Écologie punitive

Bonnets rouges et retour des révoltes fiscales

8 novembre 2013. La mise à sac des portiques d'écotaxe par les entrepreneurs et agriculteurs bretons nous ramène à l'Ancien Régime et à ses émeutes fiscales...
NB : le texte ci-après a fortement « inspiré » une double page signée Jacques Attali dans Paris Match (Demain la révolution ?, 14-20 novembre 2013)

Le refus de l'impôt est la pire menace qui puisse atteindre un gouvernement. Elle le frappe d'illégitimité et à cela, il ne peut répondre que par la répression ou la démission. Pendant la guerre de Cent Ans, une taxe de trop provoque à Paris la révolte des Maillotins. Un peu plus tard, la révolte des Cabochiens conduit le roi Charles VI à coiffer le capuchon des insurgés avant qu'il ne se retourne contre eux et leur protecteur, le duc de Bourgogne.

Au XVIIe siècle, après les guerres de religion, tandis que Richelieu et Mazarin renforcent l'autorité du roi, les révoltes fiscales se multiplient sur fond de misère sociale et d'inégalités croissantes : Croquants du Périgord ou encore Nu-pieds de Normandie. Ainsi que l'indique le nom donné à ces révoltés, leur mouvement est considéré avec le plus grand mépris par les nantis, bourgeois et aristocrates. Le pouvoir monarchique, assuré de sa force et de sa légitimité, réprime sans pitié excessive ces révoltes fiscales. L'ultime révolte fiscale du siècle est la révolte des Bonnets rouges à laquelle font référence les actuels rebelles de Carhaix et Quimper. Elle est tout aussi durement réprimée que les précédentes.

Beaucoup plus tard, sous le règne de Louis XVI, il en va bien autrement. La monarchie est faible, tiraillée entre les factions de la Cour. Elle s'est aussi placée sous la dépendance des grands financiers qui gèrent eux-mêmes la collecte de l'impôt à travers ce qu'on appelle la Ferme générale. La fermeté n'est plus de mise. Quand le contrôleur général des finances Turgot se résout à faire exécuter deux jeunes meneurs lors de la guerre des farines, il est disqualifié aux yeux de l'opinion libérale et du roi lui-même et doit remiser ses réformes.

Après la Révolution, c'en est fini des révoltes fiscales. La principale raison en est que le gouvernement français, tant sous la République que sous la monarchie ou l'Empire, bénéficie d'une légitimité au moins partielle, issue des élections et des plébiscites. Notons tout de même un appel à la grève de l'impôt sous la IVe République, à l'appel d'un papetier de Saint-Céré (Lot), Pierre Poujade. Il s'agit d'une révolte contre le zèle excessif des contrôleurs du fisc qui, par commodité, concentrent leurs actions contre les petits commerçants. Ce mouvement va déboucher sur la formation d'un nouveau groupe parlementaire à l'Assemblée nationale et déstabiliser un peu plus les institutions de la IVe République.

Le retour de la Ferme générale

Le mouvement breton de 2013 contre les portiques d'écotaxe s'apparente bien plus aux révoltes d'Ancien Régime qu'au poujadisme. Il traduit l'exaspération populaire face à des gouvernements qui, tels ceux de Charles VI ou de Louis XVI, ne savent plus comment résoudre l'équation budgétaire. Les portiques d'écotaxe rappellent, avec l'électronique en plus, les impopulaires barrières d'octroi qui muraient autrefois les villes. Qui plus est, la gestion de cette taxe nouvelle a été confiée à une société privée. C'est un rétablissement de fait de la Ferme générale

Comme au XVIIe siècle, l'État, incapable de moderniser ses administrations, choisit dans l'urgence de déléguer aux financiers la gestion des investissements publics. Le mouvement a été entamé dans la décennie précédente avec la concession à des compagnies privées des péages d'autoroutes et de parkings mais aussi de la construction et de la gestion d'infrastructures publiques (hôpitaux, prisons…).

Cette privatisation de la chose publique s'est imposée aux gouvernants de droite comme de gauche suite à l'abandon de la monnaie nationale au profit de la monnaie unique. En se privant en 1999 de cet instrument majeur de sa souveraineté, la France a perdu la possibilité de corriger les distorsions économiques avec ses partenaires européens et en premier lieu l'Allemagne (voir notre analyse sur la Crise européenne et la monnaie unique). En l'absence de régulation monétaire, ses entreprises se retrouvent désormais démunies face aux offensives exportatrices d'outre-Rhin. Elles ne peuvent plus compter sur un réajustement monétaire pour restaurer leur compétitivité et la balance commerciale de la France s'en trouve de ce fait de plus en plus déséquilibrée année après année.

Déjà l'on voit sombrer l'industrie automobile et, de façon plus inattendue, l'industrie agro-alimentaire. Avec deux conséquences qui mènent au ras-le-bol fiscal :
• L'État s'endette pour préserver la paix sociale, en remplaçant par exemple les emplois marchands par des emplois aidés ou des emplois administratifs,
• Les investisseurs se détournent des activités marchandes, devenues trop risquées, au profit de la rente publique, avec un coût accru pour les citoyens.

Si nous prolongeons les tendances actuelles, il est à craindre que, dans dix ans, l'industrie et l'agro-alimentaire français auront été laminés ; dans le même temps, cent à deux cent mille jeunes diplômés français auront pris le chemin du Canada, des États-Unis ou de l'Allemagne tandis que la France aura ouvert les bras à deux millions d'immigrés supplémentaires, originaires des régions les plus pauvres de la planète. Les « Bonnets rouges » de 2013 expriment de manière violente et brouillonne le refus de cet avenir. Peut-être leur mouvement sera-t-il vite oublié comme bien d'autres mouvements sociaux avant lui? Ou peut-être annonce-t-il un prochain changement de cap ou une rupture de grande ampleur?

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2023-03-27 11:55:25
Elise PHILIBERT (31-12-2013 07:46:44)

Comme Jean Claude GUERRERO, Claude SEINTIGNAN, François GARROS, Jean Pierre LEGUERE je suis choquée par cet article. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'auteur procède a une analyse partisane. Lorsque j'ai fait ce même type d'observation, il y a quelques mois, mon commentaire a été censuré ! Il y a donc un progrès … tout relatif.
Hérodote a perdu toute crédibilité

Riguite (30-12-2013 20:34:21)

Savoir d'où l'on vient et ce que l'on a déjà vécu pour savoir où l'on va... ce vieil adage a plus que jamais sa place dans la situation actuelle. J'adhère complètement à l'article de Mr Savès. L'année qui vient sera un bon test.

Lacilkou (22-12-2013 19:58:07)

Bravo pour votre article qui nous fait réfléchir sur pas mal de problèmes actuels. Dommage que certains y voit un "tract de propagande politique".

Je pensai que l'expression était libre en France... N'oublions que dans pas mal de pays, créer un blog dissident est passible de peine de prison, voire de la peine de mort.

Personnellement, je préfère vivre en France, et lire des articles pertinents tous les jours.

Thierry bartholomeus (11-12-2013 08:40:20)

Complètement d' accord avec jean claude guerrero. La position politique discrédite totalement l exposé historique comme si celui ci n avait pour fonction que d'amener à des positions politiques largement discutables...
Enthousiaste , abonné récent , me voilà bien refroidi dans mon envie d' offrir des abonnements pour ces périodes de fêtes.

JMathiez (27-11-2013 07:22:41)

« Le mur, murant Paris, rend Paris murmurant »
Et le portique d'Armor rend le breton tonitruant.

Très bon article de Joseph Savès, courageux et réaliste !
Il n'est pas étonnant que certaines personnes qui tirent avantage du système se disent "choquées"...
Je passe la moitié de mon temps dans une start-up en Allemagne et je peux confirmer que l'état d'esprit y est radicalement différent.
Sans rupture, on va dans le mur !

Foinsailllis (25-11-2013 19:21:20)

Ce n'est pas la disparition des monnaies nationales qui est en cause, mais le non-respect des engagements de chaque pays de contenir ses dépenses et de gérer son budget sans recourir au déficit. Il y a des réformes à réaliser: l'Europe ne fait que nous le rappeler.

Marc (15-11-2013 17:34:51)

Merci pour cette analyse éclairante, qui reprend la synthèse réalisée sur la « Grande crise européenne ». Je ne suis pas d’accord avec les réactions de lecteurs contestant la légitimité d’herodote.net à publier un tel éditorial au prétexte qu’il serait porteur d’un message politique et sans rapport avec l’histoire.
Ces réactions sont d’une posture facile : « que chacun s’occupe de son sujet, vous êtes historiens, occupez-vous de nous parler de l’Histoire sans vous mêler du présent ! ». Comme si le présent et le passé étaient des sujets indépendants, cloisonnés, sans rapport entre eux.
Que celui qui n’est pas d’accord avec telle ou telle analyse éditoriale le dise et donne ses raisons, mais qu’il ne conteste pas l’existence d’un edito qui, par définition (sinon ce ne serait pas un edito), engage son auteur et ne se contente pas d’être purement descriptif !
Je suis pour ma part passionné d’histoire sans doute en grande partie parce que la compréhension du passé est la clé de la compréhension du présent. L’Histoire, pleine de bruit et de fureur, nous enseigne que la prospérité est fragile. Que de grandes civilisations peuvent chuter rapidement. Que des clivages que l’on croyait éteints peuvent resurgir très soudainement et très brutalement. Que des pays paisibles peuvent sombrer dans le chaos en un rien de temps (pensons à la Yougoslavie, un exemple parmi tant d’autres). L’analyse des faits historiques nous permet de comprendre quelles erreurs et quelles fautes ont débouché sur des désastres, et ces désastres, il est normal que l’historien ou l’amateur d’Histoire, qui est aussi un citoyen ancré dans son époque, ait à cœur de ne pas vivre leur réédition.
Et bien souvent, l’étude de l’histoire conduit à porter un regard critique sur la politique car bien souvent la politique fait référence à des idéologies utopistes (par exemple l’européisme qui veut faire fi de la réalité des nations et les dissoudre, au lieu de favoriser leur coopération), et l’étude de l’histoire nous permet de prendre conscience du danger des utopies (par exemple, le communisme en était une autre, on a vu à quelles folies elle pouvait mener).
Sans remonter très loin, lorsqu’on analyse les causes du déclenchement de la seconde guerre mondiale, on voit à quel point les politiques économiques désastreuses des années 30 (à commencer par la déflation Laval en qui concerne la France), ont leur part de responsabilité. Sur cet exemple en particulier, il est du devoir de l’historien de nous mettre en garde contre les dangers d’une telle politique de déflation, et donc de se mêler du présent ! Et d’autres parallèles, tel que celui qui est fait dans cet édito sur la politique fiscale, peuvent être éclairants.
Nous vivons aujourd’hui une crise économique et sociale majeure, sans que les responsables politiques qui nous gouvernent ne soient en mesure de proposer la moindre perspective de sortie. Comment pourrait-on espérer la comprendre et imaginer des solutions sans posséder de culture historique, distingué ce qui historiquement a marché et ce qui nous a mis (ou en a mis d’autres !) dans le mur ?
Je suis pour ma part reconnaissant à herodote.net de nous fournir des clés efficaces de compréhension de la période que nous vivons (les éditos sur l’Iran, la démographie, la Chine, la Turquie, la Grèce, la crise européenne, …, m’ont été plus utiles à la compréhension de ces sujets que les articles de presse et autres lectures, sans doute parce que leurs auteurs sont davantage pétris d’histoire que les journalistes de la presse généraliste) et si le site devait céder à l’injonction de certains de ne plus se mêler du présent, j’y verrais une vraie perte. J’espère que cet avis est partagé par la plupart des lecteurs, ce qui ne saute pas aux eux quand on lit les commentaires du 11/11/13, mais il est vrai que le biais est qu’en général ce sont les mécontents qui s’expriment le plus, quel que soit le sujet (on prend plus facilement la plume pour s’opposer à une position que pour marquer son accord !).



Sylvie Lachaume (13-11-2013 00:28:43)

La seule rupture possible, à l'heure actuelle, nous a été apportée par Freud, avec le concept de l'Inconscient. Copernic avait produit une rupture, en sortant l'Homme de son concept géocentrique de l'univers ; Freud en a produit une avec : "je pense où je ne suis pas, dans l'inconscient."
La Sorbonne semble le savoir, elle aussi, puisque le Président et Professeur Rafael Correa, lors de sa conférence du 6 novembre a eu cette phrase : "Les faiseurs de politique économique décident qui gagne et qui perd en fonction des rapports de force qu'ils représentent de façon consciente ou inconsciente."
Merci pour vos articles. On note, très bien, qu'ils sont basés sur de sérieuses investigations. Cela me sécurise, au milieu de cette industrie de la déformation qu'est la presse actuelle.

Fistik (12-11-2013 15:36:57)

ABSURDE d'écrire que c'est un rétablissement de fait de la Ferme générale" !
Il est bien préférable à tous points de vue de confier la gestion de tels services au PRIVE. Les "services publics" sont nuls et chers.

Ronald HANON (12-11-2013 11:54:14)

Ronald HANON - Expert-comptable honoraire - Autant la première partie de l'article de Joseph SAVES est en phase avec l'esprit qui anime les " Amis d'Hérodote" autant la seconde, très subjective, est plus à la limite hors que limite dedans. Il s'agit cependant d'une opinion partiellement erronée en ce qui me concerne, mais surtout très provocatrice qui fait droit aux commentaires tels que : Analyse partisane, choqué par cet article ou ces amalgames, vous êtes en plein délire ou encore l'adoption de l'euro
Ce qui me préoccupe est tout autre : C'est le constat que cet article met particulièrement en exergue l'état d'esprit général qui entretien : la négative polémique. Il en sera hélas ainsi tant que nous n'aurons pas des responsables qui savent déjà et préconiser ensuite : Elevons le regard au-delà de l'horizon et faisons en sorte de construire avant de détruire ce qui est …
Qui se souvient : Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera..
Qui a tenu compte de cette prédiction

Philibert (11-11-2013 19:44:04)

Je suis surpris pour ne pas dire plus qu'Herodote manque à ce point à l'éthique. Nous attendons des analyses historiques et non des pamphlets partisans. Honteux ! Est- ce que A. Larané a lu ce billet avant de le publier ? ?
J'ai presque envie de me désabonner. Ce sera le cas si vous continuez à publier ce genre de "littérature"

Jacques (11-11-2013 19:07:00)

excellent article, comme d'habitude; même si le dernier paragraphe n'indique qu'une tendance, et non une évolution certaine et apocalyptique

Christophe LEGOUIX (11-11-2013 18:59:27)

Cet article est excessif, manque de la neutralité nécessaire à la mise en perspective de la problématique.
Il s'agit davantage d'une démarche militante qu'un travail de reflexion.
J'avoue ma déception : ce n'est pas ce genre de prose que j'attends de ce site.
Il faut SANS TARDER corriger le tir.

Pierre Fournier (11-11-2013 18:56:34)

Je me suis abonné à une revue d'histoire. Un éditorial politique n'y a pas sa place. Il existe une pléthore d'autres sites pour cela.
Un boulanger est-il habilité à vendre des médicaments ?
Pourquoi alors mettre sur Hérodote des articles politiques ? Ne serait-ce pas pour leur apporter la caution de l'histoire ?
En tout cas, c'est contraire à la déontologie des historiens. Ma confiance dans Hérodote en est d'autant altérée.

Bernard DILLON (11-11-2013 17:39:31)

Bonjour,

Je suis abonné depuis plusieurs années, mais je suis de plus en plus critique pour certaines positions partisanes qui me font oublier vos articles compétents dans un site attrayant et c'est vraiment dommage pour l'Histoire...

Amicalement du pays cathare.

Daniel Fischer (11-11-2013 17:25:26)

Je ne peux que souscrire aux opinions précédemment émises . Donnez nous de bons articles sur l'Histoire et ne vous hasardez pas à donner des avis sur l'actualité , car vous ortez de votre rôle .

ltl (11-11-2013 11:10:06)

“ suite à l'abandon de la monnaie nationale au profit de la monnaie unique... la France a perdu la possibilité de corriger les distorsions économiques avec ses partenaires européens, en premier lieu l'Allemagne. ” “ ses entreprises … ne peuvent plus compter sur un réajustement monétaire pour restaurer leur compétitivité ”.

Curieux exemple d'analyse historique : il y est valorisé sans autre doute le principe régalien de manipulations monétaires —qui ont des conséquences difficiles pour les plus humbles des salariés— pour rétablir les termes dégradés de l'échange, lorsque ceux-ci sont dus à des distorsions économiques liées aux bases mêmes de la concurrence capitalistique. Pourquoi propager l'idée qu'on peut inscrire les politiques d'état dans ces règles de la concurrence qui mènent aux affrontements ( ennemi désigné et indifférencié en cette veille du centenaire de 14-18 : “ l'outre-Rhin ”, “ l'ogre allemand ” ), alors que le fond de la question se trouve dans les déséquilibres de l'accumulation capitalistique sur un marché qui s'est unifié avant même sa monnaie ?

Rendre la monnaie responsable est une facilité revancharde commode, mais ce symbole cache une vérité qui est celle de la prédation financière générale sous la simplicité de l'affrontement des états et des peuples. Ce n'est pas en dévaluant qu'on résoud le problème de la compétition : on s'ouvre seulement au renforcement de la compétition sans empêcher les mesures de rétorsion monétaire du même type en retour.

Derrière la monnaie se cachent les prix, ceux des biens ou services comme ceux du travail, et derrière la guerre des prix se cache l'extorsion de richesses. C'est plutôt ça qu'il faudrait pointer. Et laisser tomber le verbiage guerrier de la concurrence monétariste.

Sans doute vaut-il mieux finir sur l'amalgame confortable de tous les libertaires et libertariens ( que viennent-ils faire là-dedans, la main dans la main ? ) que de dégonfler la mythologie cocardière étendue au drapeau monétaire.

Gérard (10-11-2013 20:43:50)

j'ai toujours pensé que les siècles commençaient vraiment avec une bonne dizaine d'année de retard sur leur origine, en tout cas depuis 1610 (1715, 1815, 1914)
Dés lors qu'on admet que le pays ne peut être réformé essentiellement par manque de courage ou de lucidité politique (et même plutôt des deux) il est raisonnable de penser qu'une révolte est possible et, si on en croit l'article de Joseph Savès, même probable !
Et, ce ne sont pas les jeunes générations que cela gênera le plus, eux qui sont déjà sacrifiés.
Quel gâchis !

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