21 février 1916-18 décembre 1916

L'enfer de Verdun

La bataille de VerdunAucune bataille, aucune tragédie n'a autant marqué la mémoire des Français que la bataille de Verdun.

Elle fut la plus meurtrière de toutes les batailles de la Grande Guerre de 1914-1918, après toutefois l'offensive de la Somme qui mobilisa majoritairement des Britanniques.

La bataille de Verdun dura 302 jours sur un front de cinq kilomètres sur dix.

Commencée le 21 février, elle s'est achevée le 18 décembre 1916... sans aucun résultat, les Allemands ayant reperdu tout le terrain gagné les premiers jours.

Pratiquement tous les soldats français y participèrent chacun à leur tour avec le sentiment que la France jouait sa survie à cet endroit...

Amère lucidité

Quelques jours avant d'être tué à Verdun, le 12 novembre 1916, le capitaine Jean Vigier, reçu premier à l'École normale supérieure en 1909 et à l'agrégation de philosophie en 1912, écrit : « Je m'indigne de l'énorme inutilité de nos pertes. Tout disposé que je sois à me sacrifier, je voudrais du moins que le gaspillage des vies et des forces fût connu un peu plus chaque jour et que le péril qui nous menace, Mourir de notre victoire, soit entrevu et conjuré » (note).

La bataille de Verdun

Percer le front

Verdun à la veille de la bataille (carte : Alain Houot, pour Herodote.net, 2016)C'est à Verdun que le chef d'état-major général allemand Erich von Falkenhayn (54 ans) a décidé de porter une offensive décisive. En cet endroit où le front forme un saillant, il voit la possibilité d'attaquer les retranchements français de trois côtés.

De ce fait, il bénéficie aussi, à la différence des Français, de nombreuses voies ferrées qui facilitent les approvisionnements en matériels et en hommes. Enfin, les manœuvres d'approche peuvent se dérouler dans une relative discrétion à l'abri du manteau forestier

Falkenhayn veut en finir avec une guerre de positions qui dure depuis la bataille de la Marne, dix-huit mois plus tôt.

D'après ses Mémoires, écrites après le conflit, il aurait projeté de « saigner l'armée française » par des bombardements intensifs. C'est aussi ce qu'il écrit dans une lettre d'intention adressée à l'empereur avant l'offensive.

Mais d'après les témoignages du général von Mudra et du Kronprinz Guillaume de Prusse, fils de l'empereur Guillaume II, il semblerait que les Allemands aient seulement eu pour objectif de percer le front à Verdun en vue de prendre l'armée française à revers.

Informé par ses espions de la préparation par les Alliés d'une offensive sur la Somme, peut-être Falkenhayn a-t-il voulu les prendre de vitesse en attaquant un point mal défendu de la ligne de front ?

Rien ne dit d'ailleurs que la prise de Verdun, à plus de 230 km de Paris, eut changé le cours de la guerre.

Le Kronprinz coiffé du casque à tête de mort des hussards (6 mai 1882, Potsdam ;  20 juillet 1951, Hechingen)

Falkenhayn prépare son offensive dans le plus grand secret. Il fait creuser des tunnels en béton au plus près des tranchées françaises. À ses six divisions présentes sur le terrain, il en ajoute deux. Toutes sont placées sous le commandement du Kronprinz.

Les convois circulent de nuit par souci de discrétion avec des soldats, coiffés non plus du casque à pointe mais d'un nouveau casque d'acier (le fameux Stahlhelm).

Les services de renseignements français ont vent de ces préparatifs. Ils apprennent aussi que l'offensive allemande est programmée pour le 11 février. Mais comme trop souvent, ils ne sont pas pris au sérieux par l'état-major.

In extremis, quelques jours avant la date initialement prévue pour l'offensive, le général Joseph Joffre, qui commande l'état-major français, accepte d'envoyer quelques renforts à Verdun.

Les Français vont bénéficier d'une chance inouïe car une tempête de neige imprévue oblige les Allemands à différer leur offensive de dix jours. Les renforts seront à pied d'oeuvre le jour où elle se produira pour de bon...

Tout d'un coup, un déluge de feu

Le 21 février 1916, à 7h30, un déluge de feu s'abat sur les forts de Verdun et sur les tranchées où sont tapies trois divisions françaises. L'artillerie allemande mobilise 1300 obusiers en tous genres.

Pendant neuf heures, sur un front de quinze kilomètres, elle déverse un feu roulant avec une intensité jamais encore connue.

La cote 304, l'une des positions les plus disputées de la bataille de VerdunUn total de deux millions d'obus ravagent la zone. C'est au point que, par exemple, la fameuse cote 304 va perdre 7 mètres de hauteur et ne plus culminer qu'à 297 mètres !

Au milieu de l'après-midi, un grand silence tombe sur le champ de bataille.

À 16h45, l'infanterie allemande monte à l'assaut des lignes françaises. Certains soldats sont équipés d'un lance-flammes (Schilt en français). C'est la première fois qu'est employée cette arme terrible.

Ainsi commence la première bataille de l'ère industrielle, avec du matériel en quantité et l'objectif d'exterminer l'adversaire.

Verdun, sur la Meuse, en Lorraine, est un camp retranché qui pénètre comme un coin dans les lignes allemandes. Une citadelle souterraine a été construite en 1625, sous Louis XIII, et modernisée à partir de 1887 en même temps que l'on érigeait les puissants forts de Douaumont et de Vaux.

À la veille de la Grande Guerre, la place fortifiée comporte plusieurs dizaines de forts - 43 au total - reliés à la citadelle par des souterrains et des voies ferrées. Elle est réputée la meilleure d'Europe.

Mais, bien que la citadelle ne fût reliée à l'arrière que par une seule route, de Verdun à Bar-le-Duc, l'état-major français n'a pas cru utile d'y mettre des troupes en nombre suffisant, au grand désespoir du commandant de la région, le général Philippe Pétain

Pire, les différents forts qui entourent Verdun ont été désarmés en août 1915, Joffre estimant que leurs canons seraient plus utiles aux troupes de campagne dans leurs offensives et en particulier celle qu'il prépare avec les Anglais sur la Somme.

Douaumont, un enjeu mythique

Douaumont, le plus important des forts qui entourent Verdun, occupe une place à part dans l'imaginaire national, du fait des combats dont il a été le théâtre.
Le 25 février 1916 au soir, l'offensive allemande en est à ses débuts. Sous une chute de neige, un détachement brandebourgeois se dispose à attaquer le village de Douaumont au lever du jour.
Les soldats passent près du fort quand ils se voient bombardés par leur propre artillerie. À défaut de mieux, ils décident de pénétrer dans le fort. À l'intérieur, la garnison - 57 hommes au total - ne se doute de rien. Quelle n'est pas sa surprise quand elle se voit cernée par environ cinq cents soldats ennemis ! Dès le lendemain, la prise inopinée du fort est célébrée dans toute l'Allemagne par la sonnerie des cloches.
Construit en 1852-1854 et consolidé à la veille de la guerre, le fort de Douaumont a été prévu pour cinq cents hommes. Les Allemands y concentreront jusqu'à 2 500 hommes, dans des conditions extrêmes de promiscuité, de bruit et d'odeur. Ils s'en serviront aussi pendant plusieurs mois comme d'un poste d'observation privilégié de l'ensemble du saillant. Le 8 mai 1916, l'explosion accidentelle d'un dépôt de grenades ensevelit sous les gravats 679 soldats (une chapelle rappelle leur souvenir).
Le 24 octobre 1916, en quatre heures, les Français reprennent enfin le fort. .

Henri-Georges Chartier, Reprise du Fort de Douaumont par l'infanterie française, 1916, Paris, musée de l'Armée.

Tenir !

Les poilus résistent héroïquement au premier choc, contre-attaquent et arrivent même à reprendre des tranchées aux Allemands, en dépit de la perte du fort de Douaumont.

Parmi les premières victimes figure le lieutenant-colonel Émile Driant (60 ans), écrivain, gendre du général Boulanger et député de Nancy. Les jours précédents, conscient de ce que tramait l'ennemi, il a adressé des suppliques à la Chambre des députés et au gouvernement pour leur demander de renforcer la place de Verdun. En vain. 

Il est tué au bois des Caures de même que 1 700 de ses 2 200 chasseurs. Son sacrifice et celui de ses hommes va offrir à l'armée française le temps de se ressaisir.

Noël Édouard Marie Joseph, vicomte de Curières de Castelnau (24 décembre 1851, Saint-Affrique, Aveyron ; 19 mars 1944 ; Montastruc-la-Conseillère, Haute-Garonne)Le général vicomte Édouard de Castelnau (65 ans), adjoint de Joffre, bien plus compétent que celui-ci mais qui a le tort immense d'être monarchiste et catholique, se rend sur place le 24 février au matin et organise la riposte. 

Il fait monter au front tous les renforts disponibles avec l'objectif de tenir coûte que coûte la rive droite de la Meuse, contre l'avis de plusieurs officiers du Grand Quartier Général (GQG) qui se seraient accommodés d'un abandon du saillant et d'un renforcement de la rive gauche.

Il a heureusement le soutien du gouvernement et du Président du Conseil Aristide Briand. Celui-ci est conscient que la perte de la citadelle n'aurait aucune incidence sur les opérations militaires mais il devine aussi l'impact désastreux qu'elle aurait sur le moral des citoyens.

Le lendemain, à sa demande, on va réveiller en pleine nuit le général Philippe Pétain (60 ans) dans une maison de passe parisienne où il prenait du bon temps. On l'amène séance tenante à Chantilly, au GQG, où Joffre lui confie le commandement de la IIe Armée.  

Pétain se rend à Verdun mais, cloué au lit par une bronchite, il laisse à Castelnau le soin d'organiser la riposte et de renforcer la rive droite. Enfin rétabli, il met en place une liaison avec Bar-le-Duc, à l'arrière. En 24 heures, 6 000 camions montent vers le front en empruntant cette « Voie sacrée » (selon le surnom donné par l'écrivain Maurice Barrès). L'assaut allemand est repoussé et la brèche colmatée.

Le 6 mars, les Allemands lancent une nouvelle attaque de grande ampleur à Mort-Homme, un hameau justement nommé, sur la rive gauche de la Meuse. Ils espèrent à partir de cette colline pouvoir neutraliser l'artillerie française installée par Pétain sur les hauteurs de l'autre côté de la Meuse.

La bataille de Verdun de février à octobre 1916 (carte : Alain Houot, pour Herodote.net, 2016)Le général Pétain, à défaut d'avoir les renforts qu'il réclame, obtient que ses troupes soient régulièrement renouvelées pour pallier à l'usure nerveuse et compenser les pertes.

C'est ainsi que, par rotations successives (la « noria » ou le « tourniquet »), à raison de dix jours en première ligne et dix jours en seconde ligne, toute l'armée française va connaître l'enfer de Verdun !

En juin, 65 des 95 divisions sont déjà passées à Verdun.

Les unités qui montent vers le front croisent sur la « Voie sacrée » celles qu'elles vont remplacer ou ce qu'il en reste : « C'est plus une armée, c'est des cadavres ! », souffle un territorial à leur vue.

Les Allemands, quant à eux, choisissent au contraire de simplement combler les vides par des renforts...

Naissance du mythe Pétain

À Paris, le gouvernement d'Aristide Briand et les députés s'irritent de plus en plus du général Joffre, qui exerce une dictature de fait en gérant tout seul les opérations militaires sans en informer les élus. Ces derniers s'accommoderaient de cette « dictature » si elle s'avérait efficace mais c'est loin d'être le cas. Aussi préparent-ils l'opinion au départ du « vainqueur de la Marne ». Et pourquoi ne pas le remplacer par Pétain ?
C'est ainsi que, dès la deuxième quinzaine de mars 1916, la presse loue le « vainqueur de Verdun », économe du sang des soldats (« Le feu tue ! » a-t-il coutume de dire). Son ordre du jour du 10 avril (ci-dessous) va nourrir sa légende. Mais dès le 1er mai 1916, il est remplacé par Robert Nivelle. L'échec de ce dernier au Chemin des Dames, l'année suivante, va rendre à Pétain son panache...

IIe Armée
État-major
3e Bureau

Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armées ; les assauts furieux des armées du Kronprinz ont été partout brisés : fantassins, artilleurs, sapeurs, aviateurs de la IIe Armée ont rivalisé d'héroïsme.
Honneur à tous !
Les Allemands attaqueront sans doute encore, que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu'hier !
Courage !... On les aura !...

Ph. Pétain

[ordre du jour N° 94 du 10 avril 1916]

La contre-offensive

Robert Nivelle (15 octobre 1856, Tulle ; 23 mars 1924, Paris)Joffre, commandant en chef des armées françaises, qui veut faire oublier son erreur de jugement sur Verdun, s'irrite de ce que Pétain s'en tienne à une stratégie défensive par souci d'épargner la vie des soldats.

Il veut d'autre part donner la priorité à l'offensive de la Somme.

Il s'agace enfin de ce que la presse encense Pétain. Il éloigne donc celui-ci dès le 1er mai 1916 en lui confiant le commandement des armées du Centre et le remplace par le général Robert Nivelle, partisan résolu de l'offensive, quelles qu'en soient les difficultés face aux barbelés et à l'artillerie.

Au prix d'un bombardement incessant, les Allemands n'ont encore progressé que de 7 km en moyenne.

Nivelle est assisté par le général Charles Mangin, lui aussi adepte de l'offensive à tout prix et peu soucieux du sang de ses hommes.

Blessés français dans le fort de Vaux, près de Verdun, en 1916Le 22 mai, il lance une attaque sur le fort de Douaumont, pour la gloire à défaut d'intérêt stratégique. Elle se solde par un échec sanglant et la perte de 5000 hommes tués, blessés ou disparus. La bataille de Verdun bascule dès lors dans une succession d'attaques sans véritable but stratégique. 

Le 24 mai, les Allemands s'emparent de Mort-Homme et de la cote 304. Le fort de Vaux tombe à son tour entre leurs mains le 7 juin. Les troupes du Kronprinz (le fils et héritier de l'empereur Guillaume II) passent à l'attaque le 21 juin et prennent les forts de Thiaumont et Fleury.

La bataille de Verdun d'octobre à décembre 1916 (carte : Alain Houot, pour Herodote.net, 2016)Le 22 juin apparaissent les terrifiantes bombes au phosgène, un gaz qui tue en quelques secondes. Le 11 juillet, les Allemands lancent une dernière offensive sur le fort de Souville.

Mais la situation se retourne lentement en leur défaveur. Le 1er juillet, l'offensive alliée sur la Somme soulage le front de Verdun.

Nivelle peut lancer des contre-attaques à partir du 4 août. Les 20 et 24 août sont reprises les côtes 304 et Mort-Homme.

Le 24 octobre, l'armée française entame enfin une contre-offensive décisive et, sous les ordres de Mangin, elle reprend le fort de Douaumont en quatre heures. Le fort de Vaux est à son tour repris le 2 novembre.

Après dix mois d'enfer, la bataille de Verdun prend fin le 15 décembre 1916 sans qu'aucun camp ait gagné un pouce de terrain. L'avantage reste aux Français mais c'est au prix d'une terrible hécatombe. Verdun est le tournant de la Grande Guerre et, pour les poilus, le symbole de toutes ses horreurs.

Erich Georg Anton von Falkenhayn (11 septembre 1861, Burg Belchau ; 8 avril 1922, Potsdam)Verdun a fait une victime de choix en la personne d'Erich von Falkenhayn. Désavoué par l'empereur Guillaume II pour s'être entêté dans cette bataille sans véritable enjeu, il a été remplacé le 29 août 1916 par Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, les vainqueurs de Tannenberg.

Ces derniers, partisans d'une guerre totale, vont obtenir aussi la tête du chancelier Theobald von Bethmann Hollweg et soumettre la classe politique allemande à leurs vues.

Autre « victime », Joseph Joffre en personne ! Le président Raymond Poincaré et le Président du Conseil Aristide Briand obtiennent sa démission et le remplacent par Robert Nivelle, alors considéré comme le vainqueur de Verdun.

Pour éviter de heurter l'opinion publique, Poincaré élève Joffre à la dignité de maréchal de France, le 25 décembre 1916. C'est la première fois depuis 1870 que la République accorde un tel honneur à un militaire. 

Verdun, quarante ans après (doc : INA)

À l'occasion du 40e anniversaire de la bataille de Verdun, rétrospective en images des assauts militaires à Verdun et à Douaumont. Commentaires sur des images d'illustration des différents sites, de la visite des lieux par les survivants du conflit et des cimetières de soldats. Extrait du discours du président René Coty, lors de la cérémonie commémorative du 28 juin 1956... Ce que fut, il y a 40 ans, la bataille de Verdun, doc INA)).

Le bilan humain de la bataille

Du côté français, le total des pertes (morts, blessés et disparus) est évalué à 379 000 et, du côté allemand, à 335 000. Cela fait de la bataille de Verdun la plus meurtrière des batailles de la Grande Guerre de 1914-1918 après l'offensive de la Somme.

Victime de la bataille de VerdunVoici un relevé des pertes françaises à Verdun, du 21 février au 15 décembre 1916, d'après le Service Historique des Armées (sous la cote 12 N 3) :

Tués : 61 269 (1925 officiers, 59 344 sous-officiers et hommes)
Disparus : 101 151 (1808 officiers, 99 343 sous-officiers et hommes)
Blessés : 216 337 (5 055 officiers, 211 282 sous-officiers et hommes)
Total : 378 757 morts, disparus ou blessés.

D'après Christophe Simonin, de l'Association 1914-1918 et de l'Association nationale du souvenir de la bataille de Verdun.

À ces pertes humaines s'ajoute la destruction de neuf villages, jamais reconstruits... Il vaut la peine de lire Les croix de bois de Roland Dorgelès pour voir combien la bataille de Verdun a marqué les esprits. On peut aussi visiter l'ossuaire monumental de Douaumont, en forme de croix, avec un obus pointé vers le ciel ! Il conserve les restes d'environ 150 000 combattants non identifiés.

Verdun fut bien une victoire française. À preuve ce qu'en dit le Kronprinz (fils et héritier de l'empereur allemand) dans ses Mémoires : « Pour la première fois, j'eus conscience de ce que c'était que perdre une bataille. Doute de soi-même, sentiments amers, jugements injustes contre autrui se heurtaient dans mon cœur et pesaient lourd dans mon esprit. Je le reconnais ouvertement, il me fallut quelque temps pour reprendre mon sang-froid et pour retrouver une foi solide ».

André Larané
Une nécropole pour se souvenir

À proximité immédiate du fort de Douaumont ou de ce qu'il en reste, sur le site de la bataille de Verdun, un ossuaire monumental à la mémoire des victimes de cette tragédie a été érigé à l'initiative de Mgr Charles Ginisty, évêque de Verdun. Il a été inauguré le 7 août 1932 par le président Albert Lebrun. Le monument a la forme d'une croix avec, en son centre, un beffroi, tel une épée ou un obus pointé vers le ciel.
Il conserve à son niveau inférieur les restes d'environ 150 000 combattants non identifiés. Au-dessus de cet ossuaire, une galerie longue de 137 mètres est divisée en 18 alvéoles avec deux tombeaux dans chacun d'eux, chacun correspondant à un secteur du front. Face à l'entrée du monument, un cimetière national accueille les tombes de 15 000 autres combattants. Il inclut un carré pour quelques centaines de soldats musulmans, un mémorial pour les musulmans et un autre pour les juifs.

La nécropole de Douaumont aujourd'hui, photo : Pierre-Yves Caillault

Près de là se trouve la « tranchée des baïonnettes » où l'on a longtemps cru que, le 12 juin 1916, deux compagnies auraient été ensevelies par un violent bombardement alors qu'elles s'apprêtaient à monter à l'attaque. Dans les faits, les baïonnettes auraient été ramenées vers la surface au fil du temps, sous l'effet de mouvements naturels du sol.

Publié ou mis à jour le : 2024-11-07 15:22:51

Voir les 16 commentaires sur cet article

Margane (17-04-2016 21:55:05)

Les grands chefs sont toujours hors de cause tout en jouant à ces jeux dangereux dont le commun des mortel fait les frais , c'est le moins qu'on puisse dire de ces époques terrifiantes. Au sujet de... Lire la suite

Jacques Callot (11-04-2016 12:45:10)

"Quelle connerie la guerre" disait Jacques Prévert. Une telle boucherie pour un petit archiduc assassiné à Sarajevo ! Comme beaucoup j'ai eu deux grand-pères qui ont subi ça et qui heureusement... Lire la suite

Nicolas Thubert (21-02-2016 21:43:29)

Mon grand Père paternel s'est engagé en février 1916à 18 ans dans l'Artillerie. Très vite après ses classes il est envoyé à Verdun où, caporal chef, il guidait un convoi de ravitaillement de ... Lire la suite

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