Devenu maître du pouvoir après le départ d’Aristide qui a été ostracisé, Thémistocle va donner la pleine mesure de son génie face à la nouvelle tentative des Perses de soumettre les cités grecques. Il fait ainsi la preuve de ses qualités de politicien mais aussi de stratège et de meneur d’hommes.
Ce succès éclatant ne réduit pas pour autant l’animosité politique de ses adversaires. Elle produira bien des effets inattendus et demandera à Thémistocle des trésors d’ingéniosité qui viendront encore agrémenter sa future légende.
Vainqueur, ostracisé, puis hôte de Xerxès
Stratège de génie, il a compris que la supériorité numérique de la flotte de Xerxès ne pourrait être compensée que par le choix de l’espace où se déroulerait la bataille décisive – l’étroit bras de mer entre l’Attique et Salamine dont l’ennemi ne connaît ni les courants ni les vents. Inflexible, il imposera sa stratégie aux Péloponnésiens qui veulent quitter Salamine ; rusé, il finira par attirer Xerxès dans son piège.
Et c’est par la ruse encore qu’après la victoire il permettra aux Athéniens de construire autour de leur ville, puis autour du Pirée, les murailles que Sparte veut les empêcher d’édifier et qui empêcheront la cité de tomber sous l’hégémonie des Spartiates.
Ostracisé en 471, Thémistocle termine sa vie en banni. L’ostracisme est une mesure préventive, non une punition. Mais profitant de son éloignement, ses ennemis l’accusent de trahison. Trouvant refuge dans les états de Xerxès, il mourra vers 459 – peut-être par suicide, pour ne pas avoir à participer à une expédition contre Athènes.
Fondateur du Pirée, concepteur de la stratégie maritime d’Athènes comme des Longs Murs qui ne seront bâtis qu’après sa mort, il a donné à sa cité les armes qui feront sa richesse, son rayonnement et sa puissance jusqu’à sa défaite face à Sparte en 404.
En faisant dépendre la sécurité et l’avenir d’Athènes du peuple qui rame sur les navires, plutôt que des hoplites et des cavaliers bien nés, il a aussi créé les conditions politiques qui permettront les nouvelles avancées de la démocratie qu’initieront Éphialte puis Périclès.
La Grèce moderne
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