Loïe Fuller (1862 - 1928)

Et sa danse serpentine

Loïe Fuller vers 1900. En agrandissement : Loïe Fuller en 1889, dans la pièce Caprice de Howard P. Taylor. Photographie : Elliott & Fry.Tutus, corsets et pointes, ce n’est vraiment pas pour elle ! Loïe Fuller s’est affranchie du carcan académique de la danse classique devenant ainsi une pionnière de la danse moderne à la toute fin du XIXème siècle.

L’américaine s’est aussi émancipée de son pays natal pour effectuer des tournées mondiales et a notamment importé son art dans la France de la Belle Époque. 

Incarnation de l’Art Nouveau, elle est à l’origine d’une création artistique bien reconnaissable, la danse serpentine, dans laquelle les mouvements du corps se cachent derrière le tournoiement de grands voiles créant une atmosphère hypnotisante. 

Faire de l'art esthétique et scientifique

Mary Louise Fuller voit le jour le 22 janvier 1862 dans une modeste pension de famille que tiennent ses parents dans une banlieue de Chicago, aux États-Unis. 

Elle foule les planches dès son enfance, jouant dans plusieurs pièces et récitant des sermons puis dans des spectacles de variétés et de vaudeville. Vers 1883, on retrouve la jeune femme dans la troupe de Buffalo Bill, puis à New York.

En 1885, elle prend un nom de scène : Loïe Fuller, fonde sa propre troupe et effectue une grande tournée aux États-Unis, aux Bermudes, aux Antilles et en Jamaïque en 1889. 

Elle met au point la chorégraphie de sa « danse serpentine » au Casino Theater de New-York en 1892.

Fière de sa création, elle souhaite déposer un brevet pour disposer de la propriété artistique de sa danse. On lui refuse. Écœurée, elle quitte les États-Unis et part en Europe. 

À Paris, elle danse seule sur la scène des Folies-Bergères. Le succès est immédiat, le public l’adore. Après la rupture de son contrat avec Édouard Marchand (1859-1905), directeur de la salle de spectacle parisienne, elle part en tournée à travers l’Europe, donnant des représentations à Londres, Bruxelles, Anvers et dans plusieurs villes d’Europe du Nord.

À l’aide de cordes et de longues tiges de bambous, elle manipule de grands voiles de soie. Contrairement à Isadora Duncan, autre pionnière de la danse moderne qui joue avec la transparence de ses vêtements « à la grecque », Loïe Fuller dissimule son corps. En dansant, elle disparaît littéralement dans les voiles qu’elle fait tournoyer. 

Lors de l’Exposition universelle de 1900, Loïe Fuller a son propre musée, un Palais de la danse que l’architecte Henri Sauvage lui a construit. En figure de proue du bâtiment, sa silhouette sculptée par Pierre Roche. 

Quand éclate la Première Guerre mondiale, elle utilise sa notoriété pour contribuer à l’effort de guerre. Elle organise des ventes de charité, des concerts et des expositions au profit des blessés français. 

Elle meurt à Paris le 2 janvier 1928 et ses cendres reposent depuis au columbarium du Père-Lachaise.


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Grands écrivains
Publié ou mis à jour le : 2020-10-09 15:57:54

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