Les Tuileries

Château des rois, palais des révolutions

Antoine Boulant (Tallandier, 336 pages, 21,90 euros,  2016)

Les Tuileries

Versailles reste dans la mémoire collective comme le château de la monarchie dans sa phase la plus fastueuse.

On oublie trop souvent que c’est aux Tuileries qu’a exercé son pouvoir un grand nombre de souverains, et qu’y mourut une seul d’entre eux, Louis XVIII.

Hélas ! aujourd’hui il ne reste rien de cet édifice qui jouxtait le Louvre avant d’y être relié le 14 août 1857.

« Ce jour-là, c’est l’une des aventures les plus fécondes de l’histoire architecturale française qui s’achève avec succès », souligne Antoine Boulant.

Le château des Tuileries a été incendié par les Communards au bout de leur vaine résistance avant que ses ruines ne soient détruites une dizaine d’années plus tard.

Ainsi sont parties en fumées trois cents d’histoire de France. Car le château des Tuileries a été le théâtre d’événements qui ont marqué le pays de Henri IV à Napoléon III.

C’est cette histoire que nous raconte avec érudition l’auteur qui retrace également l’évolution architecturale du bâtiment ainsi que celle des jardins embellis par Le Nôtre.

Si Louis XIV et Louis XV n’ont occupé les Tuileries qu’épisodiquement provoquant une belle pagaille chez ceux qui y logeaient en leur absence, Louis XVI y a été ramené de force par le peuple avant que celui-ci ne s’adonne au massacre des Gardes suisses en 1792, l’heure la plus sombre du château qui connût un autre pillage en 1830, moins sanglant, il est vrai.

Mais les Tuileries ont aussi servi de cadre à des fêtes, des réceptions, des parades, à une vie de Cour restaurée sous Napoléon Ier. Les jardins dont les Parisiens raffolaient ont connu des événements populaires comme l’ascension des premiers ballons dirigeables. On peut s’étonner qu’un pays comme la France qui aime tant l’Histoire, ne conserve plus aucun vestige de ce château des rois, palais des révolutions.

L’hypothèse de sa reconstruction a été étudiée au début des années 2000, mais elle est devenue rapidement un sujet de controverse, et en 2008 le gouvernement a décidé que ce projet dont le coût était estimé entre 300 et 500 millions d’euros « ne saurait être considéré comme prioritaire ».

Aujourd’hui, les Tuileries ne sont plus qu’un jardin, lieu de tourisme et non plus lieu de mémoire.

Jean-Pierre Bédéï

Publié ou mis à jour le : 26/09/2016 09:47:34

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