traces.

Le 15 juillet 1926, au sommet de sa gloire, le marécal inaugure la Grande Mosquée de Paris, qu'il a appelée de ses voeux afin de rendre hommage aux musulmans morts pour la France.

Alban Dignat

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Publié ou mis à jour le : 2024-01-02 19:51:25

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