Dernier héritier des rois capétiens et avant-dernier souverain français (avant Napoléon III), Louis-Philippe Ier, cousin des derniers rois Bourbons, est le fils du régicide Philippe d'Orléans, alias Philippe-Égalité. C'est un libéral bon teint.
Il accepte le 7 août 1830, à la suite de la Révolution des « Trois Glorieuses », de se voir décerner par les deux Chambres le titre de « roi des Français » sous le nom de Louis-Philippe Ier.
Il va introduire en France une monarchie constitutionnelle à l'anglaise, avec pour seule ambition la paix et la prospérité communes. Louis-Philippe est ainsi le seul souverain français à n'avoir jamais engagé de guerre. Mieux, il a réussi une Entente cordiale avec l'ennemie héréditaire, l'Angleterre.
Malgré (ou à cause de) cela, il a été honni tant à droite, du côté des monarchistes « légitimistes », qu'à gauche des républicains, socialistes et bonapartistes, tous décidés à miner la « monarchie de Juillet » (ainsi qualifiée parce qu'issue de la Révolution de juillet 1830)...
Entre caricatures et répression de masse
Dès le début du règne, Louis-Philippe devient la cible de la presse.
Déféré devant la cour d'assises pour offense au roi, le journaliste Charles Philippon en ressort le 14 novembre 1831 avec une planche de croquades immédiatement publié par La Caricature. Elle va pour toujours assimiler la tête de Louis-Philippe à une poire !
Les 5 et 6 juin 1832, les manifestations qui entourent les funérailles du général Lamarque, l'un des chefs républicains, se soldent par 600 morts ou blessés.
Quant aux ouvriers, c'est en vain qu'ils se révoltent contre l'écrasement des salaires. Le Président du Conseil Casimir Périer arrive à réprimer la première révolte des canuts de Lyon en 1831 sans effusion de sang. Le ministre de l'Intérieur Adolphe Thiers, futur massacreur de la Commune et président de la République, n'a pas les mêmes scrupules avec la deuxième, en 1834 : 600 morts.
Ce drame retentit dans la capitale : des barricades s'élèvent dans le quartier de Beaubourg le 15 avril 1834. Le général Bugeaud, avec 40 000 hommes, rétablit l'ordre sans trop de mal. Mais au 12 rue Transnonain (actuelle rue Beaubourg), d'où ont été tirés des coups de feu, les soldats répliquent et tuent tous les habitants. Le dessinateur Honoré Daumier va en tirer un dessin émouvant : il montre, non pas le massacre, faute de quoi la censure aurait interdit la publication, mais seulement de pitoyables victimes au pied de leur lit.
Le roi est aussi visé par un total de sept attentats dont celui de Fieschi, le plus meurtrier, en 1835, qui débouche sur une restriction de la liberté d'expression.
Une France tranquille
Nonobstant ces crises, Louis-Philippe Ier apparaît comme le « roi-bourgeois » par excellence, mari aimant et bon père. Sa vie paisible aux Tuileries, auprès de la reine Marie-Amélie et de leurs cinq fils, reflète les aspirations de la bourgeoisie de son époque.
Son règne est une longue période de paix et de relative prospérité durant laquelle, fait exceptionnel, n'apparaît aucun impôt nouveau. Honoré de Balzac témoigne dans son oeuvre romanesque, la Comédie humaine, de la petitesse d'esprit des rentiers et des propriétaires de cette époque...
Les souverains français
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