Au terme de deux longues guerres, conclues par la défaite d'Hannibal, en 202 av. J.-C., la grande cité de Carthage, qui domina au IIIe siècle la Méditerranée occidentale, a perdu l’Espagne et les Baléares. Elle a aussi dû céder toute sa flotte ainsi qu’une forte indemnité. La Numidie est entièrement revenue au chef indigène Massinissa, allié de Rome.
Mais au bout de deux générations, la cité punique a regagné en prospérité, sinon en force. C'est plus que n'en peut supporter le Sénat romain, devenu par ailleurs le maître de la plus grande partie de la Méditerranée...
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• 264 à 241 av. J.-C. : première guerre punique
• 241 à 238 av. J.-C. : guerre des mercenaires
• 219 à 202 av. J.-C. : deuxième guerre punique,
• 149 à 146 av. J.-C. : troisième guerre punique
En pleine croissance, Rome étend sa mainmise sur le sud de l’Illyrie afin de contrecarrer les attaques des pirates sur l’Adriatique. Puis elle se tourne contre la Macédoine qui s’était alliée à Carthage pendant la guerre. Les Romains s’allient à la Grèce et au royaume de Pergame et les Macédoniens à l’empire séleucide. Après trois guerres successives, Rome remporte la bataille de Pydna qui lui donne le contrôle de la Macédoine en 168 av. J.-C.
Parallèlement, Rome engage la conquête de l’intérieur de l’Espagne, où elle rencontre toutefois une forte résistance illustrée par celle de la ville de Numance, qui durera plusieurs décennies.
Réduite à l'impuissance, humiliée et abaissée, Carthage voit son territoire sans cesse grignoté par le vieux roi numide Massinissa, le vainqueur de Zama. Elle tente de riposter en 150. Les Romains, sermonnés par le sénateur Caton l'Ancien qui ne finit pas un discours sans lancer : « Delenda est Carthago » (Il faut détruire Carthage), prennent ce prétexte pour intervenir.
C'est le coup de grâce. L'orgueilleuse cité est rasée en 146 après un siège de trois ans par Scipion Émilien (fils adoptif d'un fils de Scipion l'Africain). Jules César reconstruira plus tard une ville romaine sur son emplacement. Les possessions africaines de Carthage deviennent la province romaine d'Afrique (le nom s'étendra plus tard à l'ensemble du continent noir). On peut encore visiter des ruines puniques et surtout romaines sur le site de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis.
L'année même où Carthage est rasée, les Romains battent en Grèce la Ligue achéenne et s'emparent de Corinthe. Ils transforment la Grèce prestigieuse en province ordinaire. Quant au roi Attale III de Pergame, fidèle allié de Rome, il meurt sans héritier et lègue son royaume à Rome en 133 av. J.-C. Enfin, la Gaule Transalpine devient une province romaine en 121 av. J.-C..
Rome, à l'origine une cité italienne parmi d'autres, gouvernée par l'assemblée des anciens (le Sénat), est devenue à la faveur des guerres puniques un empire à vocation universelle. Désormais, et pour longtemps, plus rien ne va lui résister.
Le grand historien de l'époque romantique, Jules Michelet, a publié en 1831 une volumineuse Histoire de Rome dans laquelle on découvre une étonnante approche racialiste des guerres puniques. Nous ne sommes plus ici dans un choc entre deux cités rivales mais dans un « choc des races » : « Ce n'est point sans raison que le souvenir des guerres puniques est resté si populaire et si vif dans la mémoire des hommes. Cette lutte ne devait pas seulement décider du sort de deux villes ou de deux empires ; il s'agissait de savoir à laquelle des deux races, indo-germanique ou sémitique, appartiendrait la domination du monde. Rappelons-nous que la première de ces deux familles de peuples comprend, outre les Indiens et les Perses, les Grecs, les Romains et les Germains ; dans l'autre, se placent les Juifs et les Arabes, les Phéniciens et les Carthaginois. D'un côté le génie héroïque, celui de l'art et de la législation ; de l'autre l'esprit d'industrie, de navigation, de commerce. Ces deux races ennemies se sont partout rencontrées, partout attaquées. »
La République romaine
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