ça s'est passé un...

10 novembre

événements

10 novembre 496 : Bataille de Tolbiac

La bataille de Tolbiac (Joseph Blanc, 1846-1904, toile marouflée, Panthéon, Paris)Quinze ans après son accession au trône, Clovis, roi des Francs saliens, reçoit un appel à l'aide de son homologue, le roi des Francs rhénans. Celui-ci est menacé par les Alamans, une tribu germanique à laquelle nous avons emprunté le nom de l'Allemagne. Le jeune roi accourt à son secours. Il veut prendre à revers les Alamans qui assiègent son allié dans la place forte de Tolbiac (en allemand, Zülpich), près de Cologne.

Mais peu avant son arrivée, son allié se rend aux Alamans et ceux-ci se retournent contre les Francs saliens, inférieurs en nombre. Le choc survient, croit-on, le 10 novembre 496.

Comme Clovis se retrouve en situation d'être défait, voilà qu'il lève les bras au ciel et implore le secours du Dieu de Clotilde, sa femme chrétienne. Il prend alors la résolution de se convertir en cas de victoire. À peine a-t-il fait ce voeu que le roi des Alamans est frappé à mort d'un coup de hache ! Les Alamans se débandent aussitôt. Clovis est vainqueur !

C'est du moins ce que raconte le chroniqueur Grégoire de Tours, auteur au siècle suivant d'une Histoire des Francs. Cette péripétie lui a été de façon évidente inspirée par le souvenir de l'empereur Constantin au pont Milvius.

10 novembre 1444 : Défaite des croisés hongrois à Varna

Le 10 novembre 1444, une coalition de croisés hongrois et polonais est mise en déroute par les janissaires du sultan Mourad II, près de Varna, sur les bords de la mer Noire.

Le roi de Pologne Ladislas III Jagellon (20 ans) est tué dans la bataille. Son allié, le roi de Hongrie Jean Hunyade, est défait une nouvelle fois par le sultan à Kossovo Polié en 1448. Plus rien ne s'oppose désormais à la conquête de Constantinople par les Ottomans.

10 novembre 1555 : Le rêve avorté d'une France antarctique

Le 10 novembre 1555, l'amiral Nicolas Durant de Villegagnon relâche dans la baie de Guanabara, au Brésil. Il est accompagné de 600 colons français. L'un d'eux, le moine André Thévet, ramène de son aventure une herbe aux vertus séduisantes, le tabac. Mais c'est à un familier de Catherine de Médicis, Jean Nicot, que l'herbe va emprunter son nom (nicotine). Entretemps, l'entreprise de Villegagnon a sombré dans la tragédie.

Suite de l'article

10 novembre 1630 : Richelieu et la « Journée des Dupes »

Le 10 novembre 1630, à la cour de Louis XIII, le cardinal de Richelieu prend définitivement le dessus sur ses adversaires au cours d'une « Journée des Dupes »...

Suite de l'article

10 novembre 1657 : Christine se fait justice à Fontainebleau

Le 10 novembre 1657, le père Le Bel, supérieur du couvent des Mathurins d'Avon, est convoqué au château de Fontainebleau, tout proche. Dans la galerie des Cerfs, l'ex-reine Christine de Suède, de passage au château, lui demande de confesser son confident et favori, l'Italien Monaldeschi. Après quoi, elle fait exécuter ce dernier à l'épée... Face au scandale de cette justice sommaire exercée sur le sol français, l'ex-reine revendique son droit de souveraine. Elle explique à son hôte, le cardinal Mazarin, que le condamné avait reconnu l'avoir trahie auprès des envoyés du roi d'Espagne. Selon des sources malveillantes, la reine aurait aussi eu connaissance de lettres où son grand écuyer et amant raillait son physique. L'affaire est finalement étouffée et Christine s'établit à Rome.

10 novembre 1871 : « Dr. Livingstone, I presume ?  »

Le 10 novembre 1871, dans un village reculé d'Afrique orientale, Ujiji, deux hommes blancs se font face au milieu d'un attroupement d'Africains. Le plus jeune, un aventurier du nom de Stanley, s'avance vers son aîné :  «Dr Livingstone, I presume !»...

Suite de l'article

10 novembre 1918 : Renaissance de la Pologne

123 ans après son effacement de la carte, nonobstant le bref épisode du Grand-Duché de Varsovie (1807-1813), la Pologne retrouve son indépendance à l'issue de la défaite allemande et de la dislocation de l'empire tsariste, avec à sa tête le maréchal Jozef Pilsudski. Libéré par les Allemands, celui-ci rentre à Varsovie le 10 novembre 1918 et prend le commandement des forces armées polonaises. Le lendemain, jour de l'Armistice, il proclame officiellement l'indépendance de la Pologne et devient le chef d'État provisoire de la Deuxième République polonaise.

Il devra toutefois encore combattre les bolchéviques russes. Victorieux  (avec l'aide des Français), il obtiendra avec le traité de Versailles la reconnaissance de l'indépendance dans des frontiières très étendues, tant à l'est qu'à l'ouest.

10 novembre 1938 : La Turquie orpheline de Moustafa Kémal

Moustafa Kémal, président-fondateur de la République turque, meurt le 10 novembre 1938, à 9h05, à Istamboul (ou Istanbul). Toutes les horloges du palais de Dolmabahçe où il est décédé sont encore arrêtées à cette heure... Et depuis cette date, tous les ans, à 9h05, les Turcs respectent une minute de silence en signe d'hommage au Ghazi qui leur a donné une identité nationale et fondé leur État. La circulation s'arrête cependant que résonnent dans le port d'Istamboul les sirènes des bateaux.

Suite de l'article

10 novembre 1982 : Mort de Leonid Brejnev et agonie de l'URSS

Leonid Brejnev, secrétaire général du PCUS (parti communiste de l'Union soviétique) meurt au Kremlin, à 75 ans, au terme d'une longue agonie, le 10 novembre 1982. Dans les années précédentes, le dernier « tsar communiste » a été contraint à des reculades humiliantes sur la question des missiles, en Afghanistan et en Pologne. Après lui, l'URSS entre en agonie...

Suite de l'article

C'est sa fête : Léon

Le pape Léon Ier le Grand (440-461) a joué un grand rôle dans la chrétienté des premiers siècles.

Léon Ier réunit le concile de Chalcédoine qui affirme la double nature du Christ en une personne. Il veut de la sorte répliquer à l'empereur romain de Constantinople qui a officialisé l'hérésie monophysite en 449 au concile (ou « brigandage ») d'Éphèse. Déjà, l'Orient et l'Occident s'éloignent l'un de l'autre... L'année suivante, en 452, le pape va au-devant d'Attila, le roi des Huns, et le convainc de rebrousser chemin sans entrer dans Rome. Il a moins de chances avec les Vandales qui pillent la Ville éternelle en 455. Le pape obtient néanmoins de Genséric, leur roi, qu'il épargne la vie des habitants.

Naissances

Martin Luther

10 novembre 1483 à Eisleben (Thuringe, Allemagne) - 18 février 1546 à Eisleben (Thuringe, Allemagne)

Biographie Martin Luther

Le 31 octobre 1517, Martin Luther, un moine allemand placarde sur la porte d’une église 95 «thèses» où il dénonce les scandales de l'Église de son temps. Le premier de ces scandales est l'abus qui est fait des indulgences. Il s'agit des aumônes que le clergé récolte contre la promesse d'un allègement des peines qui attendent les pécheurs au Purgatoire, antichambre du Paradis.

Les 95 thèses ont un profond retentissement en Allemagne. Mais le Saint-Siège et les princes allemands tardent à les condamner. De son côté, Martin Luther entre résolument en dissidence contre Rome qu'il présente comme la «rouge prostituée de Babylone». Il dénie à l'Église le pouvoir d'effacer les peines dans l'au-delà et formule une doctrine de la grâce divine en rupture avec la pratique catholique.

Les idées de Luther se répandent comme une traînée de poudre en Allemagne. Les prêtres se marient, les moines et les religieuses abandonnent leur couvent... Le prédicateur lui-même épouse une ancienne moniale. Il prend les choses en main et organise la nouvelle religion, sous le nom de Réforme. Ses adeptes sont appelés réformés, luthériens ou encore protestants (parce que leurs représentants ont émis une «protestation» face aux représentants de l’empereur).

Tandis que l'Europe centrale se déchire entre catholiques et protestants et que de nouveaux prédicateurs comme le Français Jean Calvin (1509-1564) et le Suisse Ulrich Zwingli (1484-1531) approfondissent la Réforme protestante, l'homme qui est cause de tout cela finit sa vie paisiblement à Eisleben, sa ville natale.

Ninon de Lenclos

10 novembre 1620 à Paris - 17 octobre 1705 à Paris

Biographie Ninon de Lenclos

Sa mère l'envoie à 16 ans dans le quartier du Marais, au voisinage de la place Royale, où réside la haute aristocratie. C'est le quartier du libertinage par excellence. C'est aussi celui de la préciosité. Les grandes dames font salon dans leur « ruelle », espace entre le lit et le mur de la chambre à coucher, et se plaisent à commérer et jargonner sur l'amour.

Choisissant ses amants et se faisant par ses charmes autant que par sa conversation, Ninon va entamer une grande carrière de courtisane qui lui vaudra l'opprobre des dévots et l'estime des hommes de lettres...

Décès

Joseph Dupleix

1er janvier 1697 à Landrecies (Nord, France) - 10 novembre 1763 à Paris

Joseph François Dupleix a attaché son nom au premier empire colonial de la France. En moins de trois décennies, il bâtit une fortune colossale et asseoit sa domination, autrement dit celle de la France, sur une grande partie de la péninsule indienne.

Faute d'être compris par le gouvernement de Louis XV, il doit prématurément abandonner son entreprise et rentrer en France. L'empire français des Indes s'effondre au traité de Paris, en 1763, et passe aux Anglais. Reste le souvenir d'une aventure hors du commun...

Jean-Sylvain Bailly

15 septembre 1736 à Paris - 10 novembre 1793 à Paris

Biographie Jean-Sylvain Bailly

Jean-Sylvain Bailly, fils du peintre officiel du roi Louis XVI, fut un astronome et un mathématicien de bonne réputation. Élu député aux états généraux de mai 1789, il devient président de l'Assemblée nationale et se trouve être le premier à prononcer le serment du Jeu de Paume. Ce succès lui vaut d'être élu à la mairie de Paris le surlendemain de la prise de la Bastille. Le lendemain 17 juillet 1789, recevant le roi à l'Hôtel de Ville, il lui remet une cocarde tricolore et Louis XVI la fixe à son chapeau...

Moustafa Kémal

19 mai 1881 à Thessalonique (Empire ottoman) - 10 novembre 1938 à Istamboul (Turquie)

Biographie Moustafa Kémal

Menacée de dépeçage suite à sa défaite dans la Grande Guerre de 14-18, lorsqu'elle s'appelait encore empire ottoman, la Turquie est sauvée par Moustafa Kémal.

D'une énergie peu commune, noceur, grand buveur, indifférent à la religion et notoirement athée, ce stratège de talent veut bâtir une nation turque homogène.

Après avoir repoussé une armée d’invasion grecque, il chasse un million de Grecs dont les ancêtres étaient établis en Asie mineure depuis l’Antiquité, proclame la République turque, déplace la capitale à Ankara, abolit le califat, symbole de l'universalisme musulman, inscrit la laïcité dans la Constitution et supprime par voie d'autorité tous les symboles du passé ottoman, multiculturel et islamique...

Abel Gance

25 octobre 1889 à Paris - 10 novembre 1981 à Paris

Le cinéaste Abel Gance a réalisé un mémorable Napoléon (1926). Réalisé avec d'importants moyens, sur une musique d'Arthur Honegger, ce film de 2 heures et demi est l'un des derniers succès du cinéma muet et à certains égards le meilleur film jamais réalisé sur Napoléon. L'acteur principal, Albert Donnedieu, se laissera tant envahir par son personnage qu'il en perdra la raison. Le cinéaste adaptera quelques années plus tard son film au parlant.

Aucune réaction disponible

Respectez l'orthographe et la bienséance. Les commentaires sont affichés après validation mais n'engagent que leurs auteurs.

Actualités de l'Histoire
Revue de presse et anniversaires

Histoire & multimédia
vidéos, podcasts, animations

Galerie d'images
un régal pour les yeux

Rétrospectives
2005, 2008, 2011, 2015...

L'Antiquité classique
en 36 cartes animées

Frise des personnages
Une exclusivité Herodote.net