Olivier de Marliave (Imago, 224 pages, 20 €, 2011)
Castration, émasculation, éviration, les termes ne manquent pas pour désigner une opération universellement attestée et encore pratiquée de nos jours.
De la Chine à la Russie, de la Turquie à l'Inde, en passant par le Maghreb et l'Égypte, personnages de l'ombre et pourtant aux premiers rangs, les eunuques ont très souvent joué un rôle déterminant dans la conduite des empires. Mais ils furent aussi esclaves soumis au service des grands de ce monde.
L'Europe connut également ses heures sombres, depuis Verdun, antique centre de castration d'hommes vendus pour approvisionner les marchés de l'Islam andalou, jusqu à l'Italie qui sacrifia des milliers de jeunes garçons à la passion du chant lyrique.
Aujourd'hui, les castrats de la chorale de la Chapelle Sixtine à Rome, de la Cité interdite à Pékin ou des palais ottomans d'Istanbul ont disparu. Pourtant, on trouve encore des eunuques en Inde les hijras, corps social important, qui vit dans les faubourgs des grandes villes et auxquels on attribue des pouvoirs sacrés et jusque très récemment en Russie avec la secte des derniers Skoptzy.
Olivier de Marliave, dans cette passionnante enquête historique et documentaire, nous dévoile l'histoire tragique de ces marginaux qui, selon les époques et les lieux, furent méprisés, craints ou vénérés.
Publié ou mis à jour le : 10/06/2016 09:42:47
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