Le 20 juillet 1933, à Rome, le Saint-Siège et l'Allemagne signent un concordat au terme de longues négociations entamées bien avant l'accession de Hitler à la chancellerie. Le Saint-Siège est représenté par le Secrétaire d'État Eugenio Pacelli, futur Pie XII. Bien que conscient de la nature païenne du régime nazi, il juge nécessaire de protéger les catholiques allemands et d'offrir des garanties d'indépendance aux évêques et aux prêtres dans un régime autoritaire qui, pour l'heure, ne se distingue guère de beaucoup d'autres régimes européens. L'Allemagne est pour sa part représentée par le vice-chancelier Franz von Papen, un conservateur de l'ex-parti catholique du Centre (Zentrum) qui n'a pas craint de voter les pleins pouvoirs à Hitler en échange de ce concordat.
Ce concordat n'empêchera pas le Vatican de mettre à l'index Le Mythe du XXe siècle de l'idéologue nazi Alfred Rosenberg ni le pape Pie XI de dénoncer le 14 mars 1937 le nazisme et l'idôlatrie de la race dans une encyclique publiée en allemand et lue en chaire par les évêques allemands : Mit brenneder Sorge : « Quiconque prend la race ou le peuple, ou l'État, ou la forme de l'État, pour (...) les diviniser par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses créé et ordonné par Dieu... »
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