2000 ans d'Histoire

Rude Écosse

L'Écosse est la partie septentrionale de la Grande-Bretagne et aussi la moins peuplée de l'île avec seulement cinq millions d'habitants sur un total de 60 millions d'habitants.

Elle partage avec l'Angleterre un destin commun depuis l'avènement à Westminster du roi Jacques 1er Stuart, en 1603. Les deux royaumes ont été formellement unis par les lois d'Union (Acts of Union) de 1706 et 1707 et depuis 1801, l'Écosse est l'une des quatre Nations constitutives du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande.

La lente formation du Royaume-Uni

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La formation du Royaume-Uni
Les îles britanniques ont été romanisées de façon superficielles mais ensuite profondément christianisées.

Après la conquête normande, la monarchie anglaise est devenue la puissance dominante. Une fois réalisée l'unité de l'archipel, elle s'est lancée avec brio dans la domination des mers... avec le concours actif de ses sujets écossais.

Celtes farouches

Connue des Romains sous le nom de Calédonie, la pointe de la Grande-Bretagne est, aux premiers siècles de notre ère, peuplée de Celtes. Ils sont appelés Pictes par les Romains parce qu'ils se peignent le visage en bleu pour effrayer leurs ennemis.

Au Moyen Âge arrivent d'autres Celtes. Ils viennent d'Irlande, s'appellent Scots et vont laisser leur nom au territoire : Scotland (le pays des Scots, en français Écosse). Avec eux arrivent aussi des moines qui, tel Columba, évangélisent le pays.

Pictes et Scots font cause commune contre des pirates venus de Scandinavie, les Vikings ou Danois, et un royaume émerge enfin au tournant de l'An Mil, époque à laquelle se forgent les nations modernes d'Europe.

Premiers heurts avec les Anglais

Les premiers heurts entre les Écossais et leurs voisins anglais se produisent avec l'extinction de la dynastie royale en 1286.

Sous la conduite du roi Robert 1er Bruce et avec, pour la première fois, le soutien des Français, les Écossais battent les Anglais à Bannockburn en 1314.

Robert 1er marie sa fille et héritière à son ami Walter, sénéchal d'Écosse (sénéchal se dit stewart en anglais et sera déformé en Stuart pour devenir le nom de la famille en question). C'est pour sa lignée le début d'un prodigieux destin émaillé de nombreuses tragédies...

Beaux mariages

Un siècle passe. Les chefs de clans des Highlands, les Hautes Terres, renouent avec leur jeu favori, la guerre civile, cependant que les Anglais recommencent à lorgner de leur côté.

Jacques IV Stuart croit écarter le danger en épousant Marguerite (Margaret), fille de son voisin Henri VII Tudor. De ce mariage vont découler les droits des Stuart sur la couronne anglaise.

Son fils et successeur Jacques V  remet de l'ordre dans le pays et renoue avec l'alliance française cependant que ses sujets adoptent le protestantisme. À sa mort, le 14 décembre 1542, sa fille Marie Stuart, tout juste âgée de quelques jours, lui succède.

Marie Stuart à l'âge de 13 ansMariée très jeune avec le futur roi de France François II, la petite reine quitte son pays pour la cour brillante des Valois. Sa famille maternelle profite de sa situation pour s'installer au coeur du pouvoir. Son oncle François de Guise devient en France le chef du clan des ultra-catholiques et va déclencher les guerres de religion.

Marie, quant à elle, est veuve après quelques mois de mariage. Elle doit revenir dès 1560 en Écosse, dans un pays dont elle ignore tout. Pendant son absence, le protestantisme s'est définitivement imposé sous une version nationale, l'Église presbytérienne, grâce un prédicateur du nom de John Knox.

Le presbytérianisme va dès lors constituer l'un des marqueurs de la nation écossaise tout comme le catholicisme de la nation irlandaise.

Marie Stuart lutte contre les protestants, multiplie les maladresses et s'entiche de drôles de personnages. Elle commet une ultime imprudence en cherchant secours auprès de sa cousine la reine d'Angleterre Elizabeth 1ère. Celle-ci la fera décapiter pour mettre un terme à ses complots.

L'étau anglais

Jacques VI d'Ecosse, Jacques 1er Stuart (19 juin 1566 – 27 mars 1625), par Daniel Mytens, 1621Quand Elizabeth 1ère meurt après un règne des plus glorieux, le 24 mars 1603, c'est au fils de Marie Stuart et d'un aventurier écossais qu'elle lègue la couronne.

Le nouveau roi Jacques Ier Stuart (Jacques VI pour les Écossais) professe la foi calviniste (une variante du protestantisme), ce qui ne va pas sans poser des problèmes, tant avec les Écossais presbytériens qu'avec les Anglais majoritairement anglicans (ou épiscopaliens).

Ce n'est en définitive qu'après la «Glorieuse Révolution» de 1688 et l'éviction définitive des Stuart que les Écossais obtiendront enfin le respect de leur foi presbytérienne.

Notons que ces péripéties vont de pair avec l'installation de nombreux colons écossais en Irlande du Nord, où ils vont faire subir aux Irlandais des exactions, brimades et humiliations au moins aussi graves que celles infligées par les Anglais à eux-mêmes.

Fidélité dynastique

Les Anglais, alliés à une bonne partie des élites écossaises, concluent en 1707, sous le règne d'Anne Stuart, l'Acte d'Union de l'Angleterre et de l'Écosse sous le nom de Royaume-Uni de Grande-Bretagne.

Les deux royaumes étaient jusque-là séparés, avec chacun leur Parlement, à Édimbourg et Londres, et n'avaient pour seul point commun que le souverain (et la langue, l'anglais). Ils n'ont plus dès lors qu'un Parlement unique, celui de Westminster (Londres). Les Écossais vont ainsi participer activement à la grandeur britannique aux XVIIIe et XIXe siècles, oubliant très vite les liens noués avec la France.

Ces Écossais qui ont contribué à la gloire de la Grande-Bretagne

L'Écosse des temps anciens n'a guère laissé le souvenir que de rudes guerriers (Macbeth, Wallace ou Robert Bruce). Mais elle se révèle une mine insoupçonnée de talents dès lors qu'elle se trouve associée à la conquête du monde sous la gouverne de Londres.

Sir Walter Scott, 1er baronnet  (15 août 1771, Édimbourg - 21 septembre 1832, Abbotsford), par Henry Raeburn, 1822L'écrivain Walter Scott (1771-1832) invente un nouveau genre littéraire avec le roman d'aventures (Ivanhoé), bien avant son compatriote Robert Louis Stevenson (1850-1894), natif comme lui d'Édimbourg (L'île au trésor).

Les nationalistes écossais leur préfèrent toutefois le poète Robert Burns (1759-1796), qui a écrit en anglais mais aussi en scots, une variante écossaise de l'anglais parlée dans les Lowlands. Il est qualifié de Scotland's favourite son (« fils préféré de l'Écosse ») mais son oeuvre n'a guère dépassé le cercle des initiés hors de sa terre natale.

Dans un genre autrement plus sérieux, le philosophe David Hume (1711-1776) participe activement au Siècle des Lumières. L'année de sa mort, un autre Écossais, Adam Smith (1723-1790), publie Recherches sur la nature et les causes de la Richesse des Nations, l'ouvrage fondateur de l'économie politique.

En matière d'économie, et plus précisément, de finance, son compatriote John Law (1671-1729), natif d'Édimbourg, n'était pas dépourvu de talents. Mais ses audaces l'ont entraîné dans une fuite permanente, jusqu'à mourir sans le sou à Venise. 

Les Écossais ont témoigné dans les temps modernes d'un esprit d'aventure consommé. Ainsi Mungo Park (1771-1806) a-t-il été le premier Européen à explorer l'intérieur de l'Afrique... et à en revenir. Un peu plus tard, pour la bonne cause (l'évangélisation et la lutte contre l'esclavage), le pasteur David Livingstone (1813-1873) a parcouru à son tour le continent noir.

Parmi les scientifiques et les inventeurs, relevons les noms de Graham Bell (1847-1922), inventeur du téléphone, John Dunlop (1840-1921), inventeur du pneu, d'Alexander Fleming (1881-1955), découvreur de la pénicilline, etc. Et bien sûr, n'oublions pas l'irrésistible Sean Connery (James Bond).


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Conan Doyle (1859-1930)
Publié ou mis à jour le : 2020-02-17 16:56:15

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