Gilles Montègre (Tallandier, 2019)
Il n’est pas le plus célèbre des cardinaux qui ont orienté les destinées de la France. Moins illustre que Richelieu, Mazarin, François de Bernis n’en a pas moins joué un rôle majeur dans la diplomatie sous Louis XV et Louis XVI. Relativement occulté par l’historiographie jusqu’à présent, il reprend sa place dans la fin du XVIIIe siècle grâce au volumineux ouvrage dirigé par l’historien Gilles Montègre (Le cardinal de Bernis, le pouvoir de l’amitié, Tallandier) qui rassemble les contributions de vingt-quatre chercheurs, basées sur un fonds archivistique familial d’une extrême richesse jamais ouvert de manière aussi illimitée, et de divers ministères.
Cet accès inédit aux documents tant privés que publics du cardinal de Bernis nous permettent de découvrir les différentes facettes d’un homme au parcours singulier. Poète, diplomate, ministre, prélat, il a mené plusieurs vies successives bornées entre 1715 (année de sa naissance et de la mort de Louis XIV) et 1794 (date de sa mort et de celle de Robespierre). « À leur manière, ces deux dates circonscrivent la fin de deux mondes : celui d’une monarchie louis-quatorzienne épuisée par les guerres et empesée par la dévotion ; celui d’une civilisation des Lumières qui a jeté ses derniers feux avant d’être emportée par la tourmente révolutionnaire », observe Gilles Montègre.
Voir : Diplomate « équilibriste »
Publié ou mis à jour le : 30/01/2020 15:16:49
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible