Rome en mode chronométré

6 secondes par décennie de 750 av. J.-C. à 476

Rome en mode chronométré : 6 secondes par décennie de 750 av. J.-C. à 476

Dans cette vidéo, on va couvrir toute l’Histoire de Rome en cartes animées, depuis ses débuts au VIIIe siècle av JC jusqu’à la chute de l’Occident en 476. Mais il va y avoir une contrainte : je vais consacrer exactement 6 secondes par décennie, ce qui permettra de bien prendre conscience de l’emballement des évènements.

Il y aura 4 parties, histoire de souffler un peu. Dans la première, Rome n’est encore qu’une petite ville sous influence grecque et étrusque.

On va commencer notre histoire vers 750 av JC : ça correspond à la fondation de Cumes, qui est à la fois la première colonie grecque d’Italie et la plus proche de Rome, une petite ville latine située plus au nord. Ces débuts de l’influence grecque correspondent à la fondation légendaire de Rome par Romulus en 753.

Plus au nord dans l’actuelle Toscane, les Etrusques sont également influencés par la civilisation grecque par le biais du commerce : ils créent leur propre alphabet à cette époque en s’inspirant de l’alphabet grec, et ils adoptent la formation en phalange des Grecs. La civilisation étrusque se développe ainsi progressivement à partir de ce mélange entre la culture de Villanova originelle et les apports grecs. Elle combine une grande puissance militaire terrestre et navale avec une certaine douceur de vivre dans laquelle la femme a une place importante. Ils ont de grandes connaissances dans le domaine de l’urbanisme et de la médecine et ils ont beaucoup recours à la divination.

Le pays étrusque n’est pas uni politiquement, mais il est caractérisé par une confédération de cités-états depuis Volterra au nord jusqu’à Veies au sud qui est voisine de Rome. La zone d’influence étrusque s’étend peu à peu, vers le nord jusqu’à la plaine du Pô, et vers le sud jusqu’à la ville de Capoue. La ville de Rome finit à son tour par tomber sous le joug étrusque : en 616 av JC, le trône revient à Tarquin l’Ancien, originaire de la ville de Tarquinia.

La présence étrusque permet de sécuriser les environs, notamment face aux Sabins qui peuplent les montagnes. Des égouts sont construits pour assainir la ville et la place du forum est créée en tant que point de convergence des collines alentour.

Servius Tullius succède à Tarquin vers 578 av JC. Il fait ériger de nouveaux remparts et réforme l’armée pour la rendre plus performante. Cette époque correspond à l’apogée de la civilisation étrusque : la maîtrise des mers leur permet notamment de prendre pied en Corse aux dépens des Grecs vers 540, et la confédération étrusque devient une véritable thalassocratie en Mer Tyrrhénienne.

Tarquin le Superbe succède à Servius Tullius en 535 av JC et laisse le souvenir d’un roi tyrannique. La cité grecque de Cumes commence alors à soutenir militairement les cités latines contre la domination étrusque : ça encourage la révolte de la population de Rome qui chasse Tarquin du trône en 509 av JC et fonde la République. Sous l’influence étrusque, les villes voisines tentent aussitôt d’attaquer Rome, mais celle-ci triomphe de la coalition et s’impose à la tête de la Ligue Latine en 493.

Les institutions de la République romaine sont basées sur l’élection de 2 consuls pour une année de mandat qui exercent le pouvoir civil et militaire, mais sous le contrôle des sénateurs qui sont nommés à vie par les consuls. En pratique, ces fonctions demandent des moyens importants et sont accaparées par les riches aristocrates appelés les patriciens. La fonction de tribun de la plèbe est créée pour compenser cette fracture et contrebalancer le pouvoir du Sénat.

Le Ve siècle voit l’affaiblissement progressif de la confédération étrusque : impuissants face aux attaques des Samnites, ils perdent le contrôle de Capoue en 423. Dans le même temps, leur présence en Corse s’érode au profit des Grecs, puis des Carthaginois. Enfin les Etrusques doivent faire face à des incursions celtiques depuis la Gaule autour de l’an 400. Les Romains en profitent pour s’emparer de la ville de Veies en 396 av JC. Cependant, les Gaulois menés par Brennus ravagent le pays étrusque et s’avancent jusqu’à Rome qu’ils pillent en 390 av JC. Cet évènement  marquera durablement les esprits. Par la suite, les remparts sont reconstruits en englobant les 7 collines de Rome.

On arrive maintenant à une époque charnière : après des débuts modestes, Rome va enfin amorcer sa formidable ascension.

Au IVe siècle, les Etrusques doivent faire face simultanément à la poursuite des raids gaulois et aux tentatives d’expansion de Rome, ce qui contribue à dévaster tout le pays. En 343, la ville de Capoue appelle les Romains à l’aide face aux attaques des Samnites, ce qui marque véritablement les débuts de l’expansion romaine. En 327, c’est au tour de la ville grecque de Naples de faire appel à Rome contre les Samnites. Ça pousse les Romains à tracer la première voie romaine, la Via Appia, qui relie Rome à Capoue. Peu après, la côte des Pouilles se place à son tour sous la protection de Rome.

Une grande alliance des Samnites, Etrusques, Ombriens et Gaulois est alors constituée contre les Romains. Rome triomphe de ses adversaires et annexe le territoire samnite en 290. Puis elle entreprend de conquérir les cités étrusques une à une.

Le danger romain pousse les Grecs d’Italie à demander l’aide du roi d’Epire Pyrrhus, cousin d’Alexandre le Grand, mais qui finit par ployer sous le nombre. Les Romains peuvent s’emparer des cités grecques, achèvent leur conquête du pays étrusque en 264, puis déclarent la guerre aux Carthaginois pour le contrôle de la Sicile. La Première guerre punique pousse Rome à développer une flotte de guerre, ce qui lui permet de triompher en 241 av JC : elle récupère alors la Sicile, la Sardaigne et la Corse.

Rome peut alors focaliser son attention contre les Gaulois : elle achève la conquête de la plaine du Pô en 222. 4 ans plus tard, les Carthaginois menés par Hannibal tentent de prendre leur revanche contre Rome ; mais après de premiers succès, ils sont finalement vaincus en 202 av JC : Rome peut ainsi récupérer leurs possessions en Espagne tandis que la Numidie et la Maurétanie s’érigent en royaumes indépendants.

Puis Rome se tourne contre la Macédoine qui s’était alliée à Carthage : après 3 guerres successives, les Romains finissent par s’emparer de ce royaume en 168 av JC. En parallèle, ils entreprennent la conquête de l’Hispanie qui va les occuper pendant plus d’un siècle. Enfin, ils décident de mettre un terme à l’indépendance de Carthage et s’en emparent après 3 ans de guerre en 146 av JC. En Grèce, la Ligue Achéenne tombe la même année sous la domination de Rome.

En 133 av JC, Rome hérite du royaume de Pergame en Asie Mineure qui était un fidèle allié. Peu après, les Romains entreprennent la conquête de la Gaule Transalpine pour connecter leurs possessions d’Espagne et d’Italie. Mais les attaques germaniques menacent la ville elle-même, ce qui pousse à de profondes réformes militaires menées par Marius qui prend de facto les rênes de la République. Rome profite d’une guerre entre les royaumes berbères pour vassaliser la Numidie.

Elle hérite aussi de la Cyrénaïque qui s’est détachée de l’Egypte. La République commence déjà à tanguer lorsque Sylla devient temporairement dictateur en 82.

Peu après, Rome hérite de la Bythinie, ce qui provoque l’entrée en guerre de l’Arménie aux côtés du Pont. Le général Pompée remporte une victoire décisive en 66 av JC : il vassalise le Pont, annexe la Syrie puis vassalise la Judée. Peu après, le général Jules César entreprend la conquête du reste de la Gaule. Fort de son prestige, il tue Pompée et se fait nommer dictateur. Son assassinat en 44 av JC provoque une scission entre ses deux héritiers, Octave et Marc Antoine allié à Cléopâtre. Octave triomphe en 31 av JC, récupère l’Egypte et se fait proclamer empereur sous le nom d’Auguste. Le Sénat conserve un rôle important, mais il est dorénavant supervisé par l’empereur qui détient donc l’essentiel des pouvoirs.

Quelle époque incroyable ! Après l’expansion de la République, le Haut Empire va mener Rome vers son apogée.

Sous le règne d’Auguste, l’expansion se poursuit : l’Asie Mineure, la Judée et la Numidie sont annexées, la Maurétanie est vassalisée, et la conquête de l’Hispanie est achevée. Par ailleurs, le territoire romain est agrandi jusqu’au Danube.

Tibère succède à Auguste en 14 ap JC, ce qui marque une pause dans l’expansion territoriale. La Judée est alors secouée par des prédicateurs juifs suite à son annexion, notamment un certain Jésus. Sa crucifixion et la croyance en sa résurrection vont donner naissance au christianisme.

Sous le règne de Claude, la Maurétanie est annexée, la Thrace est conquise, et la conquête de la Bretagne débute. Son successeur Néron finit dans l’opprobre suite au grand incendie de Rome, et Vespasien fonde une nouvelle dynastie en 69. Face aux révoltes en Judée, il fait détruire le Temple de Jérusalem, marquant les débuts de la Diaspora juive. Il fait aussi construire le Colisée à Rome. L’empereur Domitien poursuit la conquête de la Bretagne, mais il meurt assassiné et la dynastie des Antonins arrive au pouvoir.

L’empereur Trajan conquiert la Dacie au nord du Danube, annexe le royaume de Pétra en 106, puis conquiert la Mésopotamie aux dépens de l’empire parthe en 114. Mais les révoltes contraignent son successeur Hadrien à renoncer à cette nouvelle acquisition. Il entreprend alors de consolider et de stabiliser les frontières, et il mate sévèrement les dernières révoltes dans l’empire : en 138, l’empereur Antonin hérite d’un empire complètement pacifié. Son règne marque l’apogée de l’empire romain.

Cependant, cette longue pax romana tend à affaiblir l’armée romaine et laisse le temps aux ennemis de reprendre leurs forces : lorsque Marc Aurèle lui succède en 161, il doit faire face  simultanément à la reprise des guerres contre l’empire parthe et à l’attaque des Germains qui percent le Danube. Il passe son règne à guerroyer, et la paix n’est rétablie qu’en 188 sous son successeur Commode. Mais celui-ci devient de plus en plus tyrannique et il finit assassiné : après une courte guerre civile, Septime Sévère fonde une nouvelle dynastie en 193. Cet évènement marque l’affaiblissement du Sénat : dorénavant, les empereurs tireront leur légitimité de l’armée.

Caracalla lui succède et guerroie beaucoup contre les Germains comme les Parthes. Mais en 224, les Perses sassanides récupèrent l’empire parthe et se montrent très menaçants. L’empereur Sévère Alexandre est accusé de mollesse et il est assassiné par ses soldats en 235. Le Sénat étant devenu inaudible, ça entraîne un véritable bal d’empereurs sans grande légitimité qui se succèdent à un rythme effréné : l’empire est débordé par les attaques germaniques qui dévastent le territoire tandis que les guerres contre les Perses se poursuivent. Des empereurs rivaux font même temporairement sécession en Gaule et en Syrie, avant que l’empereur Aurélien ne rétablisse son contrôle sur tout l’empire.

On vient d’entrer dans une période de décadence qui va entraîner des bouleversements culturels de premier plan. Voici maintenant les terribles soubresauts du Bas Empire.

Finalement, c’est l’empereur Dioclétien qui parvient à restaurer la stabilité en s’adjoignant un co-empereur pour lutter simultanément sur plusieurs fronts à la fois. Mais après son abdication en 305, les guerres entre plusieurs prétendants remettent en cause ce système. Finalement, c’est l’empereur Constantin qui finit par vaincre tous ses rivaux en 324. Il fonde la ville de Constantinople où il s’installe et favorise le christianisme aux dépens du paganisme traditionnel. Cependant les guerres contre les Perses et les Germains se poursuivent sous le règne de ses deux fils Constant et Constance II qui se partagent l’empire. Cette époque connaît une véritable bascule religieuse avec l’essor rapide du christianisme : Julien qui récupère le trône en 361 sera le dernier empereur païen.

En 364, l’empire est à nouveau divisé entre 2 collègues, Valens et Valentinien, qui passent leur temps à combattre aux frontières. Puis l’arrivée des Huns en Europe augmente encore la pression : les Germains sont autorisés à s’installer dans l’empire pour aider à repousser les barbares. Le règne de Théodose Ier marque une dernière phase de stabilité, mais sa mort en 395 marque la division définitive de l’empire entre 2 empereurs. L’Occident se retrouve submergé par les barbares et Rome est mise à sac par les Wisigoths en 410. Ils obtiennent ensuite un royaume en Aquitaine tandis que les Suèves s’installent en Hispanie. Quant aux Vandales, ils conquièrent l’Afrique à partir de l’an 429. Peu après, les Francs fondent un royaume au nord de la Gaule. L’île de Bretagne est abandonnée.

Appuyés par leurs vassaux germaniques, les Huns menés par Attila extirpent des tributs de la part de l’empire d’Orient, puis ils se tournent vers l’Occident. Mais ils subissent une défaite en Gaule, puis en Italie, et leur empire éclate peu après.

Tandis que les Vandales s’emparent des îles, les Wisigoths s’étendent fortement en Gaule et en Hispanie et les Burgondes sont installés dans l’est de la Gaule. Le dernier empereur est déposé en 476 par le Germain Odoacre qui prend le titre de patrice d’Italie. Il ne reste alors plus qu’une dernière enclave romaine en Gaule qui est conquise par Clovis en 486.

C’est là que j’arrête mon décompte du temps : l’Histoire de l’Occident sera dorénavant caractérisée par la lutte entre royaumes germaniques, ce qui marque les débuts du Moyen Age. Quant à l’empire romain d’Orient, il poursuit sa vie normalement, mais il va évoluer jusqu’à prendre des caractéristiques purement byzantines : l’Histoire chronométrée de l’empire byzantin fera l’objet d’une autre vidéo. 

Vincent Boqueho
Publié ou mis à jour le : 2022-05-23 18:18:23

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