Xavier Mauduit et Corinne Ergasse (Armand Colin, 340 pages, 19,90 €, 2016)
Cet ouvrage distrayant nous présente deux décennies qui ont plus qu'aucune autre transformé la France, sous le règne controversé de Napoléon III. Nous découvrons ces transformations à travers des notices et des fiches illustrées et généralement plaisantes, regroupées par grands thèmes : vie quotidienne, sciences et techniques, urbanisme, culture, politique etc.
Ainsi nous promenons-nous de Paris, que le baron Haussmann transforme en ville lumière, à Compiègne, où s'enchaînent les somptueuses réceptions de la cour impériale, Bordeaux, qui inaugure le classement de ses vins, Deauville, où le duc de Morny crée une première station balnéaire etc.
Comment ne pas être ébloui par la recension des innovations toujours vivantes cent cinquante ans après ? Citons en vrac le roman policier, inauguré en France par Émile Gaboriau (L'affaire Lerouge, 1866), les cafés-concerts et l'opéra-bouffe dont le grand maître est Jacques Offenbach, le familistère de l'industriel Jean-Baptiste Gaudin, à Guise, dans l'Aisne (1865), l'accès des filles à l'enseignement secondaire à l'initiative du ministre Victor Duruy (1867), le droit de grève et d'association accordé aux ouvriers (1864), la création des grandes banques de crédit etc etc.
Il y a aussi les misères faites aux poètes et écrivains irrévérencieux : Gustave Flaubert est poursuivi par l'avocat impérial Ernest Pinard en raison du caractère immoral de Madame Bovary mais acquitté grâce à la diligence de ses avocats le 7 février 1857 ; Charles Baudelaire, qui a cru pouvoir se défendre sans avocat, est quant à lui condamné par le même Pinard le 20 août 1857 en raison du caractère obscène de ses Fleurs du Mal ; il est mis à l'amende et privé de ses droits civiques...
Voir : Le Second Empire et la France épanouie
Publié ou mis à jour le : 06/11/2016 00:36:17
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